Alphonse Gasnier-Duparc né à Dol-de-Bretagne d'Alphonse Charles et d'Anne Marie Antoinette Robidou[1], fait ses études à Saint-Malo puis à la faculté de droit de l'université de Rennes. Il devient par la suite avocat à Saint-Malo, mais également docteur en droit, après avoir soutenu une thèse en 1903 sur la Constitution girondine de 1793[2]. En 1908, il est élu conseiller municipal de Saint-Malo; en 1910, conseiller d'arrondissement; en 1913, conseiller général ; en 1930, vice-président du Conseil général, qu'il préside de 1935 à 1937. Maire de Saint-Malo du au , il est démis de ses fonctions par Vichy. Il devient le président de la délégation spéciale qui gère la ville détruite à partir de .
À l'élection sénatoriale qui eut lieu le , il est élu au second tour par 568 voix contre 534, sur 1 103 votants. Il est réélu aux élections triennales du , où il obtient 563 voix sur 1 103 votants contre 549 à son adversaire. Membre du parti radical-socialiste, il s'inscrit au groupe de la gauche démocratique et il siège au Sénat jusqu'en 1940.
Alors que, le 10 février 1941, l'amiral François Darlan est nommé vice-président du Conseil et ministre secrétaire d'État aux Affaires étrangères et à la Marine, il est nommé par celui-ci au Conseil national. Il en sera, toutefois, révoqué sur plainte des Allemands qui le considéraient trop proche des thèses diffusées sur la radio française de Londres[3]
Ami de François Duine, il publia cet éloge dans Le Républicain Malouin du 12 décembre 1924 : « Je n’ai pu lui porter mon adieu à son lit d’agonie. Je n’ai pas osé prendre la parole sur sa tombe. Pourtant mon cœur se refuse à laisser disparaître mon maître vénéré, sans que je lui dise, tout haut, ma reconnaissance inaltérable et infinie. Il est sans doute l’homme que j’ai le plus et le mieux aimé et je lui devais tant. Je chercherais en vain une parcelle de mon âme qui ne fût pas la fille de son esprit. Je me souviens comme s’ils étaient d’hier, du voyage que nous fîmes ensemble à Jersey il y a plus de trente ans, en 1894, et de ce séjour que je prolongeai près de lui au presbytère de Guipel, en 1902. Heures exquises et introuvables qui s’envolaient dans la pleine liberté de la nature et de l’esprit au milieu des moissons et des fleurs et de tous les parfums de la jeunesse et de l’adolescence. C’est là qu’il enseignait la cadence et le rythme, c’est là qu’il me faisait goûter l’enchantement d’un poème, le charme supérieur consolant et classique d’une belle plume française… L’amour de la littérature, de l’Art, l’inquiétude de l’histoire, le respect de la personne humaine, l’horreur de toute injustice, bref tout ce qui fait la joie et la raison de ma vie, c’est lui qui me l’a enseigné. » (cf les "Souvenirs et observations de l'abbé François Duine", note 67, bas de p. 119)
Notes et références
↑ Acte de naissance no 64 archives d'Ille-et-Vilaine.
↑Harvard University, La constitution Girondine de 1793, Université de Rennes, Faculté de droit, (lire en ligne)
« Alphonse Gasnier-Duparc », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]