L'expression bande dessinée africaine désigne les bandes dessinées produites en Afrique par des auteurs généralement africains.
Histoire
D'après Christophe Cassiau-Haurie en 2011, des strips apparaissent dans la presse aux côtés de caricatures et dessins de presse en Égypte, en République Sud-Africaine et à l'Île Maurice à la fin du XIXe siècle[1]. La première revue publiant des bandes dessinées modernes est Karonga Kronikal, éditée au Malawi, en 1915-1916, suivie d'autres périodiques au Congo belge à partir des années 1920[1].
Toujours selon Christophe Cassiau-Haurie, le premier album de bande dessinée disponible en langues africaines est la Plus Belle Histoire (1947), de Gaston Courtois et Frédéric-Antonin Breysse, premier album de la série Belles Histoires et Belles Vies, et qui est traduite en swati et en swahili[2]. Une des premières bandes dessinées africaines directement écrite en langue locale est Matabaro, publiée à partir de 1954[3].
Cette forme d'expression artistique connaît un essor dans les années 1950, notamment comme vecteur de publicité, en Égypte, en Algérie, au Congo, au Nigéria[1]. Les premières narrations dépourvues de publicité paraissent en 1951 ; dans le mouvement des indépendances dans les années 1960, les auteurs africains s'emparent du genre, tandis que dans les années 1970, face à l'émergence des dictatures, les créateurs de bande dessinée subissent la censure[1].
Une série plutôt populaire est le Supa Strikas, bandes dessinées de football de l'Afrique du Sud, distribué dans plusieurs pays[4].
Des bandes dessinées inspirées des mangas japonais, entièrement conçus en Algérie, sont très populaires dans ce pays. On les appelle « DZ mangas » – DZ symbolisant l'Algérie sur les plaques d'immatriculation ou dans les noms de domaine[5].
Alain Agnessan, "La Bande dessinée africaine. Musée(s) du contemporain francophone", Mouvances Francophones, 2017[6].
Christophe Cassiau-Haurie et Christophe Meunier, Cinquante années de bandes dessinées en Afrique francophone : [exposition, Paris, Mairie du 5e arrondissement, 3-5 décembre 2010], Paris, L'Harmattan, , 108 p. (ISBN978-2-296-13654-0).
Stéphane Beaujean et Sébastien Langevin, « Cameroun : La BD à la mine de plomb », DBD, no 25, , p. 88-92.
Christophe Cassiau-Haurie, L'Histoire de la bande dessinée au Cameroun, L'Harmattan, Paris, 2016, 236 p. (ISBN978-2-343-08333-9)
(en + pt) João Paulo Cotrim, Girma Fisseha et Manuel João Ramos, A Pintura narrativa etíope / Narrative Art in Ethiopia, Camara Municipal/Bedeteca de Lisboa, 2009. Catalogue d'exposition.
(en) John A. Lent, « The Triumphs and Pitfalls of Kenyan Comics », dans The Comics Journal no 297, Fantagraphics, , p. 197-200.
(en) Mark McKinney, « The Frontier and the Affrontier: French-Language Algerian Comics and Cartoons Confront the Nation », dans European Comic Art vol. 1, n°2, Liverpool : Liverpool University Press, , p. 175-199.
Notes et références
↑ abc et dChristophe Cassiau-Haurie, « La bande dessinée en Afrique, un siècle d'histoire », Africultures, (lire en ligne).
↑« La plus belle histoire », dans Christophe Cassiau-Haurie, Dictionnaire de la bande dessinée d'Afrique francophone, Paris, L'Harmattan, (ISBN978-2-336-29898-6).
↑« Matabaro (les aventures de) », dans Dictionnaire de la bande dessinée d'Afrique francophone, Paris, L'Harmattan, , p. 221.