Inventeur de la sérialisation de la fiction filmique[3],[4], il est l'un des précurseurs des films à épisodes axés sur le genre policier ou aventure.
Sa filmographie compte plus de 60 films dont la plupart sont aujourd'hui considérés comme perdus.
Biographie
Victorin Jasset débute comme décorateur et costumier de théâtre et fait les pantomimes à l'Hippodrome de Montmartre, futur Gaumont-Palace, dont Vercingétorix, pantomime à grand spectacle, donnée à la soirée inaugurale le dimanche [5]. En , on le retrouve comme costumier de la revue Les Avariétés de l'année au Ba-Ta-Clan[6] puis, en , comme organisateur du cortège de la fête du Bœuf Gras dans le quartier de la Villette[7] et enfin règle, en mai 1905 dans Le Palais Hippique, une pantomime équestre à la Galerie des Machines[8].
Ensuite il entre aux Studios Éclair où il tourne des documentaires et en 1908 décide de porter à l'écran les histoires de Nick Carter d'après John Russel Coryell (1848-1924). Le succès est immédiat et il poursuit avec Les Merveilleux Exploits de Nick Carter. En 1909 il réalise Docteur Phantom puis Hérodiade.
C'est la série des Zigomar d'après Léon Sazie qui fait de Jasset, avant même les Fantômas de Louis Feuillade, le maître de la « série policière » sur grand écran[3]. Il adapte aussi des romans historiques (Capitaine Fracasse), tourne des drames sociaux (Rédemption), des films d'aventures (Tom Butler, Balaoo d'après Gaston Leroux), et en 1912 une adaptation des aventures de la bande à Bonnot intitulée Bandits en automobile.
Il prône les plans américains, les coupes et la diversité des points de vue[9]. Son style fait d'une narration simple pleine de rythme, une mise en scène fluide et un sens aigu du paysage font que certains historiens du cinéma le considèrent comme un précurseur du réalisme poétique.
1913 : Zigomar peau d'anguille (le film est interdit après que Léon Sazie, jugeant l'adaptation de son roman infidèle et dégradante, ait gagné un procès contre la société de production, Eclair[11].
« Étude sur la mise en scène cinématographique », Ciné-Journal, (lire en ligne) Rééd. in Marcel Lapierre (éd.). Anthologie du cinéma. Paris : La Nouvelle édition, 1946, pp. 82–98.
↑Jean Mitry, « L'édition cinématographique et son histoire », dans Cinéma pleine page : l'édition cinématographique de langue française, Flammarion, , p. 9
Jacques Deslandes, Jasset, L'Avant-Scène Cinéma, coll. « Anthologie du Cinéma », 1975.
(it) Philippe Esnault, « Victorin Hippolyte Jasset ovvero il fantasma di Epinay », Griffithiana, no 47, , p. 32-43.
(en) Dawid Głownia, « The Zigomar Scandal and the Film Censorship System in Japan », Silva Japonicarum, no 31, , p. 11-32 (lire en ligne).
(it) Tom Gunning, « Attrazioni, inchieste, travestimenti : Zigomar, Jasset e la storia dei generi cinematografici », Griffithiana, no 47, , p. 110-135.
(it) Francis Lacassin, « La società Eclair e la letteratura popolare in Europa dal 1908 al 1919 », Griffithiana, no 47, , p. 60-87.