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Chefs d'orchestre du Concours Eurovision de la chanson

Le Concours Eurovision de la chanson est un évènement annuel organisé par l’UER, l’Union européenne de radio-télévision. Il réunit les membres de l’Union dans le cadre d’une compétition musicale, diffusée en direct et en simultané par tous les pays participants. Depuis 1956, le concours (appelé plus communément Eurovision) s’est tenu chaque année, sans aucune interruption[1].

De 1956 à 1998, la partition musicale de chaque chanson en compétition fut jouée en direct par un orchestre présent sur la scène. 346 chefs d'orchestre dirigèrent les musiciens durant cette période. En 1999, l'orchestre fut définitivement supprimé et l'accompagnement musical fut désormais délivré pour tous par une bande-son.

Historique

1956-1972

Dès la première édition du concours, en 1956, un orchestre fut présent sur la scène. Fourni par le diffuseur hôte, il exécutait en direct les accompagnements musicaux des chansons en lice. Chaque délégation venait accompagnée de son chef d'orchestre. En cas d'impossibilité, le directeur musical de l'édition le remplaçait[2]. Le suisse Fernando Paggi devint ainsi le premier directeur musical de l'histoire du concours, le premier chef d'orchestre à diriger une chanson participante et le premier chef d'orchestre à diriger une chanson gagnante. L'orchestre était alors composé de vingt-quatre musiciens[3].

En 1959, le néerlandais Dolf van der Linden devint le premier chef d'orchestre à accompagner une deuxième victoire de son pays. Il avait déjà dirigé la chanson gagnante, en 1957.

En 1962, le français Franck Pourcel devint le premier chef d'orchestre à accompagner une troisième victoire de son pays. Il avait déjà dirigé la chanson gagnante, en 1958 et 1960.

En 1965, pour la première fois de l'histoire du concours, les répétitions furent interrompues par un incident, qui se produisit entre l'orchestre et la délégation luxembourgeoise. Les musiciens n'apprécièrent guère l'attitude à leur égard de l'auteur-compositeur de la chanson luxembourgeoise, Serge Gainsbourg. Certains comparèrent alors sa partition au bruit du galop d'un cheval et d'autres le huèrent. Gainsbourg, furieux, claqua la porte des répétitions et menaça de retirer sa chanson du concours. Un compromis finit par être trouvé mais une certaine tension persista, qui se refléta dans l'attitude et la prestation de France Gall, déstabilisée par l'incident[4].

En 1966, pour la deuxième année consécutive, les répétitions furent interrompues par un incident, cette fois entre l'orchestre et la délégation italienne. Insatisfait de l'orchestration et excédé de ne pouvoir obtenir gain de cause, le représentant italien, Domenico Modugno, claqua la porte des répétitions. Il ne reparut plus ensuite, au point de mettre en question la participation de l'Italie. Le soir venu, Modugno revint pourtant et monta sur scène comme prévu pour interpréter sa chanson[5].

En 1969, le français Franck Pourcel devint le premier chef d'orchestre à accompagner une quatrième victoire de son pays. Il avait déjà dirigé la chanson gagnante, en 1958, 1960 et 1962.

1973-1996

En 1973, une règle importante du concours fut modifiée : pour la toute première fois, le playback instrumental fut autorisé. Mais à condition que certains passages de la composition ne puissent être reproduits par l'orchestre. Le représentant britannique, Cliff Richard, devint ainsi le tout premier interprète à se faire accompagner par une bande-son[2]. Cette année-là, pour la première fois, deux femmes dirigèrent l'orchestre. Monica Dominique fut la première, pour la Suède et Nurit Hirsh, la seconde, pour Israël[6].

En 1974, le chef d'orchestre suédois, Sven-Olof Walldoff, se fit particulièrement remarquer. Il monta sur scène, déguisé en Napoléon, afin d'illustrer le thème de la chanson Waterloo[7]. Il devint ainsi le tout premier chef d'orchestre à porter un déguisement. Waterloo devint la première chanson gagnante du concours à faire usage d'une bande-son[2].

En 1978, l'orchestre était installé au fond de la scène, sur une structure mobile de couleur blanche, en forme de coupelle. Ce fut la seule fois de l'histoire du concours où l'orchestre se déplaça durant la retransmission, la structure tournant sur elle-même au début de chaque prestation. L'israélienne Nurit Hirsh devint la première femme à diriger une chanson gagnante.

En 1979, pour la toute première fois, un pays participant n'eut pas recours à l’orchestre. Il s’agit de l’Italie, qui utilisa une bande-son pour l'intégralité de sa prestation[8].

En 1986, le finlandais Ossi Runne devint le premier chef d'orchestre à recevoir une ovation spéciale. Il fêtait en effet sa vingtième participation au concours.

