À l’âge de 29 ans, il devient directeur du Conservatoire de Mons et tout au long de sa direction, Alex De Taeye accordera une grande importance aux orientations pédagogiques qu’il expose lui-même dans un document résolument moderne pour son époque.
Selon lui le Conservatoire doit travailler deux directions complémentaires : renforcer la technique musicale des élèves et parfaire leur éducation générale. On y retrouve déjà le principe des « Humanités musicales » qui ont été créées plus tard dans les conservatoires royaux du pays. Il est également à la qualité du corps professoral. Il dira " il faut des diplômes universitaires à ceux de nos professeurs dont les cours touchent aux arts en général et à l’esthétique en soi."
Devenu directeur des Editions Cranz – Bruxelles, Alex De Taeye reçoit et publie bon nombre de ses confrères. Il est également sociétaire de la Sacem.
L’éclectisme de son écriture a intéressé, très vite, les grandes maisons d’édition françaises et belges de l’époque.
Dès 1923, Alex De Taeye publie ses premières œuvres pour orchestre : Les esquisses symphoniques et un diptyque Paysages wallons – Paysages flamands, suivies, en 1924, d’un triptyque dramatique, Les Croix de bois, inspiré par le célèbre récit de guerre de Roland Dorgelès.
Son drame lyrique Yannick, en deux tableaux, fut créé sur les scènes de l’Opéra royal de Gand et de l’Opéra royal de Liège en 1934. Yannick est un drame lyrique sur un livret-poème de Fernand Beissier, drame d’atmosphère angoissante, de climat rude et de lyrisme rendu par une riche orchestration.
Le langage harmonique de Alex De Taeye prend toute sa plénitude dans sa Fantaisie rhapsodie (1937) et ses Deux mouvements symphoniques (1941).
Le chef d'orchestre
Lors de son dernier concert, le 16 février 1952, il conduit l’Orchestre National et accompagne Giulia Bardi, du Metropolitan Opera de New York ; il dirige le Tannhäuser (De Taeye avait une admiration sans borne pour Wagner). La grande salle de Mons est archicomble et le succès retentissant.
Il est un homme heureux. Il a atteint ses objectifs.
Et pourtant, curieuse prémonition, il dit à sa fille, le soir même du concert : « je vais te dicter les premières notes de ma marche funèbre …. je sens qu’il va falloir y penser. »
Le lendemain matin, il est à nouveau à Frameries pour sa répétition dominicale avec sa chère Harmonie et pour un ultime rendez-vous. Il est presque revenu y mourir. Il s’éteint le soir même. Nous sommes le 17 février 1952, il a cinquante-trois ans.
Ses œuvres
Orchestre
A la cour de Diane, reine des bois : Orchestre de chambre – 00:15:15
Air de ballet : Orchestre – 1931 00:02:15
Andalouse : Orchestre – 1929 00:02:15
Aspiration : Orchestre – 1930 00:04:00
Ce soir poignant d’avril : Orchestre – 1930 00:00:00
Chanson italienne : Orchestre – 1931 00:03:10
Circenses : Orchestre – 1929 00:03:20
Cortège des Bacchantes : Orchestre – 1929 00:05:00
De profundis clamavi : Soli, chœur mixte à 4 voix, orgue et petit orchestre ad lib. – 00:04:30