Elle a été construite en 1832 par la Russie, à laquelle était alors rattaché le Grand-duché de Finlande. Ce sera la première fois que les fortifications casematées conçues par Montalembert seront mises à l'épreuve. Les remparts du site, bien qu'à une échelle beaucoup plus réduite que ceux d'Helsingfors, Kronstadt ou Sébastopol, étaient conçus pour résister à une attaque terrestre autant qu'à un bombardement à partir de navires, et respectaient rigoureusement les principes de l'ingénieur militaire français[2].
Le Bomarsund a été détruite par une flotte franco-britannique vingt-deux ans plus tard, en 1854, pendant la Guerre de Crimée.
Une opération franco-britannique de diversion en Mer Baltique devant forcer l'ennemi à diviser ses forces, et faire peser une menace au siège même de son Empire, dont la capitale est alors Saint-Pétersbourg, est montée. Dans les derniers jours de juin, une partie de l'escadre alliée effectue une reconnaissance-démonstration devant Kronstadt, principal port de guerre russe. La flotte du Tsar, restant à l'abri des forts redoutables qui en défendent les accès, refuse le combat. Sur proposition des deux amiraux (Charles Napier et Parseval-Deschênes), les gouvernements français et anglais décident d'une opération contre la forteresse de Bomarsund, dans les îles d'Aland pendant la guerre d'Åland.
Après huit jours de siège et de bombardement, la forteresse tombe ; les 300 grenadiers finlandais qui la défendaient sont faits prisonniers et emmenés à Lewes, au Royaume-Uni. Ils seront ensuite libérés et rentreront au pays avec un chant contant la bataille et leur emprisonnement intitulé la guerre d'Åland (Oolannin sota en finnois).
La forteresse de Bomarsund est ensuite rasée complètement par les troupes françaises et les Îles seront complètement démilitarisées à la suite du traité de Paris.
Les ruines du château sont une destination touristique. La superficie du site est de 870 hectares. Quelques fragments de murs de granit subsistent du château principal et, il y a quatre tours de château en ruines[3]. L'ancienne maison pilote abrite le musée Bomarsund, qui est ouvert pendant les mois d'été. Le deuxième musée de la localité, Telegrafen, expose une maquette de la forteresse[4].