Le réseau TER Normandie est apparu après la fusion des deux régions administratives de Basse-Normandie et de Haute-Normandie, entre 2016 et 2017. Une convention d'exploitation a donc été signée le , entre SNCF Mobilités (SNCF Voyageurs depuis 2020) et la nouvelle région Normandie, pour une durée de deux ans à compter du [1]. Cette convention de courte durée devait constituer le prélude à la reprise, par la région, de la gouvernance et du financement des lignes Intercités normandes. Une nouvelle convention a donc été conclue pour la période 2020-2029. Celle-ci prévoit une offre totalement refondue avec quatre gammes de services, davantage de circulations (+ 20 % de trafic à l'horizon 2025), des dessertes mixtes train/car accrues, une nouvelle gamme tarifaire, ainsi qu'un système de bonus-malus et de pénalités renforcé[2],[3].
En outre, depuis le , le réseau TER Normandie fait partie de la nouvelle offre régionale de mobilité dénommée « Nomad ». Cette nouvelle identité regroupe à la fois les transports régionaux non urbains et scolaires (trains, cars, transports à la demande et covoiturage). À terme, et dans un contexte d'ouverture à la concurrence, l'appellation « Nomad Train » a vocation à se substituer à la marque TER, propriété de SNCF Voyageurs.
En 2024, deux liaisons ferroviaires sont retirées du réseau. Au mois de juillet, la ligne Gisors – Serqueux voit ses TER supprimés en raison d'une fréquentation insuffisante, les autocars Nomad prenant le relais ; cependant, le trafic de fret en transit se poursuit[4]. Puis, en septembre, la ligne Le Havre – Montivilliers – Rolleville (« Lézard'express régionale ») est à son tour supprimée, prélude à son remplacement jusqu'à Montivilliers par la ligne C du tramway du Havre (dont la mise en service est prévue en 2027 ; des autobus assurent la desserte jusqu'à cette échéance)[5].
Lignes
Le réseau Nomad Train regroupe les liaisons ferroviaires en quatre gammes de services[6],[7] :
« Krono+ » (K+) : liaisons directes (donc avec peu d'arrêts) entre les grandes agglomérations normandes et vers Paris ; les trains concernés sont équipés du Wi-Fi et de distributeurs de boissons chaudes. Il s'agit là des deux radiales au départ de Paris-Saint-Lazare, sur lesquelles circulent les rames Omneo Premium ;
« Krono » (K) : liaisons également directes, effectuées uniquement entre les grandes villes régionales (toutefois, cela inclut aussi les relations Paris-Montparnasse – Granville et Paris-Saint-Lazare – Dieppe) ;
« Citi » (C) : liaisons à caractère essentiellement périurbain (présentes notamment dans les aires d'attraction de grandes villes, y compris celle de Paris) ;
« Proxi » (P) : liaisons desservant plus finement le territoire régional (notamment les zones rurales) ;
Autre : Cinq types de dessertes coexistent : Caen ↔ Saint-Lô, Caen ↔ Coutances, Caen ↔ Granville, Caen ↔ Granville ↔ Rennes et Granville ↔ Rennes.
La ligne Caen ↔ Rennes est également exploitée par autocar (via l'autoroute A84), offrant ainsi des temps de trajets plus courts d'environ une demi-heure, comparé au train.
Autre : Bien que les gares situées au-delà d'Abancourt — en direction du Tréport — soient situées sur le territoire de la région Normandie, cette liaison est conventionnée uniquement par la région limitrophe — où se trouvent les gares comprises entre Beauvais et Abancourt — dans le cadre du réseau TER Hauts-de-France (lignes P30 et S06).
Autre : Les trains concernés sont catégorisés « Krono » dans les fiches horaires ; un TER « Citi » Granville ↔ Pontorson assure un complément de service.
En dehors de leurs périodes de circulation, la liaison est assurée par autocar avec correspondance ferroviaire à Villedieu-les-Poêles.
Le parc roulant du réseau Nomad Train est composé du matériel issu de la fusion des parcs des anciens réseaux TER Basse-Normandie et TER Haute-Normandie. Ce matériel roulant est propriété de SNCF Voyageurs, à l'exception des cas où la convention de financement a prévu que la région en était propriétaire.
Par ailleurs, au sein de SNCF Voyageurs, l'activité TER louait à l'activité Intercités une partie du matériel roulant circulant sur les lignes Nomad, à savoir les BB 15000 et les voitures Corail, désormais retirées de la circulation au profit des Z 56600 (Omneo Premium).
Depuis 2014, plusieurs séries de matériel moderne ont été commandées par ou pour le compte des anciennes régions Haute-Normandie et Basse-Normandie, ou de la nouvelle région Normandie :
15 rames Régiolis B 84500 ont été commandées par l'ancienne région Basse-Normandie, pour la ligne Paris – Granville. Ces rames ont été financées par la région, en contrepartie de la reprise, par l'État, de l'exploitation de ladite ligne[8]. Elles ont été livrées entre 2014 et 2016 ;
10 rames Régiolis B 85900 ont été commandées par l'ancienne région Haute-Normandie, afin de remplacer les X 4750 et les X 4900 qui circulaient, notamment, sur la ligne Rouen – Dieppe. Ces rames ont été livrées entre 2015 et 2016 ;
40 rames Omneo PremiumZ 56600 ont été commandées par la région Normandie, afin de remplacer les trains Corail des lignes Paris – Caen – Cherbourg / Trouville-Deauville et Paris – Rouen – Le Havre. Ces nouvelles rames constituent la variante « grandes lignes » de la plateforme Omneo (Regio 2N) proposée par le constructeur Bombardier Transport. Elles ont été financées par l’État, à hauteur de 720 millions d'euros et ce, en contrepartie de la reprise, par la région, de la gestion des lignes Intercités. Leur livraison doit s'échelonner de à mi-2021[9],[10] ;
27 rames Omneo Confort ont également été commandées par la région Normandie (une première tranche de 16 rames, puis une seconde de 11 autres). Destinées au remplacement des Z 26500 (qui seront cédées à la région Grand Est), des VO 2N et des V2N, ces nouvelles rames devraient, a priori, circuler sur les liaisons Paris – Vernon – Rouen et Paris – Évreux – Serquigny. Leur aménagement intérieur sera sensiblement proche de celui des Z 56600, mais avec une capacité accrue, tant en places qu'en espaces vélos. Leur livraison doit débuter en 2023[11].
