Pew Fellowship in the Arts (en) () Meilleure œuvre étrangère publiée en Espagne (d) () Harvey Award for Best Inker (d) (, , , , , et ) Harvey Award for Best Cover Artist (d) ()
Ayant toujours évolué dans les métiers de la création, Burns ne s'intéresse à la bande dessinée qu'après sa rencontre avec Art Spiegelman, lorsque celui-ci l'invite à participer à Raw Magazine dès 1981[1]. Il est notamment l'auteur de El Borbah, Big Baby et de la série Black Hole dont la production lui demande dix années de travail.
La puissance de ses images vaut à Charles Burns d'être très sollicité en tant qu'illustrateur. Ses dessins figurent aussi bien dans des revues underground qu'en couverture de magazines à grand tirage (Time Magazine, The New Yorker, Rolling Stone, The Village Voice, etc.).
Il travaille aussi dans la publicité et notamment sur une campagne des pastilles mentholées Altoids[2].
Il a collaboré à l'adaptation en dessin animé d'un de ses strips, Dog Boy.
Il a été nommé illustrateur officiel des couvertures du magazine The Believer dès son lancement en 2003.
Œuvre
Charles Burns produit des récits fascinants d'étrangeté et de noirceur, situés principalement dans l'Amérique faussement rassurante des années 1950 et 1960. Du catcheur de El Borbah aux adolescents « pestiférés » de Black Hole, il développe un univers d'une cruelle beauté, qui n'est pas sans évoquer celui de David Lynch. Arte décrit Charles Burns comme le « chantre du mal-être adolescent »[3]
Detective Stories : un monde de personnages hybrides, à l'animalité troublante. Le détective semble tout droit sorti du cabinet du docteur Moreau.
Cette série a pour protagoniste El Borbah. Il s'agit de cinq histoires parues dans Heavy Metal Magazine de 1983 à 1985 (en noir et blanc).
Big Baby : Big Baby c'est Tony aux traits si particuliers alors que ses parents ont un physique de personnages de sit-com, très WASP. L'environnement à la normalité exacerbée de la suburb américaine voit surgir des situations où se mêlent le fantasmagorique, le polar, l'onirique, le fait divers crapuleux ou social. Cet album à l'humour tordu explore de façon étonnante les désordres mentaux et la violence ordinaire, dans une ambiance de noirceur empreinte de cauchemar.
La première histoire de Big Baby, d'une page, Oh baby dear, why don't you take your toys outside and play until your father comes home?, est parue dans Raw #5 en mars 1983[4].
Fleur de peau réunit trois histoires sur l'Amérique et ses peurs, dans lesquelles l'auteur s'inspire d'éléments disparates pour créer un univers névrosé et macabre. Derrière son humour décalé, surgissent la violence et la folie du modèle américain.
Ces histoires sont parues de 1981 à 1985 dans le magazine Raw. Raw est le Magazine conçu par Art Spiegelman et Françoise Mouly afin de proposer et présenter au public américain les meilleurs auteurs contemporains de bande dessinée, américains, européens, ou asiatiques.
Black Hole : dans une petite ville américaine, ambiance années 1970, d'étranges phénomènes se déclarent chez les adolescents. Une nouvelle maladie, surnommée la « peste ado » ou « la crève », avec des symptômes aussi variés qu'imprévisibles, quelques bosses, une vilaine irruption cutanée ou même l'apparition de nouveaux membres, va brutalement changer les rapports entre les jeunes. La bande dessinée a été publiée en 12 volumes, de 1995 à 2005. L'intégrale de Black Hole fait partie des « Essentiels d'Angoulême » décernés lors du Festival d'Angoulême 2007.
En novembre 2010, Charles Burns commence une nouvelle saga de trois opus dont le premier intitulé Toxic (X'ed Out en version originale) fait d'explicites références aux Aventures de Tintin d'Hergé. Dans cet ouvrage, le premier de Burns en couleurs, il multiplie les allers-retours du rêve à la réalité. Parallèlement, Burns a publié une version pirate de Toxic: écrite dans une langue étrangère imaginaire et parue aux éditions Le Dernier Cri[5], Johnny 23 reprend et recompose des cases de l'album dans un ordre narratif différent de l'ouvrage référent[6].
