Le film retrace la longue traque d'Oussama ben Laden par la CIA, finalement conclue par sa mort en [1]. Le titre du film correspond au code militaire indiquant l'heure du lancement de l'opération Neptune's Spear (« zero dark thirty », soit minuit et demi). C'est également une allusion au fait que la mission, et les dix ans de préparation qui l'ont précédée, ont eu lieu en secret[2].
Le film a été controversé en raison de scènes montrant l'utilisation de techniques de torture. Certains critiques l'ont qualifié de propagande pro-torture étant donné que la technique du waterboarding a mené à la découverte de nouvelles informations s'étant révélées exactes, ce qu'a admis Leon Panetta, le directeur de la CIA au moment final de la traque d'Oussama ben Laden que décrit ce film, contrairement à son successeur par intérim (pendant 4 mois), Michael Morell. D'autres observateurs ont affirmé que Zero Dark Thirty n'est pas pro-torture[3].
La traque du chef d'Al-Qaida s'ouvre sur une scène de torture d'un terroriste indirectement impliqué dans les attentats du (joué par l'acteur français Reda Kateb). La torture a pour but de lui extirper des informations permettant d'empêcher un attentat déjà planifié par le réseau jihadiste et de mener le renseignement américain jusqu'au chef de ce réseau. Le terroriste finit par lâcher quelques noms de complices, notamment celui d'Abu Ahmed, progressivement identifié comme Abu Ahmed al-Kuwaiti, le messager privé (l'agent de liaison privilégié) du commanditaire des attentats de 2001.
Sous l'impulsion déterminée de son agent Maya (Jessica Chastain) — qui ne lâche jamais la piste du messager, même quand supposé mort[4] —, la CIA en vient à penser, après analyse d'archives du renseignement marocain, qu'Abu Ahmed al-Kuwaiti pourrait bien se confondre avec un certain Ibrahim Sayeed. Elle obtient le numéro de téléphone de la mère de ce Sayeed, le localise et le met alors sous discrète mais stricte surveillance. Elle remonte ainsi, à force de discernement et ténacité, jusqu'à Abbottabad et à la cache d'Oussama ben Laden.
Le final fait revivre l'opération Neptune's Spear proprement dite, notamment la prise d'assaut de la maison fortifiée et les circonstances dans lesquelles le chef d'Al-Qaida a été tué ; tout cela en temps réel, 45 minutes environ.
Résumé détaillé
Introduction : L’après-11 septembre (2003)
Le film s’ouvre sur un écran noir accompagné d’enregistrements sonores d’appels désespérés passés le 11 septembre 2001 par des victimes des attentats. Cette introduction sobre mais poignante plonge directement dans le contexte de la guerre contre le terrorisme. Nous sommes ensuite en 2003, dans un site secret de la CIA en Afghanistan ou au Pakistan. Maya, une jeune recrue de la CIA, assiste à son premier interrogatoire dirigé par Dan, un agent expérimenté. Ils interrogent un suspect nommé Ammar, un homme lié aux attentats, en utilisant des techniques d’interrogatoire musclées, y compris la privation de sommeil, la nudité forcée et le waterboarding (simulation de noyade). Maya est d’abord mal à l’aise face à ces méthodes, mais Dan lui explique que c'est ainsi que les renseignements sont obtenus. Après plusieurs séances de torture, Ammar finit par révéler le nom d’un homme clé : Abu Ahmed al-Kuwaiti, un messager personnel d’Oussama Ben Laden. Cependant, cette information est d’abord considérée comme peu fiable, car d’autres détenus donnent des versions contradictoires.
L’obsession de Maya pour Abu Ahmed (2005-2009)
Maya devient obsédée par la piste d'Abu Ahmed al-Kuwaiti, convaincue que suivre ce messager la mènera à Ben Laden. Elle passe des années à examiner des documents de la CIA, à interroger d’autres prisonniers et à croiser les informations sur Abu Ahmed. Cependant, la CIA perd sa trace, et certains analystes pensent même qu’il est peut-être mort. Pendant cette période, Maya travaille au sein d’une petite équipe d’agents de la CIA au Pakistan et en Afghanistan. Son supérieur, Joseph Bradley, ne partage pas son enthousiasme et préfère se concentrer sur d'autres cibles. En 2009, Maya et ses collègues assistent à une réunion avec des agents de la CIA à Camp Chapman, en Afghanistan. Un informateur jordanien, censé fournir des informations cruciales sur Al-Qaïda, se fait exploser dans la base, tuant plusieurs agents. Maya survit car elle n’était pas présente à la rencontre. Cet attentat choque profondément l’équipe et intensifie la pression sur la CIA pour retrouver Ben Laden.
