USA-193 ou NROL-21 (NRO Launch 21) était un satellite de reconnaissanceaméricain, lancé depuis la base de Vandenberg, en Californie, le . Ce satellite de la NRO, de moins de trois tonnes, était sans doute un satellite expérimental d'imagerie radar de la famille des Lacros. L'USA-193 a été victime d'une défaillance technique dès sa mise en orbite et cette dernière a commencé à décroitre.
Les autorités américaines ont décidé de détruire le satellite à l'aide d'un missileSM-3 tiré depuis un croiseur lance-missiles, en avançant comme raison le risque constitué par la rentrée atmosphérique non contrôlée de l'engin spatial. La destruction de l'USA-193, qui a eu lieu le , a donné naissance à de nombreuses polémiques : contribution à la militarisation de l'espace, création de débris spatiaux. Cette décision a été associée par certains commentateurs à la destruction d'un satellite(en) réalisée dans des conditions similaires par la Chine, en 2007.
Moins d'un mois après le lancement, la presse a rapporté qu'un satellite espion, probablement USA-193, avait perdu le contact avec le sol[5],[6].
En , plusieurs sources[7],[8] ont rapporté qu'un satellite espion américain, probablement USA-193, allait retomber sur terre dans un délai de quelques semaines, sans doute début . Son orbite au n'était plus comprise qu'entre 247 et 259km, contre les 400 km d'origine[9].
Plusieurs articles ont signalé la possibilité de présence de produits ou de matériaux potentiellement dangereux, dans un cas de l'hydrazine[10] et dans un autre du béryllium[11]. Certains citaient également la possibilité que le satellite possède un générateur thermoélectrique à radioisotope, un système t produisant de l'énergie électrique grâce à du plutonium[12].
Le , le département de la Défense a annoncé dans un communiqué : « Vers 22 h 26, (3 h 26 GMT, jeudi ), un navire de guerre équipé d'un système de combat Aegis, USS Lake Erie, a tiré un missile SM-3 tactique qui a frappé le satellite approximativement à 247 km au-dessus de l'océan Pacifique ». La vitesse relative du satellite et du missile au moment de l'impact peut être estimée à 44 000 km/h, soit 12 km/s.
Le suivi de l'opération a été assuré par le Sea-based X-band Radar. Au , 169 débris avaient été répertoriés, dont plusieurs étaient rentrés dans l'atmosphère[16].
Analyse et polémique
Un journaliste a remarqué[17] que la destruction de ce satellite pouvait se justifier par d'autres raisons : éviter de perdre le contrôle de matériels et de technologies confidentiels[18], et « répondre » à la république populaire de Chine, qui avait elle-même abattu par missile balistique un satellite Feng-Yun le [19].
Un article du New-York Times[20] dénombre 328 satellites retombés sur terre depuis cinq ans sans causer de dégâts. L'armée américaine se contente de justifier sa position par la quantité importante d'hydrazine transportée par USA-193.
Le site Futura-Sciences souligne dans un de ses articles les similitudes de cet engin avec les satellites espion de type Lacros[21]. Il envisage l'hypothèse d'un démonstrateur, testant des dispositifs destinés à une nouvelle génération d'appareils d'observations. Dans ce cas, sa destruction se justifierait pour éviter le risque que ses technologies ne se retrouvent divulguées ou tombent entre de mauvaises mains.
↑(en) « U.S. Spy Satellite, Power Gone, May Hit Earth », The New York Times, (consulté le ) : « Specialists who follow spy satellite operations suspect it is an experimental imagery satellite built by Lockheed Martin and launched from Vandenberg Air Force Base in California in December 2006 aboard a Delta II rocket ».
↑(en) Briefing au Pentagone [Flash] [video], Cartwright, Gen. James, Washington, D.C., USA : U.S. Department of Defense, consulté le , la scène se produit à entre 1:00 et 2:00.