Guillaume d'Orange (1533-1584), membre du conseil d'État des Pays-Bas, se réfugie en Allemagne en avril 1567, alors que marche vers les Pays-Bas l'armée de Ferdinand de Tolède, duc d'Albe, envoyé par Philippe II.
Après que les troupes néerlandaises ont pris au piège les troupes espagnoles, Adolphe lance une charge. Se trouvant au milieu des troupes espagnoles, il est tué par Jean de Ligne, qui lui-même est tué peu après. Heiligerlee est une victoire pour Guillaume d'Orange, mais dans l'ensemble l'offensive de 1568 est un échec (défaite de Jodoigne).
On ne sait pas ce qu'il est advenu du corps d'Adolphe de Nassau[2].
Le monument commémoratif de Heiligerlee
Un monument à sa mémoire a été élevé dans la ville d'Heiligerlee. C'était d'abord une colonne avec une urne, puis, en 1826, un monument plus important portant l'inscription Den overwonnen held Graaf Adolf van Nassau hier ten plaatse voor ’s lands vrijheid gesneuveld den 23e Mei 1568 (« Au héros vaincu, le Comte Adolphe de Nassau, tué à cet endroit le pour la liberté du pays »).
Mal entretenu, il tombe en ruines. Aussi, en 1868, pour le trois-centième anniversaire de la bataille d'Heiligerlee, un concours est organisé afin d'en élever un nouveau. Le peintre J.H. Egenberger et l'architecte P. Schenkenberg van Mierop remportent ce concours, et avec l'aide du peintre belge Joseph Geefs est conçue la statue actuelle : Adolphe mourant soutenu par la vierge néerlandaise. Un différend apparaît : P. Schenkenberg van Mierop souhaite poser le monument sur une colline de pierre, mais finalement, Geefs construit un socle de 8 pieds de hauteur.
Les princes Guillaume et Henri posent la première pierre le .
Les inscriptions sont les suivantes :
sur la face avant du socle : « 23 mei 1568 de eerste zege in de techtigjarige worsteling voor de vrijheid der nederlanden » (« la première victoire dans la lutte des Quatre-Vingts Ans pour la liberté des Pays-Bas ») ;
sur le côté droit : « Graaf Adolf van Nassau bleef in den roemrijken slag » (« Le comte Adolphe de Nassau est resté dans la bataille glorieuse ») ;
sur la gauche : « Oranje met Nederland verbonden » (« Orange et Pays-Bas liés ») ;
à l'arrière : « 25 mei 1868. Door het nageslacht den vaderen gewijd » (« Consacré par la descendance des pères »).
L'hymne national néerlandais, le Wilhelmus lui rend hommage dans le quatrième couplet : « Graef Adolff is ghebleven/In Vriesland in den slaech/Syn Siel int ewich Leven/Verwacht den Jongsten dach » (« Le comte Adolphe est tombé, en Frise au combat, son âme dans la vie éternelle attend le dernier jour »).
↑Cette armée au service de Philippe II comprend des soldats effectivement espagnols, mais aussi des Néerlandais loyalistes (comme Jean de Ligne), et des mercenaires divers.