La découverte cruciale (2010-2011)
Un tournant majeur se produit lorsque Maya et son collègue Larry interceptent une communication où un individu mentionne Abu Ahmed al-Kuwaiti. Ils réussissent à identifier son vrai nom : Ibrahim Saïd. Grâce à un travail minutieux d’enquête et à la surveillance téléphonique, Maya finit par retrouver la trace d’Abu Ahmed à Abbottabad, au Pakistan. Elle repère une grande maison fortifiée, avec des murs de plus de 5 mètres et aucun accès Internet ou téléphonique. De plus, un homme mystérieux, surnommé "Le Pacha", y vit reclus, ce qui correspond au profil de Ben Laden. Maya est persuadée que c’est la cachette du chef d’Al-Qaïda. Elle tente de convaincre ses supérieurs à Washington, mais le directeur de la CIA, Leon Panetta, et les hauts responsables hésitent, car ils n’ont pas de preuve formelle de la présence de Ben Laden. Maya s’obstine et marque les jours sur la vitre de son bureau, indiquant que la CIA perd un temps précieux à tergiverser. Après des mois de surveillance et de discussions politiques, la Maison Blanche, sous l’administration Obama, décide finalement d’autoriser une opération militaire secrète pour frapper le complexe.
Deux hélicoptères furtifs Black Hawk transportent l’unité d’élite des SEAL Team 6 vers la maison de Ben Laden en pleine nuit. Maya observe l’opération depuis une base de la CIA. L'un des hélicoptères s'écrase accidentellement en raison d'un problème aérodynamique, mais aucun soldat n'est gravement blessé. L’autre hélicoptère se pose correctement et les SEALs entrent dans la maison. Les soldats avancent méthodiquement, éliminant plusieurs hommes armés, notamment les fils et les gardes du corps de Ben Laden. Ils pénètrent ensuite dans une chambre à l'étage où se trouve un homme plus âgé. Après un instant de flottement, ils l’abattent de deux balles dans la tête. Lorsque l’équipe fouille la pièce, ils comprennent qu’ils viennent de tuer Oussama Ben Laden. Les SEALs récupèrent son corps et ses documents personnels, puis quittent le complexe à bord du deuxième hélicoptère, laissant derrière eux l’épave du premier appareil.
L’épilogue : La solitude de Maya
De retour sur une base américaine, les agents examinent le corps et Maya confirme qu’il s’agit bien de Ben Laden. Elle reste cependant figée, comme si elle réalisait que toute sa vie avait été dédiée à cette mission et qu’elle ne savait plus quoi faire après cet accomplissement. Dans la scène finale, Maya monte à bord d’un avion militaire vide. Le pilote lui demande où elle souhaite aller, mais elle reste silencieuse, les yeux remplis d’émotion. Le film se termine sur cette note ambiguë, laissant entendre que la fin de cette traque ne signifie pas nécessairement une victoire personnelle pour elle.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.
Mention CNC[8] : Tous publics avec avertissement lors de sa sortie en salles et déconseillé aux moins de 12 ans à la télévision[N 2], Art et essai (visa d'exploitation no 135377 délivré le )
Source et légende : Version française (VF) sur RS Doublage[10], AlloDoublage[11] et selon le carton du doublage sur le DVD zone 2[N 4]
Source et légende : version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[12]
Production
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Bigelow et Boal avaient initialement travaillé et préparé un tournage sur la bataille de Tora Bora de , et la longue traque infructueuse pour retrouver Oussama Ben Laden. Ils allaient commencer le tournage lorsque la nouvelle de la mort de Ben Laden fut annoncée.
Ils annulèrent immédiatement le film envisagé, et repartirent de zéro. « Mais une bonne partie du travail effectué pour le premier script et de nombreux contacts pris, furent réutilisés », fit remarquer Boal au cours d'une interview avec Entertainment Weekly. Il ajouta que « Les années passées à discuter avec des intermédiaires militaires et de services secrets impliqués dans le contre-terrorisme furent utiles pour les deux projets. Une partie de mes sources depuis longtemps entretenues fut utile pour ce projet. »[2]
Choix des interprètes
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Tom Hardy devait incarner le personnage finalement interprété par Mark Strong. D'autres acteurs comme Guy Pearce ou Idris Elba étaient sollicités pour participer au film.
