Au cours de la dernière année du gouvernement progressiste-conservateur, des membres du conseil des ministres de Diefenbaker avaient tenté de l'expulser de la direction du parti et donc du poste de premier ministre. En plus des inquiétudes au sein du parti sur le style de leadership de Diefenbaker, il y avait eu une grave division dans les rangs du parti sur la question de permettre des missiles nucléairesaméricains (les missiles Bomarc) sur le territoire canadien. Diefenbaker et ses alliés s'opposent à cette proposition, et bien d'autres conservateurs et le Parti libéral, y sont favorables.
Le , le département d'État américain publie un communiqué, qui contredit, point par point, une allocution du premier ministre à la Chambre, traitant « implicitement le chef d'État d'un pays ami de menteur »[1]. Le ministre de la Défense nationale, Douglas Harkness, démissionne de son poste de cabinet le à cause de l'opposition de Diefenbaker aux missiles. « Le , le chef de l'opposition, Lester Pearson, demande un vote de non-confiance, et celui-ci est appuyé par une requête identique du Parti créditiste. Les deux motions passent par une majorité confortable de 31 voix...»[2] Diefenbaker est défait et le 25e Parlement est dissous.
Le président Kennedy souhaitait ardemment la défaite de Diefenbaker et la victoire de Pearson. Toutefois, Pearson lui a fait savoir clairement qu'il ne souhaitait aucune intervention américaine. Pendant la compagne, toutefois, l'hebdomadaire américain Newsweek, qui jouissait d'une large distribution au Canada et qui était « considéré comme l'organe central du fan-club Kennedy, dirigé par son copain Ben Bradley, publia [...] une photo de couverture où Diefenbaker avec l'air dément[3]. »
Le parti de Pearson fait campagne sur une plateforme qui promet de commencer le mandat du Parti libéral, s'il est élu, avec « 60 jours de décisions » sur des questions comme l'introduction d'un nouveau drapeau canadien, la réforme du système de santé, un régime public de pensions et d'autres réformes législatives.
Le NPD avait été formé en 1961 par un autre parti social-démocrate, le Parti social démocratique du Canada, et par le Congrès du travail du Canada, un regroupement de différents syndicats ouvriers. L'élection de 1963 est la deuxième à laquelle participe le NPD, qui remporte une part un peu moins importante des voix que lors de l'élection de 1962 et perd deux sièges. Ils sont de nouveau déçus par l'échec de leur nouveau partenariat avec le mouvement ouvrier à produire une percée électorale, particulièrement en Ontario, qui a la population la plus importante et donc le plus grand nombre de sièges aux communes.
↑Michel Fortmann, « La politique de défense canadienne », dans Paul Painchaud (dir.), De Mackenzie King à Pierre Trudeau, 40 ans de diplomatie canadienne (1945-1985), Québec, Presses de l'Université Laval, 1988, p. 496