Le Pérou dispose d'un large maillage d'aires protégées, notamment des parcs nationaux, des réserves nationales et régionales et des aires de conservation. Cet important réseau traduit l'incroyable biodiversité au Pérou, notamment dans sa région amazonienne et son aire côtière. En effet, le Pérou est considéré comme l'un des 17 pays les plus mégadivers du monde[2]. Avec plus de 1 770 espèces d'oiseaux, le Pérou possède la deuxième communauté aviaire la plus diversifiée au monde après la Colombie[3]. En termes de diversité floristique, 10% des espèces mondiales y sont présentes (soit 25 000 espèces) dont 30% sont endémiques[4]. C'est également le pays possédant la plus grande richesse d'espèces de poissons (environ 2 000 espèces)[4] et de papillons (4 441 espèces)[5].
En , 17,62% du territoire péruvien est protégé[6].
Les Articles 66 et 69 de la Constitution du Pérou de 1993 reconnaissent les ressources naturelles et la diversité des écosystèmes du pays comme un patrimoine. En outre, l'article 68 oblige l’État à promouvoir la conservation de la biodiversité ainsi que les aires protégées[7]. Les aires protégées du Pérou sont définies par la loi no 26834 du [8].
L'organisme gestionnaire des aires protégées au Pérou est le SINANPE, en collaboration parfois avec des ONGs telles que le Wildlife Conservation Society[9] et le WWF[10]. Cependant, depuis les années 2000, un nombre croissant d'aires protégées est administré par des communautés autochtones et par des associations de protection de la nature, notamment au travers des « aires de conservation privées », des « concessions de conservation ou d'écotourisme » et des « réserves communales »[11].
Le Service National des Espaces Naturels Protégés par l’État (SERNANP) (en espagnol : Servicio Nacional de Áreas Naturales Protegidas por el Estado) est une entité sous la tutelle du Ministère de l'Environnement depuis 2008[12],[13]. Le SERNANP remplace l'ancien Institut National des Ressources Naturelles (INRENA)[14] créé en 1992 (en espagnol : Instituto Nacional de Recursos Naturales) qui appartenait au Ministère de l'agriculture[15].
Le Système National des Aires Naturelles Protégées par l’État
Le Système National des Aires Naturelles Protégées par l’État (SINANPE) (en espagnol : Sistema Nacional de Áreas Naturales Protegidas por el Estado) est un organisme créé en 1990[19] gestionnaire de l'ensemble des espaces naturels protégés placés sous l'administration directe du gouvernement central. Il a pour objectif de « contribuer au développement durable du pays, à travers la conservation d'un échantillon représentatif de la diversité biologique, en articulant et en valorisant l'ensemble des aires naturelles protégées du Pérou, grâce à une gestion efficace des espaces naturels protégés, garantissant la contribution de leurs bénéfices environnementaux, sociaux et économiques à la société »[20].
Au , le SINANPE était composé de 75 espaces naturels protégés (19 445 523,45 ha). Si l'on ajoute les 25 aires de conservation régionales (ACR) et les 141 aires de conservation privées (ACP), la surface totale protégée du pays est de 23 049 726,38 ha. Rapportée à la superficie du Pérou, cela représente 17,62% du territoire péruvien qui est protégé[6].
Les Aires Naturelles Protégées (ANP)
Les Aires Naturelles Protégées (ANP) (en espagnol : Áreas Naturales Protegidas) est un organisme qui regroupe les aires protégées gérées par le SINANPE selon un plan directeur[21]. En effet, elles possèdent une méthodologie de gestion particulière appelée « gestion efficace » (en espagnol : gestión efectiva) qui est définie par le SINANPE[22].
Les ANP possèdent deux statuts : statut définitif ou statut de transition (zones de réserve). Celles possédant un statut définitif se décomposent en neuf catégories[23] :
Les Aires de Conservation Régionales (ACR) (en espagnol : Áreas de Conservación Regionales) complètent le système national d'aires protégées conformément à la loi no 26834[8]. Elles sont établies à perpétuité[25] et sont gérées par les gouvernements régionaux. On en dénombre 25.
Les Aires de Conservation Privées (ACP)
Les Aires de Conservation Privées (ACP) (en espagnol : Áreas de Conservación Privadas), sont gérées par des tiers de l’État pour une période de 10 ans ou plus[26]. On en dénombre 147[27].
Écorégions
Les 17 écorégions du Pérou sont toutes (partiellement) couvertes par des aires protégées.
Une seule écorégion n'est recouverte que dans des aires protégées communales ou privées mais par aucune aire protégée d’État.
