En 1939, il entre au Bureau politique. Staline le pousse en avant contre la vieille génération des Kaganovitch, Vorochilov et Molotov. Staline fait même pression sur sa fille Svetlana pour qu'elle épouse le fils de Jdanov.
En vacances au moment de l'invasion allemande le , il regagne rapidement Léningrad où il fait partie de l'équipe dirigeante pendant le siège de la ville, long de près de 900 jours, et au cours duquel 1 800 000 personnes trouvèrent la mort.
Au nom du « réalisme socialiste », il entreprend d'écraser le semblant de vitalité des arts qu'avait connu l'URSS à la faveur de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'en 1946. Ainsi, il supervise jusqu'à sa mort le contrôle politique sur les livres, les films, la musique et les tableaux, réduisant nombre des plus grands artistes soviétiques au désespoir. L'aspect artistique s'efface devant l'exaltation de l'édification du socialisme, selon une pratique qui, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, est directement associée à son nom, le « jdanovisme ». C'est dans ce contexte que Mikhaïl Zochtchenko et Anna Akhmatova sont chassés de l'union des écrivains soviétiques et interdits de publication[4],[5].
En 1947, il organise le Kominform, dont le but était la coordination des partis communistes en Europe. À l'occasion de cette création, il jette les bases de la politique soviétique de Guerre froide : la doctrine Jdanov. Cette dernière, à l'instar de la doctrine du Containment de Harry S. Truman (la même année), voit la séparation du monde en deux camps. Pour Jdanov : « le camp impérialiste est antidémocratique, le camp anti-impérialiste est démocratique ».
Il meurt en dans un sanatorium près du lac Valdaï, dans l'oblast de Novgorod. Sa mort semble liée à l'alcoolisme dont il souffrait, sans que l'on puisse écarter l'hypothèse d'un assassinat politique[6].
Sa mort est particulièrement profitable à Nikita Khrouchtchev, alors en semi-disgrâce, et à Malenkov, rival de Jdanov. Elle prive en outre Léningrad de son principal protecteur, ce qui permet à Malenkov et Beria de déclencher l'affaire de Léningrad. Cette machination se solde, entre autres, par l’exécution de Nikolaï Voznessenski et d'Alexeï Alexandrovich Kouznetsov, deux de ses « poulains » et candidats potentiels ultérieurs à la succession de Staline[2].
Staline profite également de sa mort et de celles de plusieurs autres dirigeants communistes, tels Dimitrov et Alexandre Chtcherbakov, pour mettre en cause les 9 médecins de la clinique du Kremlin. Le , la Pravda publie un communiqué du PCUS accusant un « complot des blouses blanches » organisé par des médecins contre des cadres du Parti, dont Andreï Jdanov[7].
Par ailleurs, Staline renomme en 1948 la ville ukrainienne de Marioupol, du nom de celui qu'elle a vu naître, Jdanov. Elle retrouve son nom original en 1989. La gigantesque statue d'Andreï Jdanov est déboulonnée en 1990.
↑(en) Gregory Carleton, The Politics of Reception: Critical Constructions of Mikhail Zoshchenko, Northwestern University Press, coll. « Studies in Russian literature and theory », (ISBN9780810116092, lire en ligne), p. 1-4
↑Commission de publication des documents diplomatiques français, Documents diplomatiques français : 1946. (1er juillet - 31 décembre), Bruxelles/Bern/Berlin etc./Paris, Peter Lang, , 876 p. (ISBN978-90-5201-177-6, lire en ligne), p. 375-377
↑(en) « The death of Andrei Zhdanov (mysterious circumstances of his death in 1948) », Slavonic and East European review, (lire en ligne)