Le Bugey faisant partie du domaine plissé jurassien, le secteur de Cerdon se trouve sur une série de failles nord-est/sud-ouest formant la limite orientale de la vallée de l'Ain (hauteurs des monts d'Ain).
Les roches plus tendres facilitant l'érosion, une suite de reculées entaille le relief (reculées de l'Albarine, de la cascade de la Fouge et de Cerdon).
Les vignes sont plantées au-dessus de roches calcaires du Jurassique (surtout de l'Oxfordien supérieur), formant des sols argilo-calcaires[7],[8].
Le Haut-Bugey est constitué de plusieurs petites montagnes[9]. Cette région, dont les précipitations moyennes sont de 1 000 mm/an, possède un climat aux influences océaniques, mais les amplitudes de température élevées sont influencées par le voisinage de climats continentaux.
La station météo d'Ambérieu (à 250 mètres d'altitude) se trouve à la limite occidentale de l'aire de production. Ses valeurs climatiques de 1961 à 1990 sont :
Le poulsard N, cépage rouge, et le gamay N, sont utilisés pour la confection du cerdon. Ils donnent des vins pétillants rosés, d'une grande finesse, qui prennent en vieillissant une couleur pelure d'oignon et un parfum délicat.
En majorité, la densité est de 5 000 pieds à l'hectare[9]. La taille des vignes est faite en taille dite guyot, et parfois avec arcure.
Pendant des années, la date des vendanges était fixée par arrêté préfectoral. Ainsi, le département, en liaison avec des organisations de producteurs, la direction départementale de l'Agriculture et l'Institut national de l'origine et de la qualité définissait une période d'environ 100 jours après la floraison[10], soit environ à la mi-septembre. Si en 2009 les viticulteurs obtiennent liberté du choix des vendanges, ils conservent néanmoins la contrainte de fournir des justificatifs en cas de contrôle.
Vins
Vinification et élevage
Ce vin est fabriqué selon la méthode dite ancestrale[11]. La fermentation est arrêtée par une étape de filtration, on obtient un vin effervescent, faiblement alcoolisé et dans lequel le raisin non fermenté apporte sucre et arômes.
Gastronomie
Le cerdon est un vin effervescent à la robe rosée, au nez et à la bouche très fruités, marqués par les fruits rouges (groseille, cerise, framboise, cassis).
C'est un vin particulièrement léger, titrant 8 à 8,5 % vol. d'alcool.
Comme c'est un vin effervescent frais et léger, il est souvent servi en apéritif ou pour accompagner des desserts tels les gâteaux au chocolat ou aux fruits[12]. Il est également très apprécié en accompagnement de la tarte tatin.
Économie
Commercialisation
Les vins du Bugey, et plus particulièrement le cerdon, sont essentiellement consommés au niveau local, voire régional ou national[13]. Leur exportation est estimée à 10 % de la production. La tendance est à la conquête de nouveaux marchés, du fait de la baisse de consommation des vins.
La commercialisation du cerdon est faite en bouteilles. On estime que 93 % des ventes se font de cette manière contre 7 % de ventes en gros ou en vrac[13] D'autres estimations donnent un ratio de 65 % des ventes effectués directement par les viticulteurs[13], le reste se répartissant à 18 % pour la restauration, 10 % dans les supermarchés et 7 % au négoce.
Savoie et Jura : Chignin, Seyssel, Bugey, Arbois, Château-Châlon, l'Étoile, Paris, La revue du vin de France et Le Figaro magazine, , 96 p. (ISBN978-2-8105-0072-7).
Benoît Populorum, Les vins du Bugey, Châtillon-sur-Chalaronne, éditions la Taillanderie, , 47 p. (ISBN2-87629-097-9).
Jean-Pierre de Monza, Le Jura, la Savoie et le Bugey, Paris, éditions J.-P. de Monza, coll. « L'atlas des vins de France », , 16 p. (ISBN2-908071-52-5).