Büyükada (« grande île » en turc ; Πρίγκηπος Prinkipos ou Prinkipo en grec, signifiant « Prince » ou « Principal ») est la plus grande (5,4 km2) des neuf îles des Princes dans la mer de Marmara, à proximité d'Istanbul.
Géographie
Büyükada est composée de deux collines séparée par le col d'une petite vallée reliant deux petites plaineslittorales à l'ouest et à l'est. La principale plaine littorale, au nord, est un site portuaire autour duquel s'est développée la petite ville d'Adalar. La côte sud de l'île est nettement plus escarpée, et ses quelques criques sont occupées par des plages privées surtout desservies par un bateau assurant la navette depuis le port d'Adalar.
Au nord, la colline la plus proche de l'embarcadère de ferries, İsa Tepesi (« colline de Jésus » en turc, ancien Hristos en grec), culmine à 152 mètres. Elle est dominée par l'ancien orphelinat grec orthodoxe Prinkipo, un imposant bâtiment en bois aujourd'hui très dégradé.
Les deux collines composant l'île de Büyükada.
Ancien orphelinat grec de Büyükada.
Entrée de l'ancien orphelinat.
Monastère Saint-Georges Koudounas.
Dans la vallée et les plaines entre les deux collines se trouvent l'église et le monastère de Ayios Nikolaos, un ancien champ de foire Luna Park, et le musée des Îles des Princes sis dans un ancien hangar pour hélicoptères sur le rivage oriental.
Au sud, la colline de Aya Yorgi (« Saint-Georges » en turc) culmine à 188 mètres. Elle est dominée par le monastère éponyme, dont l'église est encore aujourd'hui une destination de pèlerinage importante le 23 avril, jour de la Saint-Georges[1]. Les pèlerins accrochent des rubans aux arbres du chemin qui mènent à l'église pour se faire exaucer un vœu[1], pratique déconsidérée comme relevant de la superstition plutôt que de la piété selon un panneau à l'entrée de l'église.
Une vaste pinède associée à du maquis recouvre l'essentiel de l'île.
Parmi les constructions historiques à Büyükada, on peut citer l'église et le monastère Saint-Georges Koudounas(el) (Aya Yorgi) dédié à saint Georges, la mosquée Hamidiye construite par Abdul Hamid II au XIXe siècle, l'église arménienne catholique Surp Asdvadzadzin Verapokhum ou encore l'église San Pacifico tenue par les Franciscains toutes deux construites à la même époque.
Au XIXe siècle, à la fin de la période ottomane, de riches familles juives, turques, grecques et arméniennes y firent construire des yalı, des résidences au bord de l'eau, notamment dans le sud de l'île[3]. En 1846, une liaison en ferry à vapeur avec Constantinople se mit en place, et les îles des Princes devinrent populaires auprès des habitants de la Capitale, qui utilisèrent alors les yalı comme résidences d'été[3].
Léon Trotski resta quatre ans à Büyükada, première étape de son exil de l'Union soviétique en février 1929[4],[3]. Il fut assigné à résidence dans l'ancienne demeure du banquier grec Konstantinos Iliasko, aujourd'hui abandonnée et en ruines ; c'est là qu'il écrivit Histoire de la révolution russe[3].
Aujourd'hui
La population de l'île s'élève aujourd'hui à environ 7 500 personnes[5]. Comme sur les huit autres îles des Princes, les véhicules motorisés — à l'exception des véhicules de service — y sont interdits. Les visiteurs peuvent explorer l'île à pied, vélo (il y a de nombreux magasins de location de vélos) ou en véhicules électriques, ces derniers ont remplacé les carrioles à cheval phaéton, qui fonctionnaient comme des taxis, offrant également des visites guidées autour de l'île[6] ; on en comptait alors 250 sur l'île[3].
↑ a et bIstanbul : Bosphore et Dardanelles : Sainte-Sophie, Topkapi, Mosquée bleue, Grand Bazar, Îles des Princes., Paris (France), Gallimard, coll. « Encyclopédies du Voyage », , 2e éd. (1re éd. 2002) (ISBN978-2-7424-5849-3 et 2-7424-5849-2, OCLC1134649226, lire en ligne), p. 273
↑ abcde et fEtienne Brouillard, Îles de rêve sans voitures : 34 îles en Europe et 10 îles en France, Paris, Hachette Tourisme, , 192 p. (ISBN978-2-01-244069-2)