Temple de Mars (Corseul)Temple de Mars
Le temple dit « de Mars » est un vestige romain situé à Corseul, dans le département des Côtes-d'Armor, en France. Ce sanctuaire est étendu sur une superficie de plus d'un hectare avec la cella octogonale et une cour entourée d'une galerie sur trois côtés. L'emprise du fanum atteint 90 m sur 80. Le bâtiment le plus sacré culmine à 22,5 m, ce qui en fait la ruine romaine la plus haute de l’Ouest de la France. LocalisationLe temple est situé au lieu-dit « le Haut-Bécherel »[1]. À l'angle nord-ouest du site se trouve la ferme du Haut-Bécherel construite au XVIe siècle. Sur son côté nord, cette ferme est encaissée et s’appuie sur les fondations de la galerie sud du sanctuaire. Les murs sont construits en moellons et pierres de taille en granit ainsi qu’en moellons de schiste. Un four à pain ainsi qu’un puits sont associés au bâtiment. La ferme a été bâtie sur un site plus ancien avec des fruits de maçonnerie et un remploi de pierres. Elle comptait jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle cinq bâtiments. Ces derniers, témoins d'une évolution organisationnelle de l'espace agricole, sont détruits en 1997. Le logis présente un plan à deux portes rapprochées. Le logement, l’étable et le grenier sont réunis sous le même toit. La baie ouest du rez-de-chaussée est agrandie au XIXe siècle, ainsi que la lucarne à l'est qui est transformée en fenêtre. La lucarne gerbière avec accolade permet d'accéder aux combles. HistoireLe sanctuaire, temple romain de tradition gauloise, fut vraisemblablement construit vers le milieu du Ier siècle apr. J.-C.. Il fut utilisé jusqu'à la fin du IIIe siècle apr. J.-C.. Les destructions datables du dernier quart du IIIe siècle de nombreux sites archéologiques sur le territoire de la commune actuelle [Corseul] et surtout l’incendie, après 270, du temple du Haut-Bécherel [Temple de Mars], sanctuaire poliade de la civitas des Coriosolites, doivent être imputées soit à la menace des pirates barbares sur les côtes de la Manche, soit à la Bagaude qui reste endémique jusqu’en 285, voire aux deux à la fois. [Merdrignac, Bernard, D'une Bretagne à l'autre, Chapitre 7, L’énigme de la Cerniu Budic p. 109-124, Note 37 (Provost Alain), Open Edition, PUR, https://books.openedition.org/pur/126753?lang=fr ; Provost, Alain, Corseul, le monument romain du Haut-Bécherel.] À l'intérieur de la cella, se trouvait à l'origine, la statue de la divinité vénérée par les pèlerins déambulant autour de la chambre sacrée. Les dimensions de ce temple en font l'un des plus vastes sanctuaires de toute la Gaule. Son attribution au culte de Mars ne repose pourtant sur aucun élément décisif. Des fouilles ont été menées au XIXe siècle. L'ingénieur Siméon Garangeau qui travaillait aux fortifications de Saint-Malo sur les projets de Vauban a visité Corseul et écrit en 1709 un rapport à l'Académie royale des inscriptions et médailles[2]. Le plan dressé en 1869 par Émile Fornier est confirmé par les prospections aériennes et les sondages effectués ces dernières années. ProtectionLe temple de Mars est classé au titre des monuments historiques par la liste de 1840 alors que le site gallo-romain a été, lui, classé en 1997[1]. DescriptionIl ne reste de ce temple que trois pans de murs d'une dizaine de mètres de hauteur, dont la cella est octogonale. L'ensemble faisait près d'un hectare[3]. Une reconstitution 3D en a été réalisée par Yann Bernard et Gaétan Le Cloirec en 2016[4].
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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