Chronologie de la place des femmes dans les sciences en France
La chronologie de la place des femmes dans le monde scientifique en France à partir du XIXe siècle s'établit de la manière suivante.
XIXe siècle
1811 — Sophie Germain, qui se fait passer pour un homme pour défendre ses travaux en mathématiques, est autorisée à assister aux séances de l’Académie des sciences, sans avoir le droit de participer[1].
1863 — Emma Chenu devient la première bachelière ès sciences en France, deux ans après le diplôme ès lettres de Julie-Victoire Daubié. Pour la première fois, une femme s'inscrit à l'université de Lyon[2].
1866 — Victor Duruy autorise les femmes à assister au cours des universités[2].
1869, 1874, 1879 ou 1898 (date incertaine[3]) — Première pharmacienne.
1870 — Elizabeth Garrett est la première femme docteur de la Faculté de médecine de Paris[2]
1880 — Loi Camille Sée ouvrant l'enseignement secondaire des jeunes filles, dont les sciences (mais pas les matières nobles telles que le latin ou le grec)[4]
1897 — Henriette Mazot (1874-1972), première interne en pharmacie.
1897 — Marie Kapsevitch (1855-1917), première diplômée vétérinaire.
XXe siècle
1903 — Marie Skłodowska-Curie (1867-1934) est la première femme à recevoir le Prix Nobel (Physique). Elle deviendra également en 1911 la première femme à recevoir un second Prix Nobel (Chimie) et l'une des deux seules personnes à l'avoir reçu dans plus d'une discipline[4]; Première femme à réussir le concours d'internat des asiles psychiatriques : Madeleine Pelletier.
1906 — Après la mort accidentelle de Pierre Curie, Marie le remplace à son poste de professeur à la Sorbonne en tant que chargée de cours et devient ainsi la première femme à ce poste.
1907 — Création de la première école d'infirmières à l'Hôpital de la Salpêtrière ; première agrégée de sciences naturelles[Qui ?].
1908 — Première femme titulaire d'une chaire à la Sorbonne, Marie Curie est nommée professeur titulaire dans sa chaire de physique générale puis physique générale et radioactivité.
1912 — Edmée Chandon (1885-1944) fut en France la première femme nommée astronome professionnelle.
1924 — Les programmes de l'enseignement secondaires deviennent identiques pour les filles et les garçons. Création de l'école polytechnique féminine par Marie-Louise Paris[4].
1930 — Interne des hôpitaux de Paris de 1922 à 1926, Thérèse Bertrand-Fontaine (1895-1987) est devenue en 1930 la 1re femme à être Médecin des hôpitaux de Paris[1].
1932 — Marthe Condat se voit confier, après 9 années d'attente, la chaire de thérapeutique, c'est la première fois qu'une femme occupera, en France, ce poste.
1934 — Jeanne Lévy est la première femme agrégée de médecine à Paris[5] ; Jacqueline Ferrand devient lauréate du premier prix du concours général de mathématiques[6]
1936 — Fernande Flous devient docteur ès sciences. Jacqueline Ferrand est admise à l’École normale supérieure de garçons comme étudiante[6]
1937 — Jeanne Miquel est la première femme de nationalité française diplômée vétérinaire[7].
1939 — Jacqueline Ferrand est reçue première à l'agrégation de mathématiques[6]
1971 — Françoise Moret-Bailly, mathématicienne, est la première femme présidente d'université en France
1972 — Alice Recoque, directrice de projet chez CII met au point avec son équipe le premier ordinateur français utilisant des traitements en temps réel, le Mitra 15[6].
1973 — L'École Polytechnique ouvre son concours aux femmes[1] et accueille ses 4 premières étudiantes ; Anne Chopinet est major d'entrée de la promotion.
1979 — Yvonne Choquet-Bruhat (1923-) est la première femme à être élue à l'Académie des Sciences[1] ; Première femme membre de l'Académie Vétérinaire : MmeDhennin-Balsa ; Première femme Médecin Général : Valérie André.
Années 1980 — Les métiers de l’informatique gagnent en prestige et la part des femmes y diminue[4].
1995 — Les cendres de Marie Curie sont transférées au Panthéon de Paris. Elle est alors la seule femme honorée au Panthéon pour son travail.
XXIe siècle
2002 — Christine Petit devenue professeur au Collège de France, continue de développer ses travaux sur la surdité héréditaire en dirigeant la chaire « Génétique et Physiologie cellulaire »[6].
2009 — Isabelle Adenot, docteure en pharmacie, présidente du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens.
2009 — Monique Adolphe, biologiste, première femme présidente de l'Académie nationale de pharmacie.
Notes et références
↑ abcdef et gRose Agnès Jacquesy et Odile Eisenstein, « Les femmes et les sciences en France : quelques dates, quelques faits, quelques chiffres… ou Les femmes en science, en a-t-on vraiment besoin ? », L'actualité chimique, no 385, (lire en ligne)
↑ abcd et eSophie Boutillier et Blandine Laperche, « La place des femmes dans la recherche : apprentissage, production et valorisation des connaissances », Marché et organisations, nos 2007/3 (N° 5), , p. 61 à 77 (lire en ligne)
↑Julien Pierre, « Les premières femmes diplômées de pharmacie dans une quarantaine de pays : Rosa C. d'Alessio de Carnevale Bonino, La mujer y la farmacia en el mundo, in Bol. Soc. Esp. Hist. Farm., 1968 », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 58, no 206, , p. 208-209 (lire en ligne, consulté le )
↑ a et b(en) Arnold G. Coran, N. Scott Adzick, Thomas M. Krummel et Jean-Martin Laberge, Pediatric Surgery E-Book: Pediatric Surgery E-Book, Elsevier Health Sciences, (ISBN978-0-323-09161-9, lire en ligne)
↑M. -P. Vazquez, « Histoire des femmes chirurgiens. Mon histoire débute en 1968 », Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, vol. 205, no 8, , p. 954–961 (ISSN0001-4079, DOI10.1016/j.banm.2021.05.019, lire en ligne, consulté le )