Son père, également prénommé Alexandre, est institueur ; sa mère est née Jeanne Jolidon[1]. Il est membre d'une fratrie de six enfants[2] .
Après une enfance tumultueuse et des études inachevées au lycée de Porrentruy[3], Alexandre Voisard part à l'âge de 20 ans à Genève[4]. Il y mène une vie de bohème et y fait l'apprentissage de la scène. Cependant, le mal du pays et les difficultés financières le poussent à revenir dans le Jura, son canton d'origine. Alexandre Voisard y publie ses premiers livres[5] : Écrit sur un mur (1954) et Vert Paradis (1955).
Pour vivre, il occupe différents postes de travail (notamment cadre commercial et libraire[2]). En 1957, il épouse Thérèse Laval, avec qui il aura cinq enfants. Le couple reprend la librairie Le Jura à Porrentruy, et Alexandre Voisard poursuit son œuvre littéraire en parallèle[6].
Membre du Rassemblement jurassien depuis 1947, Alexandre Voisard s'engage dans la Question jurassienne[4] et milite en faveur de l’indépendance du Jura. Son poème Liberté à l'Aube est déclamé par la foule lors de la création du canton du Jura en 1978[4].
Il est considéré, avec Jean Cuttat comme le poète du mouvement autonomiste jurassien.
Promu en 1979 premier délégué aux affaires culturelles du nouveau canton[7], il prend également une part importante à l'animation et à la promotion des lettres et des arts en Suisse, en particulier par son action au sein de Pro Helvetia[8], dont il est membre du conseil de fondation entre 1982 et 1993. Poète et écrivain reconnu dans toute la francophonie, il continue à publier ses recueils poétiques.
L'un de ses nombreux récits, L'Année des treize lunes, fait l'objet d'une adaptation cinématographique par Bertrand Theubet qui en tire le film intitulé Le Cri du Lézard, sorti à l'écran en 1988.
En 1990, il est élu membre de l'Académie Mallarmé à Paris. En 1997, il est nommé à l'Académie européenne de poésie[9].
Il s'est installé depuis 1992 en France, à Courtelevant dans le Territoire de Belfort. À sa retraite, Alexandre Voisard se retire en France, voisine, pays de son épouse, où son inspiration reste très vive. Il publie entre autres l'ouvrage autobiographique Le Mot musique ou l'Enfance d'un poète[10].
Un film biographique Alexandre Voisard, Poète – Plan-fixe est réalisé en 2000 par l'Association Films Plans-fixes à Lausanne.
Alexandre Voisard meurt le 15 octobre 2024 à l'hôpital du Jura à Porrentruy à l'âge de 94 ans[11],[12].
Publications
Écrit sur un Mur, Éd. des Malvoisins, Porrentruy, 1954
Vert Paradis, Éd. des Malvoisins, Porrentruy, 1955
Chronique du guet, Éd. Mercure de France, Paris, 1961
Liberté à l'aube, Éd. des Malvoisins, Porrentruy, 1967
Henri-Dominique Paratte, Alexandre Voisard : aventures et avatars des feux d'une écriture, Éditions Universitaires, Fribourg, Suisse, 1986
Arnaud Buchs, Le Déjeu d’Alexandre Voisard, ACEL, Éd. Zoé, Bienne – Genève, coll. « Le cippe », 2008, 112 p.
André Wyss, « Alexandre Voisard », dans Histoire de la littérature en Suisse romande. Nouvelle édition, Carouge-Genève, Éditions Zoé, (ISBN978-2-88182-943-7), p. 896-903.