Sur un total de 462 espèces de vertébrés menacées ou pour lesquelles on manque de données qui sont répertoriées dans les écorégions, 75% d'entre elles sont présentes dans les aires protégées du pays[28].
1975 - Vote de la première loi forestière, contraignant l'extraction forestière[29] ;
1988 - Création de la première réserve communautaire, Yanesha dans la vallée amazonienne du Palcazù ;
1989 - Mort de la journaliste écologiste Bárbara D'Achille , martyre de l'écologie péruvienne ;
1992 - Création de l'Institut National des Ressources Naturelles (INRENA)[15], futur SERNANP.
Catégories
Le SINANPE définit pour les ANP au statut définitif deux types d'usages : zones de valeur d'usage indirecte et les zones de valeur d'usage directe auxquels s'ajoutent les zones de réserve (statut de transition)[30].
Zones de valeur d'usage indirecte
Les zones de valeur d'usage indirecte sont celles de protection intangible, où est interdite l'extraction de ressources naturelles. Cependant, sous certaines conditions, les autorités peuvent délivrer des permis autorisant la recherche scientifique ou la réalisation d'activités touristiques ou culturelles[réf. nécessaire]. Les zones de valeur d'usage indirecte se divisent en :
Parc National (PN) (en espagnol : Parque Nacional)
Sanctuaire national (SN) (en espagnol : Santuario Nacional)
Sanctuaire historique (SH) (en espagnol : Santuario Histórico)
Zones de valeur d'usage directe
Les zones de valeur d'usage directe sont celles, où il est permis quelques activités productives (principalement par des communautés locales). Les zones de valeur d'usage directe se composent de :
Réserves Nationales (RN) (en espagnol : Reserva Nacional)
Réserve de Préservation du Paysage (RP) (en espagnol : Reserva Paisajística)
Forêt de protection (BP) (en espagnol : Bosque de Protección)
Réserve Communale (RC) (en espagnol : Reserva Comunal)
Zone de chasse (CC) (en espagnol : Coto de Caza)
Refuge de Vie Sylvestre (RVS) (en espagnol : Refugio de Vida Silvestre)
Zones de Réserve (ZR)
Outre les aires protégées auparavant mentionnées, il existe les zones de réserve. Elles possèdent un statut transitoire, jusqu'à ce que les autorités déterminent leur superficie ou la catégorie à laquelle ces zones appartiennent. Les zones de réserve font aussi partie du SINANPE[23].
La réserve de biosphère de la Forêt de Paz est transfrontière avec l'Équateur. Les trois réserves Huascarán, Manu et Gran Pajatén sont également inscrites au Patrimoine mondial.
La Convention de Ramsar est entrée en vigueur au Pérou le 30mars1992. Les sites Ramsar sont une reconnaissance internationale des zones humides pour leur importance en matière de biodiversité et leur nécessité de protection. Le Pérou possèdent les 13 sites Ramsar suivants[32] couvrant une superficie de 67 840,41 km2 :
Complexe de humedales del Abanico del río Pastaza, 2002
Lagune del Indio - Dique de los Españoles, 2003
Bofedales y Laguna de Salinas, 2003
Humedal Lucre - Huacarpay, 2006
Lagunes Las Arreviatadas, 2007
Manglares de San Pedro de Vice, 2008
Liste verte de l'IUCN
Deux aires protégées du Pérou sont inscrites sur la liste verte de l'UICN qui a pour ambition de présenter des modèles de gestions dont les autres aires protégées peuvent s'inspirer :
↑(en) Sam Shanee, Noga Shanee, Will Lock et Maria Jose Espejo-Uribe, « The Development and Growth of Non-Governmental Conservation in Peru: Privately and Communally Protected Areas », Human ecology, no 48, , p. 681-693 (DOI10.1007/s10745-020-00188-8, lire en ligne)
↑(es) « Sernanp », sur Ministerio del Ambiente (consulté le )
↑(es) Gestión efectiva del Sistema Nacional de Áreas Naturales Protegidas por el Estado (SINANPE), Ministerio del Ambiente, (lire en ligne), p. 5
↑(es) SERNANP, Gestión efectiva del Sistema Nacional de Áreas Naturales Protegidas por el Estado (SINANPE), Servicio Nacional de Áreas Naturales Protegidas por el Estado - SERNANPWildlife Conservation Society - WCS (lire en ligne), p. 5
↑(en) Sam Shanee, Noga Shanee, Bruno Monteferri, Nestor Allgas, Alejandro Alarcon Pardo et Robert H.Horwich, « Protected Area Coverage of Threatened Vertebrates and Ecoregions in Peru: Comparison of Communal, Private and State Reserves. », Journal of environmental management, no 202(1), (DOI10.1016/j.jenvman.2017.07.023., lire en ligne)