Dans la version remaniée de sa thèse d'État, publiée sous l'intitulé Ordre social, mythes et hiérarchies dans la France du XVIe siècle[8], Arlette Jouanna montre combien l'accès à la noblesse est devenu rare, voire impossible, à partir des années 1520-1530 ou au-delà, selon les régions[8]. Aussi, la hiérarchie sociale semble-t-elle s'inscrire dans un ordre naturel[8].
Arlette Jouanna étudie particulièrement le protestantisme du XVIe siècle, notamment le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572, qui débute le 24 août, six jours après le mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois, et se poursuit à Paris et dans le reste de la France[9]. Elle recontextualise cet événement, entre 1570, année de la paix de Saint-Germain-en-Laye et l'édit de Beaulieu en 1576, et s'intéresse aux répercussions parmi les protestants, abjurations notamment, et aux écrits monarchomaques qui justifient le droit de résister à la tyrannie[9].
Publications
Ordre social : mythes et hiérarchies dans la France du XVIe siècle, Paris, Hachette, coll. « Le Temps et les hommes », , 252 p. (ISBN2-01-003328-0, présentation en ligne)
Texte remanié de sa thèse soutenue devant l'université de Paris-Sorbonne le sous le titre : L'Idée de race en France au XVIe siècle et au début du XVIIe siècle.
Réédition : La France du XVIe siècle, 1483-1598, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Quadrige. Manuels », , XVIII-690 p. (ISBN2-13-055327-3).
Histoire et dictionnaire des guerres de religion (avec Jacqueline Boucher, Dominique Biloghi et Guy Le Thiec), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1526 p. (ISBN2-221-07425-4, présentation en ligne).
La France de la Renaissance, Perrin, coll. « Tempus », 2001 (ISBN978-2262030148).
Le Sang des princes : les ambiguïtés de la légitimité monarchique, Paris, Gallimard, coll. « L'Esprit de la cité », , 368 p. (ISBN978-2-07-274516-4, présentation en ligne).
Distinctions
Prix
En 2008, elle a remporté le prix François Guizot pour son livre La Saint-Barthélemy. Les Mystères d'un crime d'État (Paris, Gallimard, 2007), décerné par le Conseil général du Calvados[10].
En 2013, elle a reçu le prix Chateaubriand pour son livre Le Pouvoir absolu : Naissance de l'imaginaire politique de la royauté[11],[12].
En 2014, elle a obtenu le J. Russell Major Prize, un prix annuel donné à un historien de l'American Historical Association, pour son livre traduit The St Bartholomew’s Day Massacre: The Mysteries of a Crime of State[13]. Le prix est décerné chaque année pour le meilleur ouvrage en anglais sur tout aspect de l'histoire de France.
↑ ab et c[recension] Henri Weber, « Arlette Jouanna, Ordre social, mythes et hiérarchies dans la France du XVIe siècle, Hachette, 1977 », Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance, vol. 8, , p. 58-59 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b[compte rendu] Marc Venard, « Arlette Jouanna, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État, Paris, Gallimard, 2007 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 56, no 3, , p. 168-170 (lire en ligne, consulté le ).
(mélanges) Joël Fouilleron, Guy Le Thiec et Henri Michel, Sociétés et idéologies des temps modernes : hommage à Arlette Jouanna, Montpellier, Université Montpellier-3/Centre d'histoire moderne et contemporaine de l'Europe méditerranéenne et de ses périphéries, 1996, 822 p. (ISBN2-84269-008-7)
[hommage] Marie-Madeleine Fragonard, « In memoriam Arlette Jouanna (24 mars 1936-29 janvier 2022) », Réforme, Humanisme, Renaissance, no 94, , p. 7-11 (lire en ligne, consulté le ).