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USA-193

USA-193
NROL-21
Description de cette image, également commentée ci-après
Décollage de la fusée Delta II emportant le satellite USA-193 depuis la base de Vandenberg, le .
Données générales
Organisation NRO
Domaine Satellite-radar militaire
Lancement , 21 h 0 TUC 16 h 0 EST
Lanceur Delta II-7920
Fin de mission Destruction par un missile le
Identifiant COSPAR 2006-057A
Caractéristiques techniques
Masse au lancement information classifiée, estimée à 3,3 tonnes
Orbite
Périapside 351 km à l'origine[1]
Apoapside 367 km à l'origine
Période de révolution 92,8 minutes à l'origine
Inclinaison 58.5°

USA-193 ou NROL-21 (NRO Launch 21) était un satellite de reconnaissance américain, lancé depuis la base de Vandenberg, en Californie, le . Ce satellite de la NRO, de moins de trois tonnes, était sans doute un satellite expérimental d'imagerie radar de la famille des Lacros. L'USA-193 a été victime d'une défaillance technique dès sa mise en orbite et cette dernière a commencé à décroitre.

Les autorités américaines ont décidé de détruire le satellite à l'aide d'un missile SM-3 tiré depuis un croiseur lance-missiles, en avançant comme raison le risque constitué par la rentrée atmosphérique non contrôlée de l'engin spatial. La destruction de l'USA-193, qui a eu lieu le , a donné naissance à de nombreuses polémiques : contribution à la militarisation de l'espace, création de débris spatiaux. Cette décision a été associée par certains commentateurs à la destruction d'un satellite (en) réalisée dans des conditions similaires par la Chine, en 2007.

Caractéristiques

USA-193 est un satellite de reconnaissance américain, lancé depuis la base spatiale de Vandenberg[1] le [2] par une fusée Delta II-7920[3]. Ce satellite du National Reconnaissance Office (l'une des agences de renseignement des États-Unis), aux caractéristiques secrètes, était sans doute un prototype de satellite de reconnaissance radar dans la continuité des satellites Lacros[4]. Le lancement était le premier réalisé par United Launch Alliance, une entreprise commune entre Boeing et Lockheed Martin, constructeurs des deux lanceurs (Atlas V et Delta 4) utilisés par les militaires américains.

Dysfonctionnement

Moins d'un mois après le lancement, la presse a rapporté qu'un satellite espion, probablement USA-193, avait perdu le contact avec le sol[5],[6].

En , plusieurs sources[7],[8] ont rapporté qu'un satellite espion américain, probablement USA-193, allait retomber sur terre dans un délai de quelques semaines, sans doute début . Son orbite au n'était plus comprise qu'entre 247 et 259 km, contre les 400 km d'origine[9].

Plusieurs articles ont signalé la possibilité de présence de produits ou de matériaux potentiellement dangereux, dans un cas de l'hydrazine[10] et dans un autre du béryllium[11]. Certains citaient également la possibilité que le satellite possède un générateur thermoélectrique à radioisotope, un système t produisant de l'énergie électrique grâce à du plutonium[12].

Destruction en vol

Lancement du missile SM-3 pour détruire le satellite USA-193.

Le , l'administration américaine a annoncé que, à la suite d'une décision du président Bush, le satellite serait détruit avant sa rentrée dans l'atmosphère, dans le but de « sauver et préserver la vie humaine ». Certains médias ont indiqué[13] que le satellite serait abattu grâce à un SM-3 de la marine développé dans le cadre de la défense antimissile, tiré depuis le croiseur USS Lake Erie (CG-70) (en) de classe Ticonderoga[14], stationné dans le Pacifique Nord et secondé par les destroyers de classe Arleigh Burke USS Decatur (DDG-73) et USS Russell (DDG-59). Les autorités ont annoncé[15] une probabilité de succès proche de 80 %. Le coût de l'opération de destruction, nommée « Burnt Frost » est estimé entre 40 et 60 millions de dollars américains, dont 10 millions pour le missile lui-même.

Le , le département de la Défense a annoncé dans un communiqué : « Vers 22 h 26, (h 26 GMT, jeudi ), un navire de guerre équipé d'un système de combat Aegis, USS Lake Erie, a tiré un missile SM-3 tactique qui a frappé le satellite approximativement à 247 km au-dessus de l'océan Pacifique ». La vitesse relative du satellite et du missile au moment de l'impact peut être estimée à 44 000 km/h, soit 12 km/s.

