Il est le dixième enfant de sa mère, veuve à 34 ans[1].
En 1942, sa famille est expulsée de Libye en raison de sa nationalité française, elle s'installe en Algérie, à Orléansville. En 1956, il part faire des études de médecine[2] qu'il commence à Besançon et qu'il poursuit dès l'année suivante à Paris . Sa famille, rapatriée comme la majorité des Français d'Algérie le rejoint en 1962. Il termine ses études de spécialiste en pédiatrie en 1965. En 1966, il ouvre dans le 13e arrondissement un cabinet de pédiatrie qu'il ne quittera qu'en 2002 au moment de son départ à la retraite. Tout au long de sa carrière, il ne cesse de s'intéresser aux sciences humaines et de se former ainsi en psychologie, sociologie, linguistique, ethnologie et anthropologie. Passionné par la relation médecin-malade et les nuances qu'il en relève au sein de sa clientèle multi-ethnique, il entreprend une psychanalyse lacanienne qui dure de 1973 à 1980. Il commence à publier dès 1982 des ouvrages centrés sur l'environnement de l'enfant, sur son éducation et sur les relations intrafamiliales.
Vie privée
Aldo Naouri est le père de trois enfants : deux filles, la romancière Agnès Desarthe et la metteuse en scène d'opéra Elsa Rooke, et un garçon, le chanteur d'opéra Laurent Naouri.
Psychanalyse
Il a été influencé par la psychanalyse et a hésité à devenir psychanalyste. La psychanalyse a marqué sa pratique de pédiatre[3] : « En quarante ans de pratique, l'exercice de la pédiatrie s'est transformé, résume-t-il. Au départ, je diagnostiquais des tuberculoses. À la fin, je ne recevais plus que des enfants bien portants et des parents à éduquer[4]. »
Critiques
Des propos tenus par le pédiatre dans les années 2010 font polémique. Quelques-unes de ses positions sont qualifiées de « réactionnaires[5] » par une journaliste du Point[6].
En 2013, une polémique naît de propos tenus par Aldo Naouri dans son livre Prendre la vie à pleine main. L'auteur évoque en effet le cas d'un couple dont la femme ne fait plus l'amour avec son mari après un accouchement. Il raconte avoir conseillé le couple en disant au mari : « Violez-la ! »[7],[8],[9],[10],[11],[12]. D'autres de ses propos sur le viol, parus dans un ouvrage de 1998, ont aussi suscité la polémique et l'ont, selon les termes de Janine Mossuz-Lavau, « totalement disqualifié »[13].
Aldo Naouri revient sur ses propos et explique : « C’est évidemment une provocation ! J’étais devant un homme qui me disait : « J’en crève d’envie mais j’attends qu’elle veuille. » Sa femme le regardait sans rien dire. J’ai dit en exagérant : « Violez-la ! » C’était excessif mais c’était une manière de dire : allez-y, foncez, ça viendra bien ! Elle a poussé un cri de satisfaction comme si elle n'attendait que cela. » Il poursuit son propos dans un second entretien : « J'ai fait état d'une approche technique de type paradoxale, destinée à ébranler suffisamment le couple de parents pour leur faire reprendre un dialogue bloqué. » Enfin il conclut : « J'entends redire que je condamne, et j'ai toujours condamné, le viol de la façon la plus radicale y compris le viol conjugal »[14],[15].
Aldo Naouri et Marcel Rufo font l'objet d'une vive critique à propos du respect de la dignité des enfants dans une lettre ouverte[16] écrite par David Dutartre, membre de l'Observatoire de la violence éducative ordinaire.
↑Mélanges, Armelle Le Bras-Chopard, Gouverner les violences : Le processus civilisationnel en question, sous la direction de Josepha Laroche et de Yves Poirmeur, Éditions L'Harmattan, 2010, p. 135, article « Vers l'indifférenciation » de Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherche du CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences politiques et membre de l’Observatoire de la parité.