Depuis l'élection du RPRMartial Taugourdeau en 1986, l'assemblée départementale n'a pas connu d'alternance. Depuis 2001, sous la présidence de l'UMPAlbéric de Montgolfier, à contre-courant des vagues nationales favorables à la gauche, la majorité s'est renforcée, en remportant des sièges sur la minorité, mais surtout en s'élargissant à des élus siégeant précédemment en tant que non-inscrits, voire dans l'opposition. Depuis 2008, la majorité départementale est réunie au sein d'un groupe politique transpartisan «Gagner avec l'Eure-et-Loir (GAEL) - Majorité départementale».
Cette «droitisation» du département trouve une confirmation par l'élection de quatre députés (3 UMP et 1 UDI-NC) de l'opposition nationale en , alors que traditionnellement, les électeurs des 1re et 3e circonscriptions, voire de la 4e, avaient une inclination à suivre les vagues nationales favorables à la gauche. Au premier tour, la droite parlementaire rassemble 41,02 % des suffrages exprimés (34,66 % au niveau national), la majorité présidentielle 32,43 % (39,86 % au niveau national).
Lors des scrutins plus récents, la droite et le centre-droit ont aussi renforcé leurs positions.
Ce fut le cas aux élections municipales de mars 2014, ce que traduit l'élection en septembre de la même année, de trois sénateurs UMP, alors que le scrutin proportionnel, mis en œuvre pour la première fois en Eure-et-Loir, aurait pu mécaniquement avantager les listes de gauche.
Aux européennes de juin 2014, la liste UMP, bien qu'en deuxième position, a réalisé un score plus élevé en Eure-et-Loir (23,22 %) qu'au niveau national (20,81 %). Il en est de même pour la liste UDI-MoDem, qui y réalise 10,26 % contre 9,94 % au niveau national.
En regard, le Parti socialiste et la gauche bénéficient d'une tendance peu favorable. Lors des municipales de 2014, l'un des conseillers généraux PS, Nicolas André, a par exemple perdu la ville de Lèves, à gauche depuis 2001. Aux élections européennes de , la liste PS a par ailleurs réalisé un score nettement moins élevé en Eure-et-Loir (11,64 %) qu'au niveau national (13,98 %). Il en va de même pour Europe Écologie Les Verts (6,36 % contre 8,95 %) ou le Front de gauche (5,29 % contre 6,33 %).
Le département est aussi marqué par un ancrage historique fort du Front national, qui a eu une conseillère générale de 1994 à 2001 en la personne de Marie-France Stirbois. Depuis son départ pour Nice en 2001, l'implantation locale du FN a décliné. Elle ne s'est pas sensiblement renforcée lors des municipales de . Cependant, le parti compte depuis un député européen en la personne de Philippe Loiseau, dont la liste a réalisé un score de 27,12 %, plus élevé qu'au niveau national (24,86 %).
La majorité départementale sortante, réunie sous l'étiquette « Gagner avec l'Eure-et-Loir » (GAEL) a communiqué le la liste des candidats qu'elle soutient officiellement[2]:
Bien que les élus UMP et UDI siègent actuellement dans le même groupe « Gagner avec l'Eure-et-Loir », ces deux partis ont parfois investi des candidats concurrents ou concurrents des candidats soutenus par la majorité départementale. C'est le cas à Auneau et Épernon où l'UMP a investi un binôme face à celui soutenu par l'UDI et la majorité départementale. C'est également le cas à Lucé où l'UDI et l'UMP ont respectivement investi un binôme (aucun n'étant publiquement soutenu par la majorité départementale).
Au total l'UMP a investi ou soutient des candidats dans 14 cantons sur 15, l'UDI dans 9 cantons sur 15[3].
En dehors des investitures et soutiens de la majorité départementale, de l'UMP ou de l'UDI, il n'existe qu'une candidature divers droite indépendante, sur le canton d'Anet.
Selon le journal Le Monde, la victoire de la droite serait assurée. Le scrutin permettra d'établir le rapport de force entre les proches du député, maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges et ceux du président sortant du conseil général Albéric de Montgolfier, au sein de l'UMP locale[4]. Sur les 24 candidats soutenus par l'UMP et la majorité départementale, 6 candidats sont proches du maire de Chartres : cinq adjoints au maire de Chartres sont candidats (dont Daniel Guéret, par ailleurs président du comité départemental de l'UMP) auquel il est possible d'ajouter Rémi Martial, ancien conseiller municipal de Chartres, actuel maire de Lèves et candidat sur le canton de Chartres 3. Sur les cantons de Lucé, Auneau et d'Épernon, les candidats UMP non soutenus par Albéric de Montgolfier, sont également considérés comme proches de Jean-Pierre Gorges qui a soutenu leur investiture. Au total, ses candidats sont donc positionnés dans 6 cantons sur 15.