En regard du box-office, Zero Dark Thirty a été largement acclamé par la critique. Il obtient 92 % d'avis positifs sur Rotten Tomatoes, sur la base de 265 commentaires collectés, concluant que « Zero Dark Thirty est passionnant et fut brillamment conçu qui dramatise la traque d'Oussama ben Laden avec intelligence et esthétisme. »[15]. Sur Metacritic, il obtient une note favorable de 95/100, sur la base de 46 commentaires collectés, ce qui lui permet d'obtenir le label « Acclamation universelle »[16] et est évalué à 4,1/5 pour 31 critiques de presse sur Allociné.
« Une fiction très documentée. [...] Ce paradoxe, ou ce hiatus, est aussi ce qui rend à notre avis le film absolument fascinant et le place bien au-dessus de l'ordinaire alternative entre propagande va-t-en-guerre et fable pacifiste. »
« [...] Kathryn Bigelow continue de questionner l'implication de cette guerre contre la terreur. La question en filigrane : la fin justifie-t-elle les moyens ? Ne comptez pas sur Zero Dark Thirty pour vous donner des réponses concrètes. C'est bien là que réside la force du film. »
Zero Dark Thirty fait également partie de la liste des 10 meilleurs films de l'année 2012 par le New York Times qui dépeint le film comme « un jalon dans l'après-11-Septembre au cinéma »[21].
D'abord distribué en exploitation limitée aux États-Unis, Zero Dark Thirty engrange 417 150 $ lors de son premier week-end d'exploitation, soit une moyenne de 83 430 $ sur les cinq salles le distribuant, qui lui permet de prendre la 21e place du box-office[22]. Après trois semaines d'exploitation dans un nombre restreint de salles, ne dépassant pas les 60 salles lors de sa distribution limitée, le film engrange 5 480 807 $ de recettes[22]. Par la suite, Zero Dark Thirty connaît une distribution plus large sur le territoire américain en quatrième semaine et prend la tête du box-office avec 24 438 936 $ de recettes en week-end, pour une moyenne de 8,321 $ sur les 2 937 salles le diffusant et pour un total de 29 919 743 $[22]. Il ne sera jamais distribué au-delà de 2 946 salles et reste dans le top 20 hebdomadaire au cours les huit semaines suivantes, après avoir enregistré un résultat de 94 882 723 $[22]. Il finit son exploitation après être resté quatorze semaines à l'affiche et avoir engrangé 95 720 716 $, ce qui est un succès commercial en comparant le coût de production de 40 millions[22]. À l'international, les recettes atteignent 37 100 000 $, portant le total à 132 820 716 $ au box-office mondial[22].
En France, Zero Dark Thirty prend la troisième place du box-office la semaine de sa sortie avec 237 214 entrées dans 285 salles, soit une moyenne de 832 entrées par salles[23]. Resté durant quatre semaines dans le top 20 hebdomadaire, en ayant cumulé 477 381 entrées[23], le long-métrage finit son exploitation à la quatorzième semaine avec un total de 524 533 entrées[23].
Controverses
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Durant le film, on assiste à deux scènes de torture par l'eau (waterboarding), pratique couverte par George W. Bush[24],[25],[26], appliquée en particulier à Khalid Cheikh Mohammed à 183 reprises, pendant le mois de [27], et ayant donné des informations permettant de localiser la cache de Ben Laden et notamment, parmi celles-ci, le nom d'Abu Ahmed al-Kuwaiti, messager du chef d'Al-Qaida, comme l'a admis Leon Panetta, le directeur de la CIA au moment final de la traque de Ben-Laden[28], contrairement à son successeur par intérim (pendant 4 mois), Michael Morell, qui a indiqué que « le film crée l'impression que les « techniques d'interrogatoire renforcées » ont été la clef de la localisation de Ben Laden. C'est faux[29]. »
Aux États-Unis, Zero Dark Thirty a été à la fois salué et critiqué pour sa représentation de la torture comme méthode d'interrogation[30],[31],[3].
↑Le "R" signifie que les mineurs de moins de 17 ans doivent être accompagnés d'un adulte pour pouvoir assister à la projection du film.
↑Le motif de l'avertissement du CNC est qu'il « présente des scènes de torture sur des détenus est de nature à heurter un jeune public ». À la télévision, le film est déconseillé aux moins de 12 ans.
↑Orthographe utilisée par les crédits de fin du film.
↑Liste des comédiens situé après le générique de fin.