Albert Bouts (ou Aelbert, Albrecht Bouts, Aelbrecht Bouts), né vers 1452-1460, peut-être à Louvain, et mort à Louvain en 1549, est un peintre de sujets religieux. Il est le second fils de Dirk Bouts, aussi dit Dirk Bouts le Vieux, et le frère cadet de Dirk Bouts le Jeune.
Biographie
Il est mentionné une première fois à Louvain en 1476 comme « mineur d'âge », c'est-à-dire ayant moins de vingt-cinq ans, Albert Bouts ne peut donc être né avant 1452. Il fut sans doute formé dans l'atelier de son père. En 1476, après la mort de celui-ci, il semble avoir quitté Louvain, peut-être pour achever sa formation chez un maître en dehors de la ville. On pourrait supposer que ce maître était Hugo van der Goes dont Albert Bouts semble avoir directement subi l'influence. En 1479, il est à nouveau mentionné à Louvain, comme pictor ymaginum, ce qui indiquerait qu'il était alors maître indépendant. Il réside à Louvain jusqu'à sa mort. Il se marie deux fois, mais n'a pas de descendance[1].
Œuvres
Aucune œuvre du peintre n'est signée[1]; toutefois, une Assomption de la Vierge, un triptyque conservé à Bruxelles, aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique a été examinée en 1902 par Georges Hulin de Loo qui découvre sur le volet droit du triptyque de l’Assomption des armoiries parlantes de Bouts surmontées d'un A, et combinées avec les armes de la corporation de Saint-Luc, ce qui permet l'attribution.
Sur la base de la comparaison stylistique avec le triptyque de l’'Assomption de la Vierge, on lui attribue un grand nombre de scènes religieuses, comme L'Annonciation (Munich, Alte Pinakothek) ou La Déploration (Francfort, musée historique de Francfort), ainsi que de petits tableaux de piété produits en série (d'après des modèles de Dirk Bouts), comme l’Ecce Homo (ou Christ couronné d'épines) (église de l'abbaye de la Cambre) avec parfois en pendant la Mater Dolorosa (Aix-la-Chapelle, musée Suermondt-Ludwig; Londres, National Gallery).
Albert Bouts poursuit loin dans le XVIe siècle la tradition de son père. L'atelier du père, puis du fils, se fait une spécialité de panneaux de dévotion. À partir de modèles en usage
dans l’atelier de son père ou d’ateliers voisins comme celui d’Hugo van der Goes, Albrecht crée plusieurs prototypes de Christ qui sont déclinés en panneaux autonomes, volets de diptyque ou de triptyque, avec de nombreuses variantes : de face, de trois-quarts à droite ou à gauche, sans ou avec les mains, tenant un roseau, couronné d’épines, montrant ses plaies, esquissant un geste de bénédiction[2].
Il lui emprunte un grand nombre d'éléments et même des compositions entières, qu'il reproduit telles quelles, comme la Crucifixion (Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique), ou, souvent, de façon inversée comme Le Repas chez Simon (Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique), ou encore qu'il aménage avec quelques détails décoratifs mis au goût du jour par une inspiration italianisante, comme La Dernière Cène (Bruxelles, musées royaux des beaux-arts de Belgique). Les visages et les attitudes de certains personnages rappellent le style de Hugo van der Goes. Par contre, la vivacité de la ligne incisive, parfois même dure, les contours anguleux des personnages, des draperies et de divers motifs des paysages, les couleurs vives et claires, sont typiques de sa manière.
Il est aussi l'auteur de plusieurs Pénitence de saint Jérôme.
Valentine Henderiks, Albrecht Bouts (1451/55-1549) : Contributions à l'étude des primitifs flamands, Turnhout, Brepols, , 458 p. (ISBN978-2-930054-15-5).