Mobilisé dans l’artillerie à Vannes pour effectuer ses classes, Étienne Bouchaud est Brigadier à Troyes au sein du 28e d’artillerie. Il devient volontaire au Maroc en 1918, sous la protection du général Lyautey. En 1920, il parcourt le Maroc avec son frère Jean Bouchaud, habillés en indigènes. Il participe à la décoration du Palais du Maroc et à l'Exposition coloniale de 1922 à Marseille[9]. Il rencontre Othon Friesz, effectue un voyage d'étude à Marrakech, et obtient le Prix Abd-el-Tif de 1925. Il fait partie de ce que l'on appellera « la génération du Môle » à Alger où il peint les garçons du port et les quartiers réservés. Ami de Jean Launois, il entreprend avec lui et Corneau un voyage dans le midi de la France et rejoint Albert Marquet à La Goulette. Sociétaire au Salon d'automne, il y envoie régulièrement ses toiles, de même qu'au Salon des indépendants[10] et au Salon des Tuileries.
Il est nommé chargé de mission en 1927 par le gouvernement du protectorat français au Maroc, et part pour Alger en 1928, et y sera encore en 1933. Il travaille pour l'exposition d'Anvers, et occupe à Paris à cette époque l'atelier de Seurat. Il est appelé par le maréchal Lyautey pour créer deux dioramas pour les palais du Maroc et de l'Algérie à l'Exposition coloniale de 1931. En 1935, il est nommé pensionnaire de l'Institut français d'Amsterdam où il passe deux ans.
Étienne Bouchaud participe à l'exposition des « Artistes de ce temps » au Petit Palais à Paris en 1938. Il exécute une fresque dans l’église de Savenay (Loire-Atlantique).
Il effectue un voyage en Grèce et dans les Îles de la mer Égée en compagnie de Gabriel Audisio.
Il envoie des panneaux décoratifs à l’exposition de New York en 1939 avec son frère Jean, où ils présentent tous deux un panneau monumental sur L'Expansion française du XVIe au XVIIIe siècle. Il obtint le prix Charles Cottet en 1943. Il retourne en Algérie en 1947, en 1950 et dans les années suivantes (à Alger et Boghari notamment). En 1950, il fait un séjour chez le compositeur Léo Barbès[11] à Alger.
Nostalgique de l'Algérie et du monde méditerranéen, « il vit dans son œuvre l'amour de la nature et de l'humanité, avec humilité, dans une pure tradition naturaliste française »[13]. Après 1962, il se tourne vers la gravure et devient membre de la Chalcographie du Louvre et fondateur de la Société de l'estampe. Il séjourne à Perpignan et sur la Costa Brava. Se consacrant de plus en plus à l’estampe, il participe à des expositions parmi les peintres graveurs français à la galerie Mansart de la Bibliothèque nationale à Paris (en 1964, 1965, 1966, 1967, et 1970). La Bibliothèque nationale possède soixante trois de ses gravures.
Il rapporte à Paris des séries de tableaux et de gravures, exposés lors du Salon d'automne de 1969. Installé dans son atelier parisien de la rue Falguière, ses dernières années seront dédiées à des toiles plus intimes à la luminosité éclatante, le sens chromatique désormais atteint par les conséquences d’une cataracte, entrecoupé de fréquents séjours au Pouliguen en Loire-Atlantique. Il expose une dernière fois au Salon des peintres et graveurs français en 1979.
Musée national des beaux-arts d'Alger, Souvenir de l'ancien môle d'Alger, La Mandoline, Vue de Fès, Le Patio de la Villa Abd-el-Tif, Les Quais d'Alger, La Vasque de la Villa Abd-el-Tif, Environs de la Villa Abd-el-Tif, Le Ravin de la Femme Sauvage à Alger, Le Port de Marseille
Georges Marçais, Villes et campagnes d'Algérie, vingt gravures
Léon Lehuraux, Alger : Vue par les voyageurs, les écrivains et les peintres, Alger, OFALAC: Office Algérien d'action économique et touristique, 64 p., dix gravures
↑En 1928 il envoie ainsi deux natures mortes. Cf. Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 171
↑Léo Louis Barbès (1895-1986). Compositeur et musicologue. - Spécialiste de la musique arabo-andalouse (data Bnf).
↑Pierre Mornand, Chronique artistique in Le Bibliophile no V, 1933, p. 270
Annexes
Sources
Élisabeth Cazenave, La villa Abd-el-Tif : un demi-siècle de vie artistique en Algérie, 1907-1962, Paris, Association Abd-el-Tif, (réimpr. 2002), 319 p. (ISBN2-9509861-1-0)
Odette Goinard, d'après Anne Heim, Biographie Etienne Bouchaud, « Mémoire Plurielle », dans Les Cahiers d'Afrique du Nord, no 16, Supplément au no 53, 2007.
Élisabeth Cazenave, Brigitte Bouret, Albert Marquet et ses amis en Algérie: artistes et mécènes, 1920-1947, Ville de Saint-Raphaël, 2008.
Pierre Sanchez et Stéphane Richemond, Société des peintres orientalistes français : répertoire des exposants et liste de leurs œuvres (1889-1943). Histoire de la Société des peintres orientalistes français de Stéphane Richemond, Dijon, Echelle de Jacob Editions, , 389 p. (ISBN978-2-913224-73-5)
Éric Lhommeau et Karen Roberts, Les Artistes dans les cimetières nantais, Nantes, Le Veilleur de nuit, , 91 p. (ISBN979-10-90603-03-5).