Le climat de la région Saguenay–Lac-Saint-Jean diffère assez sensiblement du climat type du bouclier canadien qui l'entoure par deux facteurs typiques de vallée basse ou de fjord : la faible altitude, ici d'une zone déprimée entre plateaux du Labrador au nord et des Laurentides au sud, et la présence importante de masses d'eau sous forme de lacs, fleuve et rivières, plans d'eau exerçant en bonne saison un volant d'inertie thermique. Ces facteurs climatiques plus favorables peuvent être rapprochés, à moindre amplitude toutefois, des conditions caractéristiques de la vallée de l'Okanagan en Colombie-britannique et des basses-terres du Saint-Laurent par rapport aux terres surélevées qui les cernent[1].
Cette région québécoise, dont les habitats denses sont situés entre le 48° et 49° de latitude nord, est habituellement divisée en deux zones climatiques de part et d'autre du lac Saint-Jean.
Climat
La région du Saguenay possède un climat de type continental humide plus doux que celui du bouclier canadien qui l’entoure et qui s’apparente à celui des basses-terres du Saint-Laurent. Il s'agit d'un micro-climat favorable qui permet d'avoir une température plus chaude que les autres régions a la même latitude. La région a une température moyenne de 2.3°C qui résulte en d’importantes variations de température impliquant des hivers très froids (−16,1 °C de moyenne en janvier) et des étés relativement frais (18,1 °C de moyenne en juillet).
Moyennes et extrêmes des stations météorologiques du Saguenay–Lac-Saint-Jean
Mois
jan.
fév.
mars
avril
mai
juin
jui.
août
sep.
oct.
nov.
déc.
Record de froid (°C)
−40,6
−43,3
−33,6
−24,4
−10,4
−2,2
0,9
0,8
−6,7
−12,2
−25,6
−39,5
Record de chaleur (°C)
15,2
13,6
25,2
30,4
34,4
36,3
38,4
36,1
33,3
28,3
22,9
14,4
Record de pluie en 24 h (mm)
45,7
17
26,4
28,4
49
72,4
98,4
57
75,4
45
55,2
24,6
Record de neige en 24 h (cm)
39,6
33
38,9
27,9
19,3
6,9
0
0
4,1
27,3
30,8
44,5
Source : Environnement et Changement climatique Canada[2]
Facteurs Géo-Hydrographiques
De nombreux facteurs géomorphologiques et hydrographiques viennent influencer le climat de la région. D’abord, le fait qu’elle soit située dans une vallée la protège du climat du bouclier canadien et lui permet d’avoir des températures plus clémentes que la plupart des autres régions du Québec hors de cette vallée et à cette latitude. L’influence de l’immense surface d’eau que représente le lac Saint-Jean doit également être prise en compte comme un des facteurs déterminants du climat de ce coin de pays. L’humidité et la rétention de la température provoquées par cet immense réservoir d’eau douce permettent au Saguenay de bénéficier d’un climat plus doux et humide que celui des villes à l’ouest du lac comme Normandin et Saint-Félicien. La végétation du territoire du Saguenay s’apparente, comme sa température, à celle des basses-terres du Saint-Laurent. La forêt mixte recouvre la plupart du territoire et s’éclaircit pour laisser place à la forêt boréale à mesure que l’altitude augmente.
Divisions climatiques
Outre la division de référence climatique classique des météorologistes québécois, au nord et au sud du lac Saint-Jean érigé en repère de latitude, les vents locaux, en ce sens typiques des courants aériens de la façade nord-est du continent nord-américain, soufflent essentiellement de l'ouest vers l'est et contribue à faire bénéficier en premier lieu la rive lacustre orientale de l'inertie thermique du plan d'eau. Cette rive est surtout moins froide à l'entrée de l'hiver, mais est aussi sensiblement plus fraiche et arrosée en été. Une variation à une échelle plus fine est observable suivant l'effet barrière du relief de la rive, la végétation et l'exposition.
La moyenne des précipitations annuelles du territoire du Saguenay s'élève à 950,8 mm sous forme de pluie et de neige. Tombant principalement sous forme de pluie durant l’été (maximum en juillet avec 122,8 mm), ces précipitations diminuent durant l’hiver (minimum en février avec 50,6 mm).
Climatologie
Illustrant la climatologie générale, une comparaison avec d'autres contrées terrestres de même latitude permet d'apprécier l'influence des courants marins côtiers froids, facteur prépondérant décrit par Fridtjof Nansen.
En effet, un simple rapprochement permet de confronter des espaces aux climats radicalement différents : ainsi en France, les riantes collines de Normandie ou de l'Orne, les austères vallonnements des Vosges gréseuses ou la vallée de la Meurthe quittant les Vosges moyennes, en Europe centrale entre la Basse-Autriche, la république tchèque et la Slovaquie, les collines de Moravie qui s'évasent au sud entre Vienne et Bratislava, en Russie méridionale, la région de Volgograd qui, vers l'est, au-delà de la Volga, ouvre sur les steppes khirgizes, en Chine, le nord de la Mandchourie centrale, ou encore en Colombie-Britannique la région humide et tempérée de Victoria et de Vancouver, le climat de Vancouver étant doux et humide. L'influence des courants maritimes et des masses d'air océaniques ou maritimes apparaît déterminante sur le climat. Les courants froids longeant les côtes orientales du Québec, en particulier la Côte-Nord, permettent l'inévitable effet de refroidissement ou d'assèchement continental. Et pourtant, malgré des analogies de proximité de courants marins froids, le climat chicoutimien n'est pas exactement mandchourien.