Un tunnel de lave est formé par une couléevolcanique qui s'est refroidie en surface en formant une croûte solide mais dont le cœur est resté fluide, permettant à la lave de continuer à s'écouler. Lorsque la coulée cesse d'être alimentée par l'éruption, elle se vide et laisse une cavité en forme de galerie. Les tunnels de lave sont associés à un volcanisme effusif (« volcans rouges »), généralement de type basaltique.
Les dimensions des tunnels de lave sont très variables. Sur Terreles plus longs tunnels peuvent atteindre plusieurs kilomètres de développement, avec une largeur et une hauteur de l'ordre de quelques mètres. Des tunnels bien plus grands encore ont été identifiés sur Mars[1] et surtout sur la Lune[2] et sur Vénus[3] : des dizaines de kilomètres de long, des centaines de mètres de large et plus de 100 m de haut.
Morphologie et spéléothèmes
Les plafonds des tunnels de lave sont souvent ornés de stalactites de basalte figées, qui se sont formées lorsqu'une lave encore pâteuse, ou une roche qui a été ramollie par de nouvelles montées en température, s'est égouttée[4], phénomène amplifié par l'effet Venturi d'aspiration qui se produit au moment où le tunnel se vide.
On observe le long des tunnels de lave des banquettes, parfois des planchers suspendus, qui correspondent aux traces des variations de niveau de l'écoulement[5].
Sur Terre
Le plus long tunnel terrestre connu est le Kazumura, à Hawaï avec 59,3 kilomètres.
En France continentale, des tunnels de lave anciens sont visibles dans le Velay à Monistrol-d'Allier[6].
En outre-mer, les éruptions du Piton de la Fournaise, sur l'île de La Réunion, produisent fréquemment de nouveaux tunnels de lave. Il est possible sur l'île de la Réunion de visiter des tunnels de lave lors de sorties encadrées dans des tunnels récents tel que la coulée 2004 dans le sud est de l'île. Mais également dans le tunnel du Bassin Bleu (dans l'ouest) formé par une éruption du Piton des neiges il y a 340 000 ans environ [7]
Le comté de Deschutes (États-Unis) comporte 690 grottes, dont 577 tunnels de lave[8].
Dans le Pacifique, l'île de Pâques en possède également.
Parmi les organismes capables de se développer dans cet environnement peu propice à la vie, il se trouve des bactéries chimilithotrophes qui utiliseraient l'oxydation du Fe2+ des silicates par le dioxygène atmosphérique comme source d'énergie[9].
Notes et références
↑(en) James W. Richardson et al., « The Relationship between Lava Fans and Tubes on Olympus Mons in the Tharsis Region, Mars », 40th Lunar and Planetary Science Conference, , article no 1527 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
Michel Detay — Les tunnels de lave, Pour la Science, 399, 56-61, (2011).
Michel Detay — Volcanospéologie en Islande, perspectives scientifiques et émergence du géotourisme, in LAVE, revue de l’association de volcanologie européenne, 148, 18-31 (2011).
(en) Francesco Sauro, Riccardo Pozzobon, Matteo Massironi, Pierluigi De Berardinis, Tommaso Santagata et Jo De Waelea, « Lava tubes on Earth, Moon and Mars: A review on their size and morphology revealed by comparative planetology », Earth-Science Reviews(en), vol. 209, , article no 103288 (DOI10.1016/j.earscirev.2020.103288).