Avec un total de 67 rames commandées auprès de Bombardier, ces deux dernières commandes vont ainsi permettre d'homogénéiser un parc roulant, jusqu'ici très hétéroclite, sur les lignes au départ de Paris-Saint-Lazare.
Cela étant, pour parer aux retards de livraison des rames Omneo Premium précitées et donc soulager un parc roulant sous tension, deux types de matériel ont, temporairement, été mis en circulation sur les lignes normandes. C'est ainsi que, à partir de la fin du mois de , six rames Coradia Liner circulent sur le réseau, notamment sur la ligne Paris – Vernon – Rouen ; ces dernières sont habituellement rattachées à la ligne Intercités Nantes – Bordeaux, qui est alors fermée en raison de travaux[12].
État des lieux
Au quatrième trimestre 2019, le parc du matériel roulant de la région est constitué de 172 engins et près de 300 voitures.
En outre, de jusqu'à , trois rames TGV Atlantique ont circulé sur autant d'allers-retours quotidiens de la liaison Paris – Rouen – Le Havre[17].
Tarification
Gamme Tempo
La gamme Tempo est la tarification régionale mise en place, au , pour voyager sur le réseau TER Normandie. Depuis 2020, cette gamme tarifaire a été étendue à l'ensemble du nouveau réseau Nomad Train, incluant désormais les trajets vers Paris.
L'ensemble des abonnements et cartes de réduction sont proposés en deux formules, à savoir plus de 26 ans ou alors moins, et se chargent sur la carte Atoumod, support également utilisé sur les réseaux de transports urbains.
Abonnements
Les abonnements proposés sur ce réseau sont :
Tempo Normandie (mensuel ou annuel) ;
Tempo Paris (mensuel ou annuel) ;
Tempo Paris combiné (mensuel ou annuel).
Cartes de réduction
Le réseau dispose de ses propres cartes de réduction :
Tempo Normandie ;
Tempo Paris.
Toutefois, les cartes de réductions nationales (Avantage et Liberté) demeurent valables sur ce réseau.
Billet Tempo
La tarification « Billet Tempo » constitue le tarif normal pour les trajets en Normandie et vers Paris. Ce tarif est calculé en fonction de paliers kilométriques :
en 2de classe : 4 € tous les 25 km pour les trajets de moins de 200 km, puis 2 € tous les 20 km au-delà de cette distance ;
en 1re classe : 6 € tous les 25 km pour les trajets de moins de 200 km, puis 3 € tous les 20 km au-delà de cette distance.
À l'instar des billets TER, le billet Tempo n'est valable qu'une journée. Cette règle ne s'applique pas aux billets avec réservation, proposés sur les lignes Krono+ et Paris ↔ Granville (réservation facultative), ces derniers n'étant valables que pour le train concerné.
Offres spéciales
Le réseau propose (ou a proposé) des offres spéciales :
Pass Normandie Découverte ;
Pass Jeune TER de France.
Garantie voyageurs
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Depuis 2020, la garantie voyageurs Nomad Train s'est substitué à la garantie TER Normandie, ainsi qu'à la compensation G30 qui s'appliquait aux lignes Intercités.
Projet de ligne nouvelle Paris - Normandie
La ligne nouvelle Paris - Normandie est un projet de ligne entre Paris-Saint-Lazare et la Normandie, conçue pour une vitesse maximale de 200 à 250 km/h. Elle concerne les axes Paris ↔ Caen ↔ Cherbourg / Trouville - Deauville et Paris ↔ Rouen ↔ Le Havre.
Les objectifs de ce projet consistent à :
améliorer la qualité et la régularité des liaisons avec Paris (Krono+ et Citi), en séparant les flux franciliens et normands entre Nanterre et Mantes ;
dégager de la capacité sur le réseau existant pour la desserte de proximité (Citi et Proxi), en particulier sur le nœud de Rouen, puisqu'une nouvelle gare doit être construite rive gauche ;
renforcer la compétitivité du rail en creusant l'écart des temps de parcours avec la route ;
Le projet se compose de deux sections prioritaires que sont Paris – Mantes et Rouen – Barentin, avec la construction d'une nouvelle gare à Rouen. Le projet comporte également des sections non prioritaires : Mantes – Évreux (auparavant jugée prioritaire) et Barentin – Yvetot, ainsi qu'une phase surnommée « Y de l'Eure », reliant Évreux, Bernay et Rouen. Des travaux en arrière-gare de Paris-Saint-Lazare (saut-de-mouton) sont également prévus afin de décroiser les flux banlieue et Normandie.
À terme, les trois sections prioritaires doivent permettre de réduire les temps de trajets, avec un Paris – Rouen en 1 h (contre 1 h 8 min en 2017), un Paris – Le Havre en 1 h 45 min (contre 2 h 4 min en 2017) et un Paris – Caen en 1 h 35 min (contre 1 h 50 min en 2017)[18],[19].
Une concertation se déroule mi-2024 sur les sections prioritaires, accompagnée d'études préliminaires. L'enquête publique ne devrait débuter qu'en 2026.