3 HALIDES 3.D Oxyhalides, Hydroxyhalides and Related Double Halides 3.DB With Pb, Cu, etc. 3.DB.15 Boleite KPb26Ag9Cu24Cl62(OH)48 Space Group P m3m Point Group 4/m 3 2/m
La boléite se présente le plus souvent sous forme de cristaux cubiques d'un bleu intense inclus dans une gangue constituée d'autres minéraux, mais parfois aussi sous forme de croûte bleue régulière ou de géodes créées au sein d'anciennes haldes[8]. Ces cristaux peuvent être de translucides à opaques, avec un éclat pouvant varier de vitreux à nacré. Vus au microscope polariseur analyseur, en lumière analysée, ils passent du bleu indigo au noir. Ces cristaux présentent un clivage parfait, mais leur fracture est conchoïdale.
C'est un minéral plutôt tendre (3 à 3,5 sur l'échelle de Mohs), mais assez dense puisque la densité mesurée est de 5,05[9].
Lorsqu'on le fait fondre, ce minéral forme une boulette magnétisée. Certains échantillons sont de plus faiblement radioactifs.
La boléite laisse un trait bleu-vert clair ou vert clair. Elle se dissout difficilement dans l'acide chlorhydrique.
Composition chimique
La boléite, de formule KPb26Ag9Cu24Cl62(OH)48, a une masse moléculaire de 10936,93 u. Elle est donc composée des éléments suivants :
dans le groupe 3.DB.15 selon la classification de Strunz : catégorie des halogénures (III), sous-groupe des oxyhalogénures, hydroxyhalogénures et halogénures doubles apparentés (03.D), contenant notamment du plomb et du cuivre (03.DB) ;
dans le groupe 10.06.06 selon la classification de Dana : groupe des oxyhalogénures et hydroxyhalogénures (10) de formule chimique AmBn(O,OH)pXq (10.06).
Ces deux groupes ne contiennent que la boléite comme membre.
Cristallographie
La boléite cristallise dans le système cristallin cubique, de classe hexakisoctaédrique, dans le groupe d'espacePm3m (Z = 1 unité formulaire par maille)[3]. Le paramètre de la maille conventionnelle est = 15,288 Å (volume de la maille V = 3 573 Å3). La masse volumique calculée est de 5,08 g/cm3.
coordination (6) octaédrique aplatie de chlore : groupes AgCl6.
Les groupes AgCl5 sont reliés par les arêtes de leur base quadratique et forment des groupes Ag6Cl14, dans lesquels les atomes d'argent sont arrangés aux sommets d'un octaèdre régulier ; ces groupes sont reliés entre eux dans les trois directions de l'espace {100} par les sommets des octaèdres AgCl6.
Les atomes de cuivre sont en coordination (4+2) octaédrique déformée de groupes hydroxyles et de chlore. La distribution des longueurs de liaison dans les octaèdres CuCl2(OH)4, quatre liaisons Cu-O courtes (1,96 Å et 1,97 Å) et deux liaisons Cu-Cl plus longues (2,82 Å et 2,92 Å), est typique de l'effet Jahn-Teller rencontré dans les composés de Cu(II) et permet une description alternative de la structure en termes de groupes plans carrés Cu(OH)4. Dans cette description, les groupes Cu(OH)4 sont reliés par leurs arêtes et forment des dimères Cu2(OH)6 ; ces dimères sont reliés par leurs sommets et forment des cages Cu24(OH)48 ouvertes dans les directions {100}, contenant les groupes Ag6Cl14.
Structure de la boléite projetée dans le plan (a, b). Violet : Pb, noir : Ag, rouge : Cu, cyan : K, vert : Cl, bleu : O, gris : H. Le parallélépipède noir représente la maille conventionnelle.
Cage ouverte de cuivre, projetée selon la direction [111].
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
C'est un minéral rare qui se rencontre dans les zones sédimentaires d’oxydation du cuivre, ayant été immergées par l’eau de mer. Il se forme par réaction chimique entre les chlorures de l'eau salée avec les sulfures présents dans les zones de dépôts de plomb et de cuivre. De la boléite peut aussi se former dans des scories de fonderie placées en contact avec de l'eau de mer[9].
↑Mallard et E. Cumenge, « Sur une nouvelle espèce minérale, la Boléite », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences de Paris, vol. 113, , p. 519-524 (lire en ligne)
↑« Index alphabétique de nomenclature minéralogique »
↑(de) Schultze, dans Chemiker-Zeitung Cöthen, vol. 16, 1892, p. 195
↑Rupert Hochleitner (trad. de l'allemand), 300 roches et minéraux, Paris, Delachaux et Niestlé, , 256 p. (ISBN978-2-603-01698-5), p. 19
↑ abc et d(en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Halides, Hydroxides, Oxides, vol. III, Mineral Data Publishing, (lire en ligne), p. 72.
↑(en) John W. Anthony, Sidney A. Williams, Richard A. Bideaux, Raymond W. Grant et Wendell E. Wilson, Mineralogy of Arizona, , 3e éd., p. 141