Zadoc Kahn naît dans une famille ashkénaze pieuse à Mommenheim, dans le Nord de l’Alsace. Son père est colporteur, sa mère descend du rabbin Jacob Meïr, grand-rabbin de Rhénanie du sud et membre du Grand Sanhédrin convoqué par Napoléon. Il est envoyé aux études à l’âge de onze ans auprès du rabbin Isaac Beer de Bischheim puis du rabbin Salomon Lévy, qui le prépare à l’examen d’entrée au Séminaire rabbinique. Il étudie également à l’académie talmudique de Strasbourg auprès du rabbin Moïse Bloch, auteur d’un commentaire sur le traité ’Houllin[1].
Admis au séminaire de Metz en 1856, directeur de l'école préparatoire au séminaire dès 1859, il est nommé en 1867 adjoint du grand-rabbin de Paris, Lazare Isidor, puis lui succède en 1868 quand celui-ci est nommé grand-rabbin de France. Il est très affecté par la guerre de 1870 et la perte de son Alsace natale. En 1879, il fonde la Société des études juives, creuset du « franco-judaïsme ». En 1889, à la mort d'Isidor, il est nommé grand-rabbin de France.
Également, à la différence de beaucoup d'« Israélites » parisiens, il soutint aussi les projets pour le retour des Juifs en Palestine, tant les Amants de Sion que le mouvement sioniste de Theodor Herzl dès ses débuts[5],[6].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Jean-Claude Kuperminc et Jean-Philippe Chaumont (sous la dir.), Zadoc Kahn. Un grand-rabbin entre culture juive, affaire Dreyfus et laïcité, éditions de l'Éclat, 2007 (ISBN9782841621484)
↑Jean Pierre Poussou et Isabelle Robin-Romero (dir.), Histoire des familles, de la démographie et des comportements : en hommage à Jean-Pierre Bardet, Paris, Presse de l'Université Paris-Sorbonne, , 1077 p. (ISBN9782840505235, lire en ligne), p. 536
↑Paul Giniewski, L'an prochain à Jérusalem - Préhistoire de l'État d'Israël, Slatkine, Genève, 1990, p. 77 et 111 : « Infiniment moins nombreux furent les chefs religieux acquis d'emblée au sionisme. L'adhésion enthousiaste de Zadok Kahn, grand rabbin de France, et l'une des autorités rabbiniques les plus écoutées de son époque, prenait dans ces conditions valeur de manifeste et d'anticipation. ».