Combat Zone nordCombat Zone Nord
Combat Zone nord est une organisation de Résistance française affiliée au mouvement Combat installé en zone Sud, détruite par le contre-espionnage allemand à compter de février 1942. Ce groupe était initialement nommé par ses militants Les Petites Ailes, du titre de leur journal clandestin, et désigné sous le nom de Libération Nationale par la Gestapo. HistoriqueLes groupes RobertBlessé de 1940, le capitaine Guédon crée à Granville (Manche) un embryon de réseau de renseignement. Ayant revu le capitaine Frenay, vieux camarade de l’école de guerre, il accepte de monter en zone occupée le groupe nord du Mouvement de libération nationale. Le lieutenant de Froment qui avait déjà contacté à Paris Jane Sivadon, directrice de l’école des surintendantes d'usine, de la part de Berty Albrecht, avant d’organiser des groupes dans le Nord et le Pas-de-Calais, accepte de se ranger sous ses ordres. L’école des surintendantes d’usineEn février 1941, Guédon contacte Jeanne Sivadon qui recrute Odile Kienlen et Anne-Marie Boumier. Anne-Marie recrute aussitôt son amie le Dr Anne Noury. L’école des surintendantes d'usines devient un noyau de militants qui comprendra Denise Lauvergnat, Joseph Schilling, Henri Ingrand, Chilina Ciosi (future Mme Frenay) et Louis Bridet. Le groupe RicouEn juin 1941, Anne-Marie Boumier rallie Elizabeth Dussauze, chargée des études économiques de l’Union des Industries Métallurgiques et Minières, qui participe aux réunions d’un cercle d’amis, le groupe Ricou (Philippe Le Forsonney, Paul Dussauze, Marthe Delpirou), qui se réunit chez Tony Ricou, 80 rue Spontini. Bientôt rejoint par Charles Le Gualès de la Villeneuve qui est en contact avec Paul Petit et Raymond Burgard, le groupe Ricou se situe quelque part à la charnière de la nébuleuse du Groupe du musée de l'Homme (La Rochère, Launoy, Hauet, Vildé) et du réseau Hector dirigé par Alfred Heurteaux. L'imprimerie de La Garenne-ColombesEn juillet 1941, un petit imprimeur, Adrien Thomas, reçoit 80 000 frs de Durand et Le Gualès pour acheter une machine neuve et embaucher un ouvrier. Thomas embauche Stanislas Pacaud, 25 ans de service. L'imprimerie imprime Les Petites Ailes de France et une variété de tracts. Le groupe Jubert
Le cercle de la rue de VerneuilLe père Michel Riquet présente à Robert Guédon plusieurs militants démocrates-chrétiens : Robert Aylé, André Noël, Pierre Le Rolland et le Dr Stéphani. Le Rolland devient agent de liaison de Guédon. VeritasAnimé par les abbés Vallée et Portier, un réseau démocrate-chrétien produit un journal clandestin destiné au public catholique, Veritas qui est diffusé par le secrétariat du quai Louis-Blériot. Armand Vallée est un habitué de l'école des surintendantes. Projet de radiodiffusionPaul Dussauze conçoit un poste émetteur à relais en principe capable de déjouer la goniométrie allemande. Des émissions sont préparées à Versailles chez Maurice Bourdet par Jacques Dhont, François de La Noë, Paul Dussauze, et Jacques Lecompte-Boinet. Usine Caudron d'Issy-Les-MoulineauxA la société des avions Caudron-Renault d'Issy-les-Moulineaux, Charles Le Gualès et Louis Durand contactent Louis (Auguste-Hippolyte) Royer, chef d'équipe, et Marcel Florein, qui diffusent Les Petites Ailes, Pantagruel, etc. Le groupe de CompiègneDès février 1941, trois jeunes gens (Gabriel Clara, Robert Héraude, Michel Edvire) récupèrent dans la forêt des armes abandonnées pendant la débâcle. L’équipe intègre progressivement des copains (Maurice Rousselet, Georges Beschon, Christian Héraude), puis des hommes plus âgés (Alexandre Gandouin, Georges Fouquoire, Abel Laville, Alfred Vervin), enfin des combattants de la Grande Guerre (Georges Tainturier, Gualbert Flandrin, Albert Vandendriessche) qui en prennent la direction. L’objectif du groupe de Compiègne est d’armer un bataillon de volontaires, afin de prendre le contrôle de la ville de Compiègne, dès l’annonce d’un débarquement allié. Combat Zone nord en provinceL’état-major parisien est en contact avec les réseaux fondés en Normandie et en Bretagne (Reine Joly, Maurice Deprun), par le capitaine Guédon, mais aussi avec les nombreux groupes de Champagne (Jean Quentin, Pierre Grandremy) et du département des Deux-Sèvres d’où est originaire Henri Ingrand. Pierre de Froment anime de nombreux groupes dans le Nord et le Pas-de-Calais, mais aussi dans le Cher. Contacts avec les autres mouvements ou réseauxLe groupe du capitaine Guédon privilégie les contacts avec les autres groupes de résistants, l'Organisation Civile et Militaire, le réseau Hector d'Alfred Heurtaux, mais aussi le réseau Gloria d'Alfred Péron, qui dépend du MI6, le circuit Sycamore du SOE animé par Pierre de Vomécourt, le groupe Fuehrel, le Groupe du musée de l'Homme. Enfin, avec les services spéciaux français (deuxième bureau de l'état-major de l'armée, SR Air et contre-espionnage militaire offensif de Paul Paillole). Pénétrations du contre-espionnage allemand
Les arrestations
Déportation en AllemagneEn mai 1942, l’affaire est confiée à la Gestapo de Sarrebruck. De mai à septembre, en vertu du décret Nacht und Nebel, les militants sont transférés à la prison de Sarrebruck. Quelques hommes passent par le camp SS d’Hinzert. Certaines femmes passent par les prisons de Deux-Ponts ou de Neunkirchen. Le procès de SarrebruckLe procès se déroule, du 12 au 19 octobre 1943, devant le deuxième Sénat du Volksgerichtshof, présidé par le Dr Wilhelm Crohne, assisté du directeur de justice Heinz Preussner, du vice-amiral Heino von Heimburg, du général d’aviation Hermann Stutzer et du chef de jeunesses hitlériennes Hans Kleeberg, puis du SA-Obergruppenfuhrer Kurt Lasch (de). Les prévenus sont jugés par petits paquets. Grâce aux agents infiltrés et aux documents saisis, l’acte d’accusation de l’avocat général Dr Gerhard Görish est bien renseigné. Les sentences sont lourdes. À la libération des camps, dix militants seulement, trois hommes et sept femmes, sont encore en vie. Liste des membresCondamnés du procès de Sarrebruck
Militants morts en prison avant le procès
Militant non jugé mort en prison
Militant jugé par le VGH de Berlin, mort dans un camp
Hélène Vautrin Déportée et exécutée à Ravensbrück Militants ayant repris du service dans un autre mouvement et morts au pouvoir de l’ennemi
Militants arrêtés, non jugés, ayant survécu à la déportation
Fugitifs
Combat Zone nord aujourd'huiUne militante, Reine Joly-Guédon, est encore en vie.