En 1989, lors de la prestation de la chanson danoise, le chef d'orchestre, Henrik Krogsgård, quitta son pupitre et monta sur scène à l'invite de Birthe Kjær, pour rejoindre ses choristes. Il fut remplacé par Benoit Kaufman. Ce fut la seule fois qu'une seule chanson fut dirigée par deux chefs d'orchestre différents.

En 1990, lors de la première prestation, celle du groupe espagnol Azúcar Moreno, la production rencontra des difficultés avec la bande-son. Celle-ci prit plusieurs secondes avant de démarrer, puis débuta trop rapidement que pour permettre au chef d'orchestre espagnol de suivre le tempo. Les représentantes espagnoles, les sœurs Salazar, firent malgré tout leur entrée sur scène. Mais le retour musical de leur parvenant pas, elles quittèrent le podium après quelques instants, visiblement furieuses. Un long silence s'abattit sur la salle, qui fut rompu par les applaudissements du public. À la seconde tentative, la bande-son partit correctement et la prestation espagnole ne rencontra plus d'autre problème[9].

En 1991, l'orchestre s'attira les critiques des délégations étrangères. Tout d'abord, lors des répétitions. Les musiciens arrivèrent très fréquemment en retard, prétextant une désorganisation des transports en commun, causée par les pluies diluviennes qui s'abattaient alors sur Rome. Ensuite, lors de la retransmission. Les musiciens commirent de nombreuses fausses notes. L'exemple le plus remarqué fut le solo manqué d'un des saxophonistes, pendant la chanson grecque[10].

En 1993, les débuts de la Bosnie-Herzégovine suscitèrent l’intérêt des médias, ainsi qu’un vif courant de sympathie envers la délégation bosnienne. Le pays était en effet au beau milieu d’une guerre sanglante[11]. Au moment du concours, le territoire bosnien était en grande partie occupé et sa capitale, Sarajevo, encerclée par l’armée serbe qui en faisait le siège. La délégation bosnienne eut d’ailleurs les plus grandes peines à quitter le pays. Elle dut ainsi courir sur le tarmac de l’aéroport de Sarajevo, pour échapper aux balles des tireurs embusqués. Le chef d’orchestre bosnien dut pour cette raison renoncer à embarquer et vit l’avion partir sans lui[12].

En 1994, la chanson irlandaise devint la première chanson participante et la première chanson gagnante de l’histoire du concours à ne recourir ni à l’orchestre, ni à une bande-son. La partition fut intégralement interprétée par les deux représentants, au piano et à la guitare, en acoustique[13].

1996-1999

En 1996, l'irlandais Noel Kelehan devint le premier chef d'orchestre à accompagner une cinquième victoire de son pays. Il avait déjà dirigé la chanson gagnante, en 1980, 1987, 1992 et 1993. Cette année-là, par mesure d’économie, la télévision publique norvégienne souhaita couper l’apparition à l’écran des chefs d’orchestre. Ceux-ci menacèrent de faire grève et obtinrent gain de cause[14].

En 1998, ce fut la dernière fois de l’histoire du concours qu’un orchestre joua en direct durant une transmission. Le macédonien Alexandar Džambazov devint le dernier chef d'orchestre à diriger une chanson participante. L'anglais Martin Koch devint le dernier directeur musical du concours et la dernière personne à avoir dirigé l'orchestre. Ce fut lors de l'entracte de la finale, la toute dernière fois que de la musique fut interprétée en direct au concours. Ce fut également la première victoire d’une chanson recourant entièrement à une bande-son[15].

En 1999, l'UER décida de modifier le règlement du concours. Désormais, le recours à un orchestre devint facultatif. La télévision publique israélienne se saisit de cette opportunité pour réduire le budget de l’organisation et ne fournit tout simplement aucun orchestre aux participants. Ce fut donc la première fois dans l’histoire du concours qu’aucune musique ne fut interprétée en direct durant la retransmission et que tous les interprètes furent accompagnés d’une bande-son[16]. La suppression de l’orchestre suscita la controverse. De nombreux experts et fans du concours s’en montrèrent extrêmement déçus[17]. Quant à Johnny Logan, qui avait remporté le concours en 1980, 1987 et 1992, il désapprouva ouvertement ce changement, estimant que les prestations des chanteurs relevaient désormais d’un simple karaoké[16]. En 2010, un sondage organisé auprès des candidats participants montra que la majorité des répondants étaient en faveur d'un retour de l'orchestre[18].

Récapitulatif par victoires

De 1956 à 1997, trente-cinq chefs d'orchestre dirigèrent une chanson gagnante.

