Fils d'un officier de la Garde Royale[3], et neveu du pair de FranceJules Aymon de Montépin, Xavier-Henry Aymon de Montépin est auditeur à l'École des chartes. En 1848, il crée un journal, Le Canard, et participe à deux autres journaux contre-révolutionnaires : Lampion et Pamphlet[4].
Xavier de Montépin, auteur de romans-feuilletons, s'illustre dans le drame populaire. Il est notamment l'auteur de l'un des best-sellers du XIXe siècle, La Porteuse de pain, paru en feuilleton dans Le Petit Journal du 15 juin 1884 au 17 janvier 1885, qui sera par la suite adapté successivement au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Le Médecin des pauvres, paru en feuilleton de janvier à dans le journal illustré Les Veillées parisiennes, est le plagiat d'un roman historique de Louis Jousserandot, un avocat républicain. Jousserandot et Montépin s'assignent mutuellement en justice. Le procès a lieu en . Les deux plaignants sont renvoyés dos à dos et condamnés tous deux aux dépens. Mais la défaite est bien du côté de Jousserandot, l'ancien proscrit républicain qui a bien peu de chances de gagner face au riche et célèbre Xavier de Montépin, adulé des lecteurs et politiquement proche du pouvoir impérial en place.
Les Filles de plâtre, paru en 1855, fait également scandale et vaut à Montépin l'année suivante une condamnation à trois mois d'emprisonnement et 500 francs d'amende pour obscénité.
Xavier de Montépin, comme beaucoup d'auteurs à succès de son époque qui produisaient du roman-feuilleton « au kilomètre »[5], avait recours à un ou plusieurs « nègres » ; on connaît le nom de l'un d'entre eux : Maurice Jogand.
↑Henry Aymon de Montépin (1786-1876), officier de la Légion d'Honneur en 1873.
↑« Les échos de Paris, Xavier de Montépin, vient de mourir à 78 ans », Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche dir. Adolphe Brisson, , p. 294 (lire en ligne)
↑« Montépin ourdissait pour un même feuilleton tant d’intrigues si compliquées que sa plume s’y emberlificotait. Le Trombinoscope de Touchatout (1875, 4e volume, numéro 187) révèle — mais est-ce vrai ? — que pendant la publication des Tragédies de Paris dans le Figaro, “il envoya à M. de Villemessant un télégramme de détresse ainsi conçu : ‘Suis complètement embourbé, sais plus qu’ai fait de Sarriol ; ai mêlé enfants du prologue, me rappelle plus avec qui ai marié comte de Tréjean mois dernier. Envoyez secours.’ ” » (Roland de Chaudenay, Les plagiaires, Perrin, p. 209.)