AnnélationL'annélation, écorçage en anneau ou le cerclage est l'action de retirer l'écorce d'un arbre (ou d'une branche) sur toute sa circonférence, à la base de l'arbre ou à hauteur d'homme. Elle a pour but de provoquer la mort ou l'affaiblissement de l'arbre ou de la branche, généralement pour ne pas avoir à les couper. La pratique va limiter les flux de sève élaborée des feuilles vers les racines et tue l'arbre sur pied en évitant la formation de rejets de souche. Cette technique s'est développée à la fin du XXe siècle, notamment dans le contexte de la sylviculture dite extensive ou « proche de la nature » (type Prosilva). TechniqueL'écorce est retirée sur une bande de 3 à 5 cm (20 cm selon d'autres sources), sur la partie la plus lisse du tronc située entre la base et la première branche. 80 à 90 % de la circonférence du tronc est éliminée durant la première année, à la fin du printemps avant la fructification[1]. Le restant est retiré le printemps suivant. Une partie réduite de la circonférence de l'écorce est laissée la première année, pour que la sève continue de circuler. Cela évite à l'arbre de réagir fortement en drageonnant[2],[3]. Les tissus de liber (phloème secondaire) qui véhiculent la sève élaborée sont interrompus lors du cerclage. L'arbre s'affaiblit et meurt en 1 à 3 ans. Les outils utilisés pour le cerclage sont au choix la hache, la scie, la tronçonneuse, la lame métallique ou la brosse métallique pour les arbres de petit diamètre. Certains outils sont munis d'une brosse métallique que l'on frotte sur le bois mis à nu pour y favoriser la colonisation par des organismes saproxyliques. Certaines espèces d'arbres ont une forte capacité de cicatrisation et une bonne résistance aux attaques bactériennes et de champignons. Dans ce cas, on entaille aussi le liber, et parfois le bois pour être certain de tuer l’arbre ou la branche ou d’en diminuer la vigueur. Un poison (phytocide) est parfois appliqué sur l'annélation, ce qui permet de diminuer l'épaisseur de l'anneau, mais constitue un risque pour les animaux ou humains, voire pour l'applicateur (ces produits sont toxiques et soumis à une législation et à des précautions d'usage). Pour des raisons pratiques et de sécurité, il est souvent plus facile de tirer l'outil tranchant vers le bas, ce qui explique des annélations en biseau ou en zigzag. Sur les arbres adultes ou sénescents, il faut généralement pratiquer une double incision de manière à permettre de retirer un bandeau d'écorce de plusieurs centimètres de large. Sur une tige très jeune, une simple incision peut suffire. La technique n'est pas adaptée aux arbres de diamètre inférieur à 8 cm, car l'épaisseur du bois est insuffisante pour résister au vent une fois écorcé. Cela provoquerait la chute accidentelle de l'arbre. ApplicationLa pratique est utilisée pour limiter les espèces envahissantes de certains écosystèmes, comme pour l'ailante à fort potentiel invasif[4]. Elle peut aussi être utilisée dans les parcs pour développer les espèces saproxylophages, qui se développent sur le bois mort. Elle peut aussi avoir deux objectifs :
Cette méthode présente comme autre avantage de très peu perturber le milieu et la faune et d'être favorable aux espèces saproxylophages. Pour ces raisons, c'est une pratique qui peut être recommandée ou primée par les écolabels ou écosociolabels forestiers.
Sens par associationLe mot annélation pour aussi décrire l'écorçage total d'un arbre, d'une branche, d'une racine ou d'une tige :
Dans le roman Les paysans de Balzac on peut lire un assez long développement décrivant le "cerclage" pratiqué par des paysans indélicats dans le but de faire mourir des arbres et d'augmenter ainsi la quantité de bois qu'ils ramasseront par la suite. Ils imitent l'annélation provoquée par la larve du hanneton. Notes et références
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