Année Pays vainqueur Chef d'orchestre Chanson Traduction française Interprète(s)
1956 Suisse Fernando Paggi Refrain - Lys Assia
1957 Pays-Bas Dolf van der Linden Net als toen Tout comme alors Corry Brokken
1958 France Franck Pourcel Dors, mon amour - André Claveau
1959 Pays-Bas Dolf van der Linden Een beetje Un petit peu Teddy Scholten
1960 France Franck Pourcel Tom Pillibi - Jacqueline Boyer
1961 Luxembourg Léo Chauliac Nous les amoureux - Jean-Claude Pascal
1962 France Franck Pourcel Un premier amour - Isabelle Aubret
1963 Danemark Kai Mortensen Dansevise Ballade dansante Grethe & Jørgen Ingmann
1964 Italie Gianfranco Monaldi Non ho l'età Je n'ai pas encore l'âge Gigliola Cinquetti
1965 Luxembourg Alain Goraguer Poupée de cire, poupée de son - France Gall
1966 Autriche Hans Hammerschmid Merci, Chérie - Udo Jürgens
1967 Royaume-Uni Kenny Woodman Puppet on a String Marionnette sur un fil Sandie Shaw
1968 Espagne Rafaele Ibarbia La, la, la - Massiel
1969 Espagne Augusto Algueró Vivo cantando Je vis en chantant Salomé
France Franck Pourcel Un jour, un enfant - Frida Boccara
Pays-Bas Frans de Kock De troubadour Le troubadour Lenny Kuhr
Royaume-Uni Johnny Harris Boom Bang-a-Bang - Lulu
1970 Irlande Dolf van der Linden All Kinds of Everything Toutes sortes de choses Dana
1971 Monaco Jean-Claude Petit Un banc, un arbre, une rue - Séverine
1972 Luxembourg Klaus Munro Après toi - Vicky Leandros
1973 Luxembourg Pierre Cao Tu te reconnaîtras - Anne-Marie David
1974 Suède Sven-Olof Walldoff Waterloo Waterloo ABBA
1975 Pays-Bas Harry van Hoof Ding-A-Dong - Teach-In
1976 Royaume-Uni Alyn Ainsworth Save Your Kisses for Me Garde tes baisers pour moi Brotherhood of Man
1977 France Raymond Donnez L'Oiseau et l'Enfant - Marie Myriam
1978 Israël Nurit Hirsh A-Ba-Ni-Bi Je t'aime Izhar Cohen & The Alphabeta
1979 Israël Kobi Oshrat Hallelujah Alléluia Gali Atari & Milk and Honey
1980 Irlande Noel Kelehan What's Another Year Qu'est-ce qu'une autre année Johnny Logan
1981 Royaume-Uni John Coleman Making Your Mind Up Pour te décider Bucks Fizz
1982 Allemagne Norbert Daum Ein bißchen Frieden Un peu de paix Nicole
1983 Luxembourg Michel Bernholc Si la vie est cadeau - Corinne Hermès
1984 Suède Curt-Eric Holmquist Diggi-Loo Diggi-Ley - Herreys
1985 Norvège Terje Fjærn La det swinge Que ça swingue Bobbysocks
1986 Belgique Jo Carlier J'aime la vie - Sandra Kim
1987 Irlande Noel Kelehan Hold Me Now Serre-moi maintenant Johnny Logan
1988 Suisse Atilla Şereftuğ Ne partez pas sans moi - Céline Dion
1989 Yougoslavie Nikica Kalogjera Rock Me Fais-moi bouger Riva
1990 Italie Gianni Madonini Insieme: 1992 Ensemble : 1992 Toto Cutugno
1991 Suède Anders Berglund Fångad av en stormvind Prisonnière d'une tempête Carola
1992 Irlande Noel Kelehan Why Me? Pourquoi moi ? Linda Martin
1993 In Your Eyes Dans tes yeux Niamh Kavanagh
1995 Norvège Geir Langslet Nocturne - Secret Garden
1996 Irlande Noel Kelehan The Voice La voix Eimear Quinn
1997 Royaume-Uni Don Airey Love Shine a Light Amour, fais briller une lumière Katrina and the Waves

Directeurs musicaux

De 1956 à 1998, chaque édition du concours eut son directeur musical. Celui-ci était chargé de diriger l'orchestre durant l'ouverture, les intermèdes, l'entracte et la conclusion de la retransmission. Il officiait également pour les délégations venues sans chef d'orchestre. Trente-et-une personne se succédèrent à ce poste.

