Alexandre-Benoît Bérurier, parfois surnommé Béru, est un personnage de la série de romans policiers San-Antonio.
Meilleur ami du commissaire Antoine San-Antonio, Bérurier devient une véritable « star » de la série, au point que Frédéric Dard lui consacrera plusieurs volumes où il tiendra le rôle principal, notamment Le Standinge selon Bérurier ou Si Queue-d'Âne m'était conté.
Patrice Dard, le fils de Frédéric Dard, continue de donner vie à ce personnage littéraire hors normes.
Biographie
Origines familiales
Natif de Saint-Locdu-le-Vieux[1] (Normandie), fils de Francine et de Céleste-Anatole Bérurier, il apparaît dans la série en 1953, dans le roman Des clientes pour la morgue où il ne tient encore qu'un rôle très secondaire.
On apprend qu'il a été gardien de la paix : « J'sus démarré dans la Poule à la circulation et j’étais jusment proposé au quartier de Saint-D'nis[2]. »
Inspecteur, il deviendra un jour inspecteur principal en 1969, puis brièvement directeur de la Police en 1981, et même ministre de l'Intérieur (Bacchanale chez la mere Tatzi), avant de retrouver son grade d'inspecteur principal.
Dans Béru-Béru (1970), on apprend qu'il a été sergent au « 116e Tirailleur de Sénégalais », où il a été le supérieur de Savakoussikoussa, qui deviendra plus tard président dictateur du Kuwa, un pays d'Afrique équatoriale.
Vie privée
Il est marié à Berthe Bérurier (dite B.B.), tuteur de Marie-Marie depuis l'ouvrage Viva Bertaga ! et père sur le tard du jeune Apollon-Jules Bérurier.
Ses meilleurs amis sont le commissaire Antoine San-Antonio et César Pinaud.
Détails
Description
C'est un équipier obèse, sale, ivrogne, impudique et ronchonnant, l'inculture en bandoulière, à la force herculéenne, dont le port négligé, le culot et le vocabulaire outranciers, la tenue repoussante ne gâtent pas le professionnalisme. Il est aussi doté d'un courage physique hors norme : « Béru est ce qu'il est : gueulard, renaudeur, picoleur, soudard, et tout. Mais la témérité c'est son lot[3]. »
Très porté sur les plaisirs de la table (goinfre rabelaisien) et charnels (peu regardant dans ce cas sur leur qualité), il est doté pour cela d'attributs impressionnants. En outre, la dimension du sexe béruréen augmentera selon les épisodes : dans Concerto pour porte-jarretelles (1976), Bérurier, pris en otage, est victime d'une expérience qui provoque chez lui une mutation, lui laissant un pénis d'une taille phénoménale, source de gags dans les romans suivants. « J'veux pas jouer les gros bras, mais l'mien m'sure 41,5 cm. Et attention : pris du ventre, pas des couilles, c'qu'est toujours sujette à cautionn'ment ! »[4].
Relation avec San-Antonio
La question est souvent posée (par Achille, par les conquêtes ou les collègues du commissaire...) dans la série : comment se fait-il que quelqu'un de relativement fin, cultivé et de bon goût comme San-Antonio puisse avoir comme meilleur ami un homme tel que Béru ?
Quand son directeur lui pose la question, San-A lui répond, embarrassé[5] :
« Eh bien […] c'est assez difficile à expliquer... Voyez-vous, boss, Béru n'est pas très intelligent. C'est un rustre, un soiffard, un butor, mais il a des qualités qui en font néanmoins mon plus précieux collaborateur. D'abord, il m'est attaché comme un chien ; ensuite il est bon, courageux, tenace. Et enfin, il a par instant une espèce de jugeote matoise qui équivaut à du génie. Et puis, mieux que tout encore : je l'aime bien. Je le chahute et ça me repose… »
Plus tard, San-Antonio explicitera ses relations avec ses deux amis, Bérurier et Pinaud[6] :
« Désappointé comme un employé en chômage par l'absence de mon camarade, je décide de me rabattre sur Pinaud. N'en concluez pas trop hâtivement que je préfère le Gros à la Vieillasse, ou que les qualités professionnelles du premier priment à mes yeux celles du second, il se trouve simplement que Béru me survolte alors que Pinuche aurait plutôt tendance à m'endormir. »
Rôles
Durant les nombreuses aventures de San-Antonio, Bérurier a eu une multitude d'apparences ou d'usurpations à endosser, souvent à la demande du commissaire.
Entre autres :
Autres
Son hymne personnel, qu'il chante régulièrement dans la série — ou du moins en entonne le début, ou le sifflote —, est La Marche des matelassiers (de Bourvil), qui fait : « Cardons, cardons, car nous sommes matelassiers, car nous sommes matelassiers, mes frères ! Oui, nous sommes matelassiers. Et c'est d'un cœur joyeux, oui les gars. Qu'on chante à qui mieux mieux matelas. Matelas ! Matelas ! Halte-là ! »[7],[8].
Surnoms d'Alexandre-Benoît Bérurier
Interprétations
Le rôle de l'inspecteur Bérurier a été joué au cinéma par les acteurs Jean Richard, Pierre Doris et Gérard Depardieu.
Influence
Le groupe punk Bérurier Noir a adopté son nom de scène en hommage à l'inspecteur Bérurier, tout comme leur album live Viva Bertaga, le nom d'un des romans de San Antonio.
Liens internes
Notes et références
- ↑ Assemblée générale de l'Association des Amis de San-Antonio en juin 2004
- ↑ Renifle, c'est de la vraie
- ↑ Tango chinetoque
- ↑ Au bal des rombières, chapitre « Bérurier, son vit, son œuvre », p. 335 (ISBN 2-265-06498-X)
- ↑ San-Antonio chez les Mac, p. 45 (ISBN 2-265-08104-3)
- ↑ Moi, vous me connaissez ?, p. 45 (ISBN 226508297X)
- ↑ San-Antonio chez les Mac, p. 235 (ISBN 2-265-08104-3)
- ↑ La rate au court-bouillon, p. 186 (ISBN 2-26507587-6)
- ↑ Gravos signifie gros, en javanais. Jean-Jacques Tourteau, , Le D'Arsène Lupin à San-Antonio : le roman policier français de 1900 à 1970, Mame, 1970, p. 229.