D’une famille franc-comtoise[2], fils de Claude-François de Lezay-Marnésia, Adrien et son frère cadet se réfugient en Normandie,à Forges-les-Eaux, durant la Terreur. C'est là, qu'Adrien rencontre son épouse Françoise de Carbonnel de Canisy, née en 1766, veuve du vicomte de Bricqueville (fusillé par les républicains en 1796) dont elle a eu un fils Armand de Bricqueville (1785-1844). Le couple n'aura pas d'enfant. Sa mère meurt en émigration à Londres en 1794.
Sous l'Empire, tandis que son beau-fils se distingue sur les champs de bataille, il est nommé préfet de Rhin-et-Moselle le et réside à Coblence, ancien Quartier Général des opposants à la Révolution Française. La même année, sa nièce, Stéphanie de Beauharnais épouse le Grand-duc héritier de Bade. Le Grand-duché de Bade est situé sur la rive droite du Rhin et fait face à l'Alsace. C'est dans ce contexte qu'Adrien de Lezay-Marnésia est nommé préfet du Bas-Rhin le [3]. A ce titre et à peine arrivé à Strasbourg, il organise dès le mois de mars, la réception en France de l’archiduchesse Marie-Louise d'Autriche, future épouse de Napoléon. Par la suite, son action d’administrateur se porta surtout sur l’amélioration des conditions de vie en milieu rural :
amélioration des voies de communication avec plantation d’arbres en bordure et implantation de bancs-reposoirs ;
encouragement à la plantation de tabac et de houblon et à l’ensemencement de betteraves sucrières ;
primes aux bons cultivateurs sous forme de chevaux normands et de taureaux suisses ;
création de postes de médecins cantonaux et d’un Comité médical pour la diffusion de la vaccine ;
création en 1810 d’une école normale à Strasbourg pour la formation des instituteurs.
À la préfecture, son conseiller juridique était Georges-Daniel Arnold, professeur d’histoire à la Faculté de Lettres de Strasbourg.
A la chute de l'empire, il se rallie aux Bourbon et reçoit le duc de Berry en Alsace. C'est au cours d'un déplacement de la suite princière qu'il trouve la mort.
Les habitants de Strasbourg, en reconnaissance des services rendus par le préfet du Bas-Rhin pendant le blocus de 1814, font réaliser une coupe à Jacques Frédéric Kirstein, achevée en 1815.
Sa statue, érigée devant l’hôtel de Klinglin à Strasbourg, est l’œuvre de Philippe Grass.
Le sculpteur Landolin Ohmacht réalisa un buste du préfet.
Un quai, une école et un collège de Strasbourg portent son nom.
Une rue lui est dédiée à Château-la-Vallière en Indre-et-Loire et à Bernardswiller dans le Bas-Rhin.
Coupe de J.-F. Kirstein offerte par les habitants de Strasbourg.
↑*Souvenirs d'un préfet de la Monarchie. Mémoires du baron Sers (1852), publiés par le Baron Henri Sers et Raymond Guyot, Paris, A. Fontemoing, 1906, in-8°, XVI-339 p., page 123 en ligne
Voir aussi
Bibliographie
Fabienne Bucher, « Adrien de Lezay-Marnésia (1769-1814), un préfet d'exception à Strasbourg de 1810 à 1814 », in Annuaire de la Société des Amis du Vieux Strasbourg, no XXXV, 2010, p. 101-114
Thierry Choffat, Jean-Marie Thiébaud et Gérard Tissot-Robbe, « Adrien de Lezay-Marnésia (1769-1814). Préfet de Strasbourg et baron d'Empire », in Les Comtois de Napoléon. Cent destins au service de l'Empire, Éditions Cabedita, 2006, p. 163 et suiv. (ISBN978-2-88295-478-7)
Jacques Régnier, Les préfets du consulat et de l'empire, La Nouvelle Revue, Paris, 1907, 253 p.
Louis Spach, Adrien comte de Lezay-Marnésia, préfet du Bas-Rhin : notice biographique, Huder, Strasbourg, 1854, 88 p. (tiré à part de L'Alsacien), réédité sous le titre Adrien Comte de Lezay-Marnesia, Préfet Du Bas-Rhin, Kessinger Publishing, LLC, 2009, 90 p. (ISBN978-1-104-60711-1)