Au moment de la fusion des Ateliers des Mureaux avec les Ateliers de Construction du Nord de la France (ANF), l’ingénieur André Brunet travaillait sur un projet de biplace de reconnaissance et d’observation répondant à un programme lancé en 1928. Le résultat fut un monoplan parasol de construction entièrement métallique, biplace en tandem à postes ouverts et train d'atterrissage classique fixe, propulsé par un moteurHispano-Suiza 12 cylindres refroidi par eau.
Deux prototypes Mureaux 110 à moteur Hispano-Suiza 12Ybrs de 650 ch furent construits, le premier vol intervenant en . Le second prototype fut par la suite converti en ANF Les Mureaux 112.
ANF Les Mureaux 111
Le troisième prototype ANF Les Mureaux 110 fut équipé, à titre comparatif, d’un moteur Hispano-Suiza 12Nb de 650 ch.
ANF Les Mureaux 112
Après modifications, le Mureaux 110 no 2 reprit ses essais en vol le sous cette nouvelle désignation, suivi rapidement d’un second prototype. L’appareil fut retenu par l’armée de l'air française sous l’appellation Mureaux 112 R2.
ANF Les Mureaux 112 GR
Un unique appareil biplace de raid fut construit pour participer à la Coupe Bibesco, qu’il remporta le à 313,4 km/h de moyenne (équipage François et Génin).
ANF Les Mureaux 113
Version de série destinée à l’armée de l'air française, 49 Mureaux 113 R2 destinés à la reconnaissance étant livrés. Après modification de 2 exemplaires en chasseur nocturne Mureaux 114, il fut décidé de transformer les appareils encore en service en Mureaux 113 CN2 de chasse de nuit.
ANF Les Mureaux 114
Deux Mureaux 113 furent convertis expérimentalement en chasseurs de nuit biplaces (CN2) courant 1933 avec un moteur 12Ybrs de 860 ch et des projecteurs. Ce modèle ne fut pas construit en série mais les Mureaux 113 convertis à un standard similaire.
ANF Les Mureaux 115 R2B2
Biplace de reconnaissance et de bombardement léger dérivé du Mureaux 113 dont le prototype effectua son premier vol le . Ce appareil équipé d'un moteur Hispano-Suiza 12Ycrs comportant un canon HS-9 de 20 mm dans le moyeu de l’hélice, fut retenu par l’armée de l'air française pour équiper les unités tactiques de reconnaissance et d’observation et 119 Mureaux 115 R2B2 furent livrés aux escadrilles.
ANF Les Mureaux 117
La production des moteurs-canon 12Ycrs étant affectée en priorité à la construction des chasseurs, 115 cellules de Mureaux 115 furent livrées à l’armée de l'air française avec un moteur Hispano ne comportant pas de canon de 20 mm dans le moyeu de l’hélice. Ce modèle se distingue en outre par un dessin très différent du radiateur.
ANF Les Mureaux 119
Un Mureaux 113 fut modifié en en vue d’une tentative de record du monde d’altitude avec charge de 500 kg.
ANF Les Mureaux 131
Variante expérimentale du Mureaux 110 à moteur Renault.
ANF Les Mureaux 200
Triplace de reconnaissance dérivé du Mureaux 115, dont l’unique prototype effectua son premier vol .
En service
À la déclaration de guerre en , les Mureaux 113 de la 13e escadre de chasse de nuit avaient été remplacés par des bimoteurs Potez 631 et la 12e escadre de bombardement ne possédait plus que deux Mureaux 115, mais on en comptait encore 7 à la 54e escadre de bombardement. Les principaux utilisateurs étaient bien entendu les groupes d’observation d'armée (GOA) :
GOA 501 Lille Lesquin 10 MUREAUX 115
GOA 502 Amiens 6 MUREAUX 115
GOA 503 Rouen 8 MUREAUX 115
GOA 504 Chartres 4 MUREAUX 115
GOA 506 Metz 1 MUREAUX 113
GOA 507 Luxeuil 8 MUREAUX 115
GOA 514 Lyon Bron 8 MUREAUX 115 et 7 MUREAUX 117
GOA 515 Marignane 6 MUREAUX 117
GOA 517 Toulouse 6 MUREAUX 117
GOA 520 Nancy 14 MUREAUX 115
GOA 548 Fayence 8 MUREAUX 115
GOA 551 Orly 31 MUREAUX 117
GOA 552 Reims 9 MUREAUX 117
GOA 553 Strasbourg 8 MUREAUX 115
Rebaptisés groupes aériens d'observation (GAO) en , ces groupes étaient mis à la disposition des forces terrestres pour assurer des missions de reconnaissance tactique ou de réglage d’artillerie, mais les Mureaux se révélèrent vite des proies faciles pour les avions allemands, chasseurs ou non, et les pertes furent élevées. Le premier avion français abattu par la Luftwaffe fut d’ailleurs un Mureaux 115 du GAO 553, dès le . Deux jours plus tard 2 appareils du GAO 520 effectuant une mission de réglage d’artillerie dans le secteur de Sarrebruck furent abattus par les Messerschmitt Bf 109 du 1./JG53. L’équipage Lahaye et Capoen parvient à regagner les lignes mais le lieutenant observateur Potié et le sergent pilote Tacquart se tuèrent en percutant près de Grosbliederstroff.
Rapidement l’état-major demandera le remplacement des Mureaux par des Potez 63.11, mais on comptait 110 Mureaux en première ligne le au déclenchement de la bataille de France. La mise en service progressive des bimoteurs Potez aurait dû entraîner leur transfert aux missions de liaison et d'entraînement, mais pourtant quelques exemplaires étaient encore recensés le , dont 24 en première ligne :
Groupement de marche d’observation des armées de l’Ouest (regroupant les GAO 501, 1/508, 2/508, 515, 1/551, 581 et 1/589) : 11 Mureaux 115/117 (7 disponibles)
Groupement de marche d’observation des armées du Centre (regroupant les GAO 502, 505, 510, 546 et 3/551) : 4 Mureaux 115 (2 disponibles)
Groupement de marche d’observation de l’armée des Alpes (regroupant les GAO 503, 511, 2/514, 518 et 545) : 4 Mureaux 115 (2 disponibles)
Quelques appareils furent également évacués vers l’Afrique française du Nord, puisque le fut créé à Marrakech un groupement d’observation et de transport disposant de 9 Mureaux 115/117 et 29 Potez 540.
Tous ces appareils furent rapidement envoyés à la casse après signature de l’armistice.
(en) Michael John Haddrick Taylor, Bill Gunston et al. (préf. John W.R. Taylor), Jane's encyclopedia of aviation, Londres, Studio Editions, , 948 p. (ISBN978-1-851-70324-1, OCLC28177024)
Pierre Dugay, « J'ai piloté le Mureaux 117 », Le Fana de l'Aviation, no 599, , p. 30-33.