Le suivi de l'opération a été assuré par le Sea-based X-band Radar. Au , 169 débris avaient été répertoriés, dont plusieurs étaient rentrés dans l'atmosphère[16].

Analyse et polémique

Un journaliste a remarqué[17] que la destruction de ce satellite pouvait se justifier par d'autres raisons : éviter de perdre le contrôle de matériels et de technologies confidentiels[18], et « répondre » à la république populaire de Chine, qui avait elle-même abattu par missile balistique un satellite Feng-Yun le [19].

Un article du New-York Times[20] dénombre 328 satellites retombés sur terre depuis cinq ans sans causer de dégâts. L'armée américaine se contente de justifier sa position par la quantité importante d'hydrazine transportée par USA-193.

Le site Futura-Sciences souligne dans un de ses articles les similitudes de cet engin avec les satellites espion de type Lacros[21]. Il envisage l'hypothèse d'un démonstrateur, testant des dispositifs destinés à une nouvelle génération d'appareils d'observations. Dans ce cas, sa destruction se justifierait pour éviter le risque que ses technologies ne se retrouvent divulguées ou tombent entre de mauvaises mains.

Galerie de photos


Références

  1. a et b (en) « USA 193 Satellite details 2006-057A NORAD 29651 », sur www.n2yo.com, N2YO (consulté le ).
  2. (en) « USA-193 » [archive du ], NSSDC (consulté le ).
  3. (en) « No. 575 », Jonathan's Space Report (consulté le ).
  4. (en) John Pike, « E-305 New Radar Capability », sur www.globalsecurity.org, Global Security, (consulté le ).
  5. (en) Andrea Shalal-Esa, « Expensive new U.S. spy satellite not working: sources », Reuters (la page 2 identifie l'objet sous le nom de « L-21 »), (consulté le ).
  6. (en) Ami Butler, « Classified Satellite Failure Led To Latest SBIRS Delay », ABC News, (consulté le ).
  7. (en) « U.S. Spy Satellite, Power Gone, May Hit Earth », The New York Times, (consulté le ) : « Specialists who follow spy satellite operations suspect it is an experimental imagery satellite built by Lockheed Martin and launched from Vandenberg Air Force Base in California in December 2006 aboard a Delta II rocket ».
  8. « Un satellite espion américain en perdition pourrait percuter la Terre prochainement », LeMonde.fr, Agence France Presse, (consulté le ).
  9. (en) « USA 193 - Visible Passes », Heavens Above, (consulté le ).
  10. (en) « Satellite could plummet to Earth », BBC News, (consulté le ).
  11. (en) Eileen Sullivan, « Disabled Spy Satellite Threatens Earth » [archive du ], Guardian Unlimited (consulté le ).
  12. (en) Paul Harris, « US warns out-of-control spy satellite is plunging to Earth », The Observer, (consulté le ).
  13. (en) Lolita C. Baldor, « US to Try to Shoot Down Spy Satellite », La Grande Observer, (consulté le ).
  14. (en) « Site officiel de l'USS Lake Erie » [archive du ] (consulté le ).
  15. Jim Mannion, « Les États-Unis vont abattre un satellite espion en perdition », AFP, (consulté le ).
  16. (en) T.S. Kelso, « Elements », NORAD, Celstrack (consulté le ).
  17. (en) Kristin Roberts, « Pentagon plans to shoot down disabled satellite », Reuters, (consulté le ).
  18. « Pourquoi l'armée américaine a détruit le satellite USA 193 » [archive du ], Geekeries, (consulté le ).
  19. (en) William J. Broad et David E. Sanger, « Flexing Muscle, China Destroys Satellite in Test », The New York Times, (consulté le ).
  20. (en) John Schwartz, « Satellite Spotters Glimpse Secrets, and Tell Them », The New York Times, (consulté le ).
  21. Jean Etienne, « Pourquoi les États-Unis veulent-ils détruire le satellite USA 193 ? », Futura-Sciences, (consulté le ).
  22. (en) Briefing au Pentagone [Flash] [video], Cartwright, Gen. James, Washington, D.C., USA : U.S. Department of Defense, consulté le , la scène se produit à entre 1:00 et 2:00.

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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