Il commence le cyclisme à 15 ans, en 2005[2]. En 2007, Phinney commence à courir avec l'équipe junior du Team Slipstream. Le manager de l'équipe, Jonathan Vaughters, a recruté Phinney dans l'équipe sans qu'il n'ait participé à une seule course, après avoir entendu des rumeurs au sujet de la capacité de Phinney lors d'entrainement en groupe à Boulder. C'est à cette époque que Phinney découvre la piste. En , il devient champion du monde du contre-la-montre juniors. Il se classe septième de la poursuite individuelle aux Jeux olympiques d'été de 2008. Plus tard dans la même année, aux championnats nationaux sur piste, il remporte des médailles d'or dans les épreuves élites du kilomètre contre-la-montre, de la poursuite individuelle et de la poursuite par équipes.
Titres mondiaux sur piste (2009-2010)
En 2009, il rejoint à 19 ans l'équipe Trek Livestrong (réserve de l'équipe ProTour RadioShack) et remporte le , le titre de champion du monde de poursuite. Il conserve son titre l'année suivante. Ses qualités de rouleur et de sprinteur lui ont permis de remporter Paris-Roubaix espoirs en 2009 et 2010, ainsi que quatre étapes de l'Olympia's Tour et le classement final en 2010. Il est alors très suivi par les médias américains qui voient en lui un futur champion[2]. L'équipe RadioShack lui a proposé une place de stagiaire à partir du mois d'août 2010[3]. Il rejoint finalement pour sa première saison au haut-niveau l'équipe américaineBMC Racing[4], avec le plus haut salaire offert pour un néo-professionnel et un statut de grand espoir. À la fin de la saison 2010, il est sélectionné pour participer au championnat du monde dans la catégorie espoirs (moins de 23 ans) à Melbourne, en Australie. Grand favori, il devient champion du monde du contre-la-montre[5], trois ans après son titre acquis chez les juniors. Il prend deux jours plus tard, la médaille de bronze sur la course en ligne. Il est désigné coureur américain de l'année par la fédération américaine[6]. Il est alors considéré comme un grand espoir du cyclisme américain, un « nouveau Lance Armstrong »[7]
BMC Racing (2011-2016)
Lors de sa première année dans le WorldTour avec BMC Racing, il remporte à 21 ans le prologue de l'Eneco Tour et prend la quatrième place du classement final. Il se classe quinzième de son premier Paris-Roubaix en 2012. En , il remporte la première étape du Tour d'Italie, disputée contre-la-montre, ce qui lui permet de porter le maillot rose pendant trois jours. Il termine à la 155e place du classement général. Ensuite, il termine entre autres 4e de la course en ligne et du contre-la-montre des JO et médaille d'argent aux championnats du monde du contre-la-montre.
Début 2013, il termine troisième du Tour du Qatar. Dans des conditions dantesques, il prend la septième place de Milan-San Remo. Plus tard, fin juillet, il remporte sa première et seule victoire de l'année lors de la 4e étape du Tour de Pologne après s'être échappé dans les derniers kilomètres et avoir finalement résisté aux équipes de sprinteurs pour franchir seul devant le peloton la ligne d'arrivée[8].
Lors de la saison 2014, il gagne le prologue et le général du Dubaï Tour, puis s'adjuge une étape du Tour de Californie après une échappée en solitaire. En , il est champion des États-Unis du contre-la-montre. Sur la course en ligne de ces mêmes championnats, il subit une grave chute qui l'éloigne des courses pendant plus d'un an. À la jambe gauche, il est atteint de fractures au tibia, à la rotule ainsi qu'une rupture du tendon rotulien qui mettent fin à sa saison[9]. Il reste alors six mois sans bouger, puis doit passer par des séances de rééducation.
Fin de carrière précoce chez Cannondale/EF (2017-2019)
En , il confirme avoir signé un contrat initial de deux ans avec Cannondale-Drapac pour la saison 2017. Son programme est axé sur les classiques et le Tour de France. En juillet, il participe à son premier Tour de France. Dans une interview avant la course, il déclare continuer à suivre un traitement pour traiter les conséquences de ses blessures et que la puissance délivrée par son côté gauche était de près de 25% inférieure à celle de son côté droit lors d'un effort explosif[14]. Il porte le maillot à pois du leader du classement de la montagne lors de la deuxième étape.
En trois saisons dans l'équipe de Jonathan Vaughters, il ne gagne aucune course, mais parvient à terminer huitième de Paris-Roubaix de 2018.
Fin 2019, il annonce à 29 ans mettre un terme à sa carrière qui s'annonçait prometteuse, mais qui a été freinée par un accident qui a changé sa vie. Il déclare s'éloigner du sport pour poursuivre de nouvelles passions créatives, notamment l'art et la musique[15].
Prises de positions
Le 31 mars 2022, dans un podcast pour le site Thereabouts, Taylor Phinney déclare avoir ressenti un manque de soutien au début de sa carrière lors de ses prises de position éthiques. Si l'ère de l'EPO et du dopage sanguin étaient "apparemment révolues" lorsqu'il a intégré le peloton professionnel, Phinney dénonce "l'abus [...] dans le sport " de médicaments autorisés mais non nécessaires, comme les opiacés et autres analgésiques. Lors de ses "deux premières années", prendre du tramadol après une course était "assez répandu", notamment au moment des classiques. Cet antidouleur, interdit par l'Union cycliste internationale en 2019, était à l'époque autorisé mais l'Américain avait déjà refusé d'en prendre, estimant qu'il n'en avait pas besoin. Il évoque également les corticoïdes : "Normalement, vous ne devez pas en avoir besoin. Si c’est le cas, vous devriez être absent pendant un certain temps"[16],[17].
Vie personnelle
Il est en couple avec la championne cycliste polonaise Katarzyna Niewiadoma. L'accompagnant lors de ses courses, il peint parfois des encouragements sur la route[18].
↑ a et bSylvain Mouillard, « Taylor Phinney : «Je suis vraiment tombé amoureux du vélo après m’être cassé la jambe» », Libération, (lire en ligne, consulté le )