Les élections fédérales ouest-allemandes de (en allemand : Bundestagswahl 1957) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 494 députés de la 3e législature du Bundestag. Du fait des résultats et en application de la loi électorale, 497 députés sont finalement élus.
Ce scrutin produit un résultat unique dans toute l'histoire des élections démocratiques allemandes, puisque l'alliance CDU/CSU remporte la majorité absolue des voix et des sièges. Le chancelier Adenauer entame ainsi un troisième mandat, après avoir maintenu sa coalition avec le DP.
Le Parti allemand (DP) du ministre fédéral des Affaires du BundesratHeinrich Hellwege échoue à franchir le nouveau seuil électoral fédéral de 5 %, mais ses accords avec la CDU lui permettent de faire élire plusieurs députés de circonscription, lui garantissant avec 3,3 % des exprimés un groupe de 15 élus. Le Parti du centre allemand (DZP) remporte lui aussi un mandat uninominal, mais son score extrêmement faible ne lui permet pas de compter plus de trois sièges.
Enfin, le Parti communiste d'Allemagne (KPD) et le Parti bavarois (BP) quittent l'assemblée, le premier à la suite de son interdiction l'année précédente, le second faute d'avoir obtenu au moins 5 % des voix dans toute l'Allemagne de l'Ouest. Le BP est ainsi victime de ce changement de loi électorale, puisqu'il atteint 9 % en Bavière, ce qui lui aurait garanti d'entrer au Bundestag sous la loi électorale de .
Le , après avoir formé une majorité très large incluant les chrétiens-démocrates, les libéraux, le GB/BHE et le DP, Adenauer entame un deuxième mandat après avoir été investi chancelier par 305 voix sur 467. Moins d'un an plus tard, le président fédéralTheodor Heuss est largement réélu par l'Assemblée fédérale le . Soutenu par l'ensemble des partis du Bundestag, il reçoit 871 voix sur 920, soit 94,7 % des votants et 85,6 % des inscrits.
Dans le premier semestre de l'année , le GB/BHE puis le FDP passent dans l'opposition. Toutefois, huit députés du Bloc des réfugiés rejoignent l'Union chrétienne-démocrate, tandis que 17 parlementaires libéraux constituent le Parti populaire libéral (FVP) afin de continuer de siéger au sein du gouvernement fédéral. Un important remaniement ministériel permet ensuite au chancelier de traduire au niveau ministériel les nouveaux équilibres de sa majorité.
Par les accords de Luxembourg, signés le de cette même année, les autorités allemandes et françaises s'accordent sur le retour du protectorat de la Sarre au sein de l'Allemagne de l'Ouest. Le , le Land de Sarre est officiellement constitué et intégré à la RFA.
Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Erststimme) lui permet de voter pou un candidat de sa circonscription selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le pays comptant un total de 247 circonscriptions réparties entre les dix Länder ; la deuxième (Zweitstimme) lui permet de voter pour une liste de candidats proposée par un parti politique au niveau du Land.
Lors du dépouillement, l'intégralité des sièges attribués est répartie à la proportionnelle, à condition qu'un parti ait remporté 5 % des voix au niveau national ou trois mandats uninominaux, puis distribuée entre les Länder. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.
Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, ces mandats sont conservés.
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Analyse
Cette élection n'a pas d'équivalent dans toute l'histoire de la politique allemande. C'est en effet le seul scrutin démocratique au cours duquel un parti obtient une majorité absolue à lui seul, une performance jamais réitérée depuis. Le bloc chrétien-démocrate CDU/CSU, avec 50,2 % des suffrages exprimés, obtient en effet 270 sièges sur un total de 497. Passant sous le seuil des 5 % et n'emportant aucun mandat direct, le GB/BHE sort du Bundestag après seulement une législature de présence, tandis que le DP s'y maintient grâce à ses accords avec la CDU qui lui permettent d'emporter plusieurs circonscriptions en Basse-Saxe et Hesse.
Conséquences
Le , Konrad Adenauer s'engage par la suite dans un troisième mandat à la tête d'un gouvernement de coalition entre la CDU, la CSU et le DP avec 274 voix pour sur 476.
Avec le passage dans l'opposition du DP en les chrétiens-démocrates gouvernent seuls jusqu'à la fin de la législature. Il s'agit là aussi d'un cas unique dans l'histoire de l'Allemagne de l'après-guerre : tous les gouvernements suivants et précédents sont en effet des gouvernements de coalition alliant plusieurs partis.