ELAN, PS, PRG, divers gauche
La minorité sortante (groupe des élus de gauche PS, divers-gauche, PRG) se présente aux élections sous la bannière « Eure-et-Loir ambition nouvelle » (ELAN), et a publiquement communiqué une liste officielle de candidats qu'elle soutient le [5] :
Nogent-le-Rotrou : Corinne Lamirault, Philippe Ruhlmann ;
Voves : Annie Fleury, Henri Kaminska.
La minorité n'a donc pas été en mesure de présenter des candidats dans les cantons de Brou et Saint-Lubin-des-Joncherets.
La très grande majorité des candidats de l'ELAN sont membres du PS ou étiquetés divers gauche. Le Parti radical de gauche (qui est à la tête de plusieurs villes dans le département : Lucé, Nogent-le-Rotrou, Champhol) est représenté sur le canton de Chartres 1 par Christian Gigon (conseiller général sortant) et Dreux 2 (Nora Husson). Europe Écologie Les Verts compte également une candidate sur ce même canton en la personne de Sandra Renda (conseillère régionale).
Front de gauche
Le Front de gauche est quant à lui présent dans 14 cantons sur 15 (pas de candidat sur Saint-Lubin-des-Joncherets). Principalement représenté par des membres du PCF, il est également allié à Europe Écologie Les Verts sur le canton de Dreux-2. Le Parti de gauche est représenté sur le canton de Brou (Willy Proust) où il se présente en binôme avec Ensemble (Micheline Cognard)[6] ainsi que par Marie-France Mouly sur le canton d'Épernon[7]. Ensemble présente également un candidat sur le canton de Chartres-2[8].
Front national
Le Front national est présent dans tous les cantons. Selon le journal Le Monde, il « vise le second tour dans les trois quarts des cantons, et espère en décrocher deux. »[9]
Sortants, personnalités
Sur 29 conseillers généraux sortants, 19 se représentent (11 de la majorité sortante, 8 de la minorité), soit 65,5 % (12 % au niveau national[10]). Dix-huit le sont sur un canton correspondant au moins partiellement au canton sur lequel ils sont actuellement élus, un (Jacques Lemare sur Dreux-2) se présente sur un autre canton. Les élus sortants représentent donc 15,3 % des candidatures (22 % au niveau national[10]).
Albéric de Montgolfier, président sortant du conseil général et sénateur, est candidat sur le canton de Voves. Deux députés sont également candidats. Laure de La Raudière en tant que candidate titulaire sur le canton d'Illiers-Combray et Olivier Marleix, en tant que candidat remplaçant sur celui d'Anet (dont il a été conseiller général jusqu'en ). Un ancien sénateur, Joël Billard (sur Châteaudun) et un ancien député, Jacky Jaulneau (sur Illiers-Combray) sont également candidats.
Jean-Pierre Deutsch, père de l'acteur et écrivain Lorànt Deutsch, est candidat sans étiquette (répertorié divers droite par la préfecture) sur le canton d'Anet.
Redécoupage des cantons
Le redécoupage des cantons corrige les disparités démographiques très importantes qui existaient jusqu'alors (2 255 hab. pour le canton le moins peuplé à 31 730 pour le plus peuplé). Il pourrait conduire à un rééquilibrage politique, qui au vu de l'étiquette politique des conseillers généraux sortants, pourrait favoriser la gauche.
A contrario, des zones plus densément peuplées, comme les franges franciliennes (anciens cantons de Nogent-le-Roi, Maintenon et Auneau) auront 4 élus au lieu de 3. Il en va de même pour les agglomérations chartraine (5 conseillers généraux actuellement, 8 conseillers départementaux à l'issue des élections de 2015) et drouaise (4 conseillers départementaux au lieu des 3 conseillers généraux sortants). Sociologiquement, ces zones sont traditionnellement plus favorables à la gauche, qui y a d'ailleurs conservé des villes importantes lors des dernières élections municipales (Lucé, Vernouillet, Mainvilliers).
Union pour un mouvement populaire Élisabeth Fromont, Jean-Pierre Jallot, Jacques Lemare, Jean-François Manceau, Franck Masselus, Albéric de Montgolfier, Xavier Nicolas, Claude Térouinard
↑En application des articles 47 et 51 de la loi no 2014-226 du 28 mai 2014 relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral.