Bataille de SulzbachBataille de Sulzbach
Batailles
La bataille de Sulzbach qui se déroule le 2 fructidor an IV (), près de Sulzbach en Bavière, oppose l'armée Française à l'armée Impériale. ContexteLes armées françaises, brûlant de combattre les impériaux, leur présentaient en Italie et sur le Rhin le front le plus menaçant. PréambuleLes Autrichiens, voyant s'approcher l'instant de se mesurer avec les Français, s'étaient emparés d'une petite plaine pour y faire toutes leurs dispositions militaires, et y attendre l'armée française avec plus de sécurité. Celte plaine est fermée dans le fond par des bois, auprès desquels les impériaux avaient placé çà et là quelques escadrons de cavalerie avec de l'artillerie, afin de garantir et défendre leur flanc droit en cas d'attaque. Leur gauche était formée sur une éminence sur laquelle passe la route ; de ce point on domine et l'on peut découvrir à un demi-myriamètre l'ennemi qui s'en approcherait ; c'est là que les impériaux avaient également mis de l'artillerie en position. Ils avaient disséminé des tirailleurs, sur les endroits du coteau, qui, n'étant point défendus par la nature, laissaient une entrée libre vers la plaine. Il fallait donc, pour arriver jusqu'à eux, essuyer le feu des tirailleurs, celui de l'artillerie placée sur la route, et de l'infanterie qui occupait le front du bois. Dans cette position formidable, les Autrichiens attendaient les Français. DéroulementLe général Ney, commandant l'avant-garde de l'armée française, ayant fait toutes ses observations, et connaissant parfaitement les dispositions de l'ennemi, se met en devoir de l'attaquer; en conséquence, il ordonne d'emporter le bois à la baïonnette, fait gravir au même instant avec impétuosité les flanqueurs de droite pour étonner et détourner tout à la fois l'attention de l'ennemi de l'attaque principale. En effet, au même instant, et sur tous les points, les feux de l'attaque la plus vive lançaient la mort sur tous les rangs. En vain le général Hohenlohe soutient la bravoure de ses troupes par son exemple et sa présence ; en vain le front et les flancs de son armée vomissent un feu terrible et soutenu. Les Français n'en sont point étonnés, ni arrêtés ; ils entrent dans le bois avec intrépidité. Les impériaux ne peuvent résister à la vivacité de ce choc ; elle est telle qu'elle répand l'effroi parmi les soldats autrichiens. Ce choc est si terrible, qu'ils se débandent et prennent la fuite. Le prince de Hohenlohe se jette au milieu d'eux pour les rallier; ses soldats n'entendent plus sa voix. La frayeur et le désordre sont au comble : l'épouvante les a saisis. Le général Ney, ne négligeant aucune des circonstances de cette terreur, qu'a su jeter l'impétuosité française profite de l'instant pour obtenir une victoire aussi complète que prompte. Le général Ney poursuit si vivement le prince de Hohenlohe, que bientôt le prince ne doit son salut qu'à la fuite. Le champ de bataille reste aux Français; ils occupent entièrement la petite plaine, le bois et une partie de la grande route : la surface de ce terrain peut être évaluée à trois quarts de lieue; mais l'ennemi, conservant toujours une position
avantageuse, croit pouvoir disputer encore la victoire, surtout en voyant les difficultés locales se multiplier aux approche de Sulzbach, et, soutenu par de nombreux renforts, il marche au-devant des Français. Cette position était sur un plateau formé par un rocher élevé très-escarpé, même inaccessible vers son front et en avant de Sulzbach; ce rocher, d'ailleurs couvert de bois, peut recevoir sur son plateau cinq à six cents hommes ; des détachements d'artillerie et de mousqueterie défendaient ses flancs. La grande route qui conduit à Sulzbach est située sur le flanc gauche du rocher ; une pente douce et couverte de sapins donne la facilité de monter de ce côté sur le plateau. Tout auprès du rocher à gauche, on voit une petite plaine entourée de bois ; un seul défilé très-étroit, auprès duquel étaient les Français, leur donnait l'unique moyen d'aborder ce plateau, au milieu duquel est un hameau entouré d'arbres et de haies. Le général Jourdan remarqua que les Autrichiens négligeaient d'occuper ce hameau, ainsi que la partie du bois sur leur gauche au-delà de la plaine , et, profitant de cette faute, il envoya l'ordre au général Olivier de faire occuper la lisière du bois par sa brigade, et il ordonna aussi au général Ney d'envoyer quelques détachements d'infanterie dans le hameau. Les
impériaux instruits, mais trop tard, de cette dernière manœuvre des Français, se hâtèrent d'envoyer des troupes et de l'artillerie vers le bois. Le soleil était sur son déclin, et l'acharnement était encore égal des deux parts sur le long du rocher ; mais les Français, maîtres de la plaine, y avaient amené de l'artillerie, il leur manquait d'en faire autant sur le flanc gauche des impériaux, qui était dominé et défendu par les hauteurs que l'ennemi occupait. Pour obvier a cet inconvénient, les grenadiers français, couverts par le roc qui avance et leur sert de pavois, tentent d'escalader le coté inaccessible. Leurs efforts et leur courage sont vains ; le roc leur refuse son appui, ces braves roulent au pied du rocher avec les parties qui, en se détachant de la masse, restent dans les mains qui s'y étaient cramponnées. Déjà la nuit répandait par-tout son ombre, et l'horreur du combat dans son obscurité semblait irriter davantage les combattants. Chaque parti semblait douter encore auquel des deux le sort des combats réservait la victoire. Cependant le général Lefebvre, arrivé depuis l'entrée de la nuit, décide du sort de cette journée : il avait pénétré sur les hauteurs de la gauche que l'ennemi défend avec opiniâtreté jusqu'au milieu de la nuit ; à onze heures le feu se soutenait avec la même ardeur. Une partie des troupes légères de l'ennemi était restée sur les glacis de Sulzbach, qui sont séparés du rocher par un ravin profond, et semblent présenter une position inexpugnable. Les troupes autrichiennes qui défendaient le rocher, voulant se rallier aux troupes légères restées sur le glacis de la ville, en bravent les dangers en suivant pour cette jonction la grande route qui conduit à Sulzbach. Mais enfin le sort des armes décide en faveur des Français sur cette grande route même ; une partie des impériaux est taillée en pièces : ceux qui en restent sont faits prisonniers. ConséquencesLes corps dont on avait empêché la jonction font leur retraite à la faveur de la nuit. Le général Lefebvre, s'étant emparé des hauteurs, arrêta sa poursuite, et fit bivouaquer ses troupes sur le champ de bataille. Bibliographie
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