L'Église catholique en Palestine est sous la juridiction de cinq circonscriptions ecclésiastiques qui ne sont pas soumises à une juridiction nationale au sein d'une Église nationale mais sont soumises à la juridiction universelle du Pape, évêque de Rome, au sein de l'« Église universelle[1] ».
En étroite communion avec le Saint-Siège, les évêques des juridictions en Palestine sont membres de deux instances de concertation :
L'Assemblée des ordinaires catholiques de Terre Sainte ;
L’Autorité palestinienne n’a pas de constitution mais une loi fondamentale qui prévoit la liberté de religion et donc autorise l'Église catholique[4],[5],[6],[7]. L'alinéa 1 de l'article 4 stipule que « L'Islam est la religion officielle en Palestine. Le respect de la sainteté de toutes les autres religions monothéistes est garanti.», et l'alinéa 2 : « Les principes de la Charia islamique sont la principale source du droit.»[8]. Contrairement au coran, les hadiths[9] (propos attribués à Mahomet et rapportés par divers témoins) interdisent l'apostasie, mais il n'est pas interdit en Palestine. Cependant le prosélytisme d'une religion autre que l'islam est interdit[10],[11].
L’Autorité palestinienne exige des Palestiniens qu’ils déclarent leur appartenance religieuse sur leurs papiers d’identité. Les tribunaux ecclésiastiques islamiques ou chrétiens traitent des questions juridiques relatives au statut personnel. L'héritage, le mariage et le divorce sont traités par de tels tribunaux, qui existent pour les musulmans et les chrétiens.
L’Autorité palestinienne n’a pas de loi sur le mariage civil. Juridiquement, les membres d’un groupe religieux peuvent s’accorder mutuellement pour soumettre un différend relatif au statut personnel à une dénomination différente afin de statuer, mais dans la pratique, cela n’a pas eu lieu.
Les églises, qui ne sont pas officiellement reconnues par l'Autorité palestinienne, doivent obtenir une autorisation spéciale pour célébrer des mariages ou statuer sur des questions de statut personnel; Cependant, dans la pratique, les églises non reconnues conseillent à leurs membres de se marier (ou de divorcer) à l'étranger.
L’Autorité palestinienne exige l’enseignement de la religion à l'école, avec des cours distincts pour les étudiants musulmans et chrétiens.
En vertu de la loi jordanienne, les citoyens vivant en Cisjordanie et coupables de « diffamation envers la religion » encourent l'emprisonnement. Ceci est arrivé au blogueur Waleed Al-Husseini qui a été arrêté pendant dix mois[12]. Après avoir été libéré, il s'est enfui en France mais un tribunal palestinien l'a condamné par contumace à sept ans et demi de prison[13].
De 2000 à 2015, le waqf a interdit l'entrée de non-musulmans au Dôme du Rocher et à la mosquée Al-Aqsa[14],[15]. Depuis, seuls les dix derniers jours du Ramadan sont interdits[16].
Pietro Sambi † ( - , nonce apostolique aux États-Unis d'Amérique et observateur permanent du Saint-Siège auprès de l' Organisation des États-Unis d'Amérique);
Dans une population de 4,5 millions [21],[22] d'habitants où 98,7% appartiennent à l'Islam et moins de 12% au Judaïsme, l'Église catholique est une communauté religieuse minoritaire avec environ 80 000 catholiques (2%)[23].
L'Autorité palestinienne compte entre 36 000 et 50 000 chrétiens, dont la plupart appartiennent à l'Église orthodoxe grecque et l'Église catholique.
La majorité des catholiques palestiniens vivent dans l'agglomération de Bethléem, Ramallah et dans la banlieue de Jérusalem en Cisjordanie[25]. Les fidèles sont principalement de rite latin, mais il existe également une petite communauté de rite melkite.
En 2007, 3 200 chrétiens vivaient dans la bande de Gaza[26]. La moitié de la communauté chrétienne de Gaza s'est enfuie en Cisjordanie et à l'étranger après la prise du pouvoir par le Hamas en 2007[27].
Les communautés chrétiennes de l'Autorité palestinienne et de la bande de Gaza ont considérablement diminué au cours des deux dernières décennies. Les causes de l'exode des chrétiens palestiniens sont largement débattues[28]. Reuters rapporte que de nombreux chrétiens palestiniens émigrent à la recherche d'un meilleur niveau de vie[25] tandis que la BBC attribue également le déclin économique de l'Autorité palestinienne ainsi que les pressions de la situation de sécurité sur son mode de vie[29]. Le Vatican et l'Église catholique voient dans l'occupation israélienne et le conflit général en Terre sainte les principales raisons de l'exode chrétien des territoires. Il y a eu également des cas de persécution par des éléments islamistes radicaux, principalement dans la bande de Gaza[28].
En , sept églises ont été attaquées pour protester contre les propos du pape Benoît XVI à propos de l'islam et du prophète Mahomet.
En 2012, un groupe de 50 jeunes adolescents musulmans a attaqué un complexe résidentiel chrétien à Bethphagé, lançant des pierres, cassant des voitures et des vitres et blessant plusieurs résidents. Le patriarche latin de Jérusalem, la Custodie de Terre Sainte et l'évêque auxiliaire de Jérusalem se sont rendus sur le site pour constater les dégâts[30].
En , le curé de la paroisse catholique de Gaza, le père Mario da Silva, a déclaré que les catholiques à Gaza étaient moins de 200[31]. En 2022, ils ne seraient plus que 134. Plus largement, depuis 2007, le nombre de chrétiens à Gaza est passé de 7 000 à 1 millier[32].
↑« Le sang d'un musulman peut être versé pour celui qui s'éloigne de l'islam et quitte les musulmans », Sahîh Bukhari, vol. 9, livre 83, numéro 17, rapporté par Abdullah ou encore « Celui qui change de religion, tuez-le », Sahîh Bukhari, vol. 9, livre 84, numéro 57, rapporté par A'krama Mouli Ibn Abbas