Suivent La Ruche (The Hive) en 2012 puis Calavera (Sugar Skull) en 2014, qui complètent la trilogie Toxic (X'ed Out). La critique du magazine Télérama écrit : « Rêve, réalité, présent, passé s’entremêlent dans ce récit fascinant, émaillé notamment de références à Hergé[7]. » Fin décembre 2014, pour le même magazine Télérama, l'album fait partie des « 10 meilleures BD de l’année 2014[8]. ». Il est en Sélection Officielle du Festival d'Angoulême 2015.
Du 20 octobre au 3 décembre 2016, la galerie Martel exposa les originaux des deux livres d'illustration de Charles Burns, Love Nest et Vortex, publiés aux éditions Cornélius[9].
Cette anthologie publiée sous deux titres propose les récits mettant en scène El Borbah et son univers fantastico-polardeux. Ces 5 histoires sont parues initialement entre 1983 et 1985 : Mammoth Defective: Robot Love – Thrilling Defective: Dead Meat – Smashing Defective: Living in the Ice Age – Crack Defective Stories: Bone Voyage – Spicy Defective: Love in Vein.
Rick the Dick – Driving South, Fantagraphics Books, dec 2003
The End, Fantagraphics Books, jan 2004
Réédités en intégrale dans :
Black Hole, Pantheon Books, 2005 (9780375423802 52495) (Relié avec jaquette ; 368 p. ; 23,6 × 17 × 3 cm)
X'ed Out (2010-2014)
X'ed Out, Pantheon Books, 2010
The Hive, Pantheon Books, 2012
Sugar Skull, Pantheon Books, 2014
Regroupés en intégrale dans :
Last Look, Pantheon Books, 2016
Aux Etats-Unis, un recueil graphique est paru en lien avec la trilogie :
Incubation, Pigeon Press, novembre 2015; Cornélius, novembre 2016[10]
Carnet de dessin préparatoires.
Récits indépendants
Ill Bred. A Horror Romance, 1985[14]. Récit de 18 pages paru dans Death Rattle vol. 2 #1, Kitchen Sink Press, octobre 1985 (Couleurs de Michael Newhall)
Mysteries of the Flesh, 1987[15]. Récit de 3 pages paru dans Prime Cuts #3-5, Fantagraphics, mai-novembre 1987
Contagious, 1988[16]. Récit de 4 pages paru dans Taboo #1, Automne 1988
The Smell of Shallow Graves, 1990[17]. Parue en couverture intérieure de Raw #2: Required Reading for the Post-Literate (Penguin, mai 1990), cette page de 4 cases forment ce qu'on peut imaginer comme la bande annonce de Black Hole.
The Amazing Meat-Man: Naked Snack!, 1991[18]. Récit de 12 pages paru dans Buzz #2-3, Kitchen Sink Press, février-août 1991
Love Diary, 1993[19]. Récit de 1 page paru dans Young Lust #8, Last Gasp, 1993
Travaux graphiques (éditions internationales)
Defective Stories, A.P.A.A.R,1990 (Portfolio de sept sérigraphies couleur, 300 ex.)
Modern Horror Sketch Book, Kitchen Sink Press, mar 1994 (Broché ; 62 p. ; (ISBN978-0878162505) ; 26 × 20,3 × 0,6 cm)
Permagel. Livre d'images de Charles Burns, United Dead Artists, mai 2008 (32 p. ; 30 × 40 cm ; noir & noir ; sur papier Rives 170gr)
Echo Echo. Cut-up, Drawings from Black Hole, Pigeon Press, 2012 (Couverture sur calque, cahier cousu. Format 18,5 × 27 cm Tirage limité à 400 exemplaires numérotés et signés.)
Love Nest, Cornélius « Lucette », nov 2016 (128 p. ; 17 × 15,2 × 2 cm)
3 recueils d'illustrations en relation avec l'univers de X'ed Out/Toxic.
Incubation, Pigeon Press, novembre 2015
Incubation, Cornélius, novembre 2016[10] (Carnet de dessins préparatoires.)
Johnny 23, Le Dernier Cri, octobre 2010[11] (Édition pirate de X'ed Out/Toxic par Charles Burns lui-même. Remontage des cases de l'album avec certaines inédites. Tirage limité à 1700 exemplaires.)
(en) Charles Burns (int. Todd Hignite), In the Studio. Visits with Contemporary Cartoonists, New Haven et Londres : Yale University Press, 2006, p. 104-131.