Année Pays hôte Diffuseur hôte Directeur musical
1956 Suisse RTSI Fernando Paggi
1957 Allemagne Hessischer Rundfunk Willy Berking
1958 Pays-Bas NTS Dolf van der Linden
1959 France RTF Franck Pourcel
1960 Royaume-Uni BBC Eric Robinson
1961 France RTF Franck Pourcel
1962 Luxembourg CLT Jean Roderès
1963 Royaume-Uni BBC Eric Robinson
1964 Danemark DR Kai Mortensen
1965 Italie RAI Gianni Ferrio
1966 Luxembourg CLT Jean Roderès
1967 Autriche ÖRF Johannes Fehring
1968 Royaume-Uni BBC Norrie Paramor
1969 Espagne TVE Augusto Algueró
1970 Pays-Bas NOS Dolf van der Linden
1971 Irlande RTÉ Colman Pearce
1972 Royaume-Uni BBC Malcolm Lockyer
1973 Luxembourg CLT Pierre Cao
1974 Royaume-Uni BBC Ronnie Hazlehurst
1975 Suède SR Mats Olsson
1976 Pays-Bas NOS Jan Steulen
1977 Royaume-Uni BBC Ronnie Hazlehurst
1978 France TF1 François Rauber
1979 Israël IBA Izhak Graziani
1980 Pays-Bas NOS Rogier van Otterloo
1981 Irlande RTÉ Noel Kelehan
1982 Royaume-Uni BBC Ronnie Hazlehurst
1983 Allemagne ARD Dieter Reith
1984 Luxembourg RTL Pierre Cao
1985 Suède SVT Curt-Eric Holmquist
1986 Norvège NRK Egil Monn-Iversen
1987 Belgique RTBF Jo Carlier
1988 Irlande RTÉ Noel Kelehan
1989 Suisse SSR Benoit Kaufman
1990 Yougoslavie JRT Igor Kuljerić
1991 Italie RAI Bruno Canfora
1992 Suède SVT Anders Berglund
1993 Irlande RTÉ Noel Kelehan
1994
1995
1996 Norvège NRK Frode Thingnæs
1997 Irlande RTÉ Frank McNamara
1998 Royaume-Uni BBC Martin Koch

Records

  • Le chef d'orchestre à avoir le plus souvent conduit l'orchestre demeure l'irlandais Noel Kelehan. Il officia à vingt-neuf reprises entre 1966 et 1998. Viennent ensuite le français Franck Pourcel (à vingt-trois reprises) et le finlandais Ossi Runne (à vingt-deux reprises).
  • Le chef d'orchestre à avoir été le plus souvent directeur musical d'une édition du concours demeure l'irlandais Noel Kelehan. Il fut directeur musical à cinq reprises : en 1981, 1988, 1993, 1994 et 1995. Vient ensuite l'anglais Ronnie Hazlehurst (à trois reprises).
  • Le chef d'orchestre irlandais Noel Kelehan demeure toujours la personne à avoir le plus souvent participé au concours. De 1966 à 1998, il prit part à vingt-cinq finales. Vient ensuite le finlandais Ossi Runne (avec vingt-deux participations).
  • L'israélienne Nurit Hirsh demeure la seule femme à avoir dirigé une chanson gagnante. Elle conduisit l'orchestre en 1978 pour la première victoire d'Israël au concours.

Bibliographie

  • (en) John Kennedy O'Connor, The Eurovision Song Contest. 50 Years. The Official History, Londres, Carlton Books Limited, .
  • Jean-Pierre Hautier, La folie de l’Eurovision, Bruxelles, Éditions de l’Arbre, .
  • (en) Jan Feddersen et Ivor Lyttle, Congratulations. 50 Years of The Eurovision Song Contest. The Official DVD. 1956-1980, Copenhague, CMC Entertainement, .

Références

  1. (en) Marco Haan, Gerhard Dijkstra et Peter Dijkstra, « Expert Judgment Versus Public Opinion – Evidence from the Eurovision Song Contest », Journal of Cultural Economics, vol. 29,‎ , p. 62.
  2. a b et c TUKKER Bas, van GORP Edwin et Španja Tim, « The history of live music in the Eurovision Song Contest », sur le site Internet www.andtheconductoris.eu, consulté le 11 juin 2013.
  3. (en) « Lugano 1956 », sur Eurovision Song Contest (consulté le ).
  4. Hautier 2010, p. 29.
  5. http://www.eurovision.tv/page/history/by-year/contest?event=283#About the show
  6. (en) « Luxembourg 1973 », sur Eurovision Song Contest (consulté le ).
  7. Kennedy O'Connor 2005, p. 58.
  8. Kennedy O'Connor 2005, p. 77.
  9. (en) « Lausanne 1989 », sur Eurovision Song Contest (consulté le ).
  10. Kennedy O'Connor 2005, p. 125.
  11. Feddersen et Lyttle 2005, p. 12.
  12. Kennedy O'Connor 2005, p. 133.
  13. (en) « Stories », sur Eurovision.tv (consulté le ).
  14. (en) « Oslo 1996 », sur Eurovision Song Contest (consulté le ).
  15. Kennedy O'r 2005, p. 155.
  16. a et b (en) « Jerusalem 1999 », sur Eurovision Song Contest (consulté le ).
  17. Kennedy O'Connor 2005, p. 157.
  18. « The history of live music in the Eurovision Song Contest »
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