L'avenue Carnot est la moins longue des douze avenues qui partent en étoile de la place Charles-de-Gaulle. Elle est bordée de paulownias qui en font une singularité colorée lors de leur floraison au printemps.
Origine du nom
Cette avenue doit son nom au général Lazare Nicolas Marguerite Carnot[1], « général, homme d'État et savant français », membre de la Convention nationale, il est surnommé l'organisateur de la victoire de 1793 ou « le grand Carnot[2] ».
Un boulevard Carnot lui est également dédié dans le quartier du Bel-Air dans la périphérie du 12e arrondissement et donc diamétralement à l'opposé de l'avenue Carnot.
Il existe également une villa Carnot qui est une impasse proche de la place des Fêtes dans le 19e arrondissement. Elle a été rebaptisée villa Sadi-Carnot et est dédiée au petit-fils de Lazare, qui fut président de la République de 1887 à 1894, date de son assassinat.
Historique
L'avenue Carnot se prolonge vers le nord par la rue d’Armaillé, bien plus étroite et plus ancienne, car elle fut ouverte dès 1840 sur la propriété du marquis d'Armaillé.
L'avenue Carnot n’était pas tracée à l’époque, et à son emplacement se construisit la Cité de l'Étoile dont, en 1849, un auteur dit « petit passage étroit et escarpé qui fait suite à la rue d'Armaillé, et conduit au rond-point de l'Étoile ; les propriétaires de cette cité doivent regretter que les plans en aient été arrêtés sur des bases si peu étendues ; car en suivant les dessins primitivement tracés avec plus de largeur et moins de raideur dans la rampe, on aurait fait une rue accessible aux voitures, et par conséquent commerçante, active et passagère : il y aurait eu double profit pour le public et les particuliers[3] ».
Il faut attendre 1867 pour que l'avenue soit prolongée jusqu'à la rue des Acacias en faisant disparaitre la Cité de l’Étoile. Le projet d'une grande et longue avenue d'Essling allant au-delà de l'avenue des Ternes ne vit jamais le jour.
En 1880, elle est rebaptisée « avenue Carnot ». Aujourd'hui encore, l'avenue Carnot se termine en venant de l’Étoile par la rue d'Armaillé qui forme un entonnoir significatif de l'inachèvement du tracé urbanistique.
No 6 : dans cette maison, Juan Bautista Alberdi vécut ses derniers jours, ; c'était un précurseur de la pensée démocratique en Argentine et inspirateur de sa constitution. Plaque « En hommage du peuple et du gouvernement de son pays en commémoration du centenaire de sa mort en ce lieu le 19 juin 1884 ».
No 20 : pension de famille tenue par Marguerite Toucas[7], la mère de Louis Aragon, où celui-ci résida entre 1899 et 1904[8].
Plantation ornementale
Louis Aragon, dont la mère tenait une pension au début du XXe siècle dans cette avenue, l'a décrite comme « l'avenue aux catalpas ». En réalité, l'avenue Carnot est bordée de paulownias dont les fleurs violettes mellifères ont une odeur de violette et ressemblent à celles du catalpa.
Des habitants de l'avenue disent que la floraison avait quasiment disparu dans les années 1960. La construction du parking sous l'avenue, en préservant les arbres, a dû améliorer l'irrigation et la floraison est revenue plus splendide qu'avant.[réf. nécessaire]
↑Lazare Carnot (1753-1823) participa activement à la Révolution, vota la mort du roi, puis, membre du Comité de salut public, organisa les quatorze armées de la jeune République. À la Restauration, il fut banni comme régicide en 1816 et mourut en exil. Lazare Carnot est aussi, avec Monge, l'un des créateurs de la géométrie moderne.
↑Abbé Bellanger, Notice historique sur les Ternes et les environs, 1849, p. 65.
↑Curieux nom, car la bataille d'Essling fut un échec pour les armées napoléoniennes en mai 1809. Le maréchal Masséna permit par son courage de sauver de nombreuses troupes, d'éviter une grave défaite et de permettre ainsi quelques semaines plus tard, presque sur le même terrain, la victoire de Wagram. Napoléon Ier le fit prince d'Essling et c'est sans doute lui qui devait être honoré par le nom de l'avenue
↑« De la fenêtre du salon, on découvrait l'Arc de Triomphe. Aux murs, recouverts d'un papier moiré, un beau portrait du père de l'artiste par Marcelin Desboutin, une gouache de Paul Sordes et deux estampes japonaises. Rien n'indiquait au visiteur l'habitation d'un compositeur de musique. Ce magicien aimait à escamoter jusqu'à l'appareil de ses tours. Il était rare que l'on vît traîner un crayon ou une feuille de papier réglé sur la table ou sur le piano, lequel était presque toujours fermé. »Colette, et al. Maurice-Ravel par quelques-uns de ses familiers, Tambourinaire, lire passage en ligne sur le 4, avenue Carnot « extraits en ligne » (consulté le ).
↑Fille de Ferdinand Toucas, sous-préfet. Source : Jean Montenot. Louis Aragon , 1er juin 2011, L'Express.