Il est notamment le père de l'actrice française Simone Signoret, laquelle a adopté comme nom de scène le nom de jeune fille de sa mère, Georgette Signoret, épouse d'André.
Biographie
Origines familiales
André Kaminker naît le au no 22 de l'avenue de Catinat à Saint-Gratien (alors en Seine-et-Oise)[1],[2], de Henry Kaminker, négociant en diamants, 33 ans, et de son épouse Ernestine Hirschler, 22 ans, sans profession[1].
Le père d'André Kaminker est issu d'une famille juive de l'empire d'Autriche-Hongrie : prénommé Henry sur l'acte de naissance[1] (ainsi que sur l'acte de mariage[2]) de son fils (Henryk en polonais, Heinrich en allemand), il est né à Cracovie en 1855[a] et va mourir à Anvers en 1914. Ses origines sont donc polonaises[3],[4],[5],[6].
La mère d'André Kaminker, Ernestine Hirschler, est née à Vienne en 1866 et morte en 1949. Henry et Ernestine Kaminker ont ensuite un autre fils, Georges (1890-1969)[7], qui a aussi fait une carrière d'interprète de conférence[8].
Jeunesse et acquisition de la nationalité française
Le père de famille Henry Kaminker étant diamantaire, il vit principalement à Anvers. André passe sa jeunesse dans cette ville où il est scolarisé en français (tout en apprenant le néerlandais). Il fait des études supérieures à l'université libre de Bruxelles, en droit et philosophie[9].
Étant né en France, André Kaminker a la possibilité[b] d'opter pour la nationalité française à sa majorité, ce qu'il fait en 1909. Devenu citoyen français, il effectue son service national de 1909 à 1911 comme aérostier[9].
Première guerre mondiale et suites
André Kaminker est mobilisé en 1914 et est versé dans l'infanterie.
À la fin du conflit, il décide de rester dans l'armée comme fonctionnaire civil (juriste) et est affecté aux troupes d'occupation en Rhénanie ; il s'occupe des problèmes de restitution des biens saisis par les Allemands en Alsace-Lorraine[9],[2].
Carrière ultérieure
Marié en 1920[2] et père d'une fille en 1921, André Kaminker rentre en France avec sa famille en 1923.
Par la suite, André Kaminker est journaliste à la station de radio du Poste parisien, où il travaille avec Jacques-Paul Bonjean[3]. En 1933, il réalise une traduction simultanée (chose inhabituelle à l'époque) du discours que Hitler prononce à Nuremberg à la suite de sa prise de pouvoir[8].
Après la Libération, il travaille comme interprète à l'ONU en cours de création[3] et est envoyé en tant qu'observateur au procès de Nuremberg, car on y pratique pour la première fois de façon systématique l'interprétation simultanée ; plus tard, il devient chef interprète au Conseil de l'Europe.
Le 17 avril 1920[12],[2], André Kaminker épouse à Paris 17e une Française, Georgette Signoret ( - )[13],[12], née à Paris (17e) d'un père marseillais, l'artiste-peintre Charles Louis Eugène Signoret[14] (1867-1932) et d'une mère hennuyère, Léonie Célestine Dubois (née en 1865 sinon entre le et le )[12],[2].
André et Georgette Kaminker ont eu trois enfants[3] :
Jean-Pierre Kaminker, né en 1932 à La Baule, agrégé de grammaire, docteur en sciences du langage, militant syndical SNES, puis SNESup[16], maître de conférences à l'université de Perpignan de 1969 à 1996, auteur d'un ouvrage sur la condition des Juifs dans le département de Vaucluse pendant la guerre, La Persécution contrariée (Georgette Kaminker et ses deux fils ont vécu à Valréas en 1943 et 1944).
↑En 1855, Cracovie faisait partie de l'empire d'Autriche, et à partir de 1867, de l'empire d'Autriche-Hongrie. Cracovie avait fait partie de la Pologne jusqu'en 1795, de l'Autriche de 1795 à 1809, du duché de Varsovie de 1809 à 1815, et de 1815 à 1846, avait eu le statut de ville libre. Le père d'Henry était Jacob Kaminker (1817-1908).
↑Article 9 du Code civil de 1804 : « Tout individu né en France d’un étranger, pourra, dans l’année qui suivra l’époque de sa majorité, réclamer la qualité de Français : pourvu que, dans le cas où il résiderait en France, il déclare que son intention est d’y fixer son domicile ; et que, dans le cas où il résiderait en pays étranger, il fasse sa soumission de fixer en France son domicile, et qu’il l’y établisse dans l’année à compter de l’acte de soumission. »
↑La présence de deux N à ce prénom de Simone Signoret est attestée sur son acte de naissance ainsi que dans les mentions marginales de l'acte de naissance de son premier mari Yves Allégret.
Références
↑ abc et dArchives départementales du Val-d'Oise, « Acte de naissance n° 60 de 1888 d'André Kaminker », l'acte est daté à tort de juillet 1884 (erreur matérielle du maire rédacteur), mais il se trouve bien au sein d'un registre où toutes les dates mentionnées sont de , ce qui ne laisse aucun doute évidemment, sur archives.valdoise.fr (consulté le ) : « [en mention marginale] décédé à Neuilly-sur-Seine le »
↑ abcde et fArchives de Paris 17e, « Acte de mariage no 1259 Kaminker et Signoret, vue 4/31 », sur archives.paris.fr (consulté le ) : « Le 17 avril 1920 […] devant nous ont comparu publiquement […] André Kaminker, agent de service de restitution industrielle, né à Saint-Gratien […] le , 31 ans, domicilié 81 avenue [de] Malakoff, fils de Henry Kaminker décédé et de Ernestine Hirschler, sa veuve sans profession, domiciliée à Anvers (Belgique) d'une part. Et Georgette Signoret, sténo-dactylographe, née à Paris 17e le , 24 ans, domiciliée 49 avenue des Ternes, fille de Louis Eugène Charles Signoret, artiste peintre et de Célestine Dubois son épouse, sans profession, domiciliés 49 avenue des Ternes, présents et consentants d'autre part […] qu'ils sont unis par le mariage »
↑ abcd et eMémoires de guerre, « Signoret Simone », sur memoiresdeguerre.com, (consulté le )
↑ ab et cArchives de Paris 17e, « Acte de naissance de Georgette Signoret n° 123, vue 21/29 », voir aussi les mentions marginales, sur archives.paris.fr (consulté le ) : « Mariée en cette mairie le avec André Kaminker […] Georgette Signoret […] née le 11 de ce mois [] […] fille de Charles Louis Eugène Signoret, 28 ans, artiste peintre, et de Léonie Célestine Dubois, 30 ans, sans profession, mariés […] Légitimée en cette mairie le Décédée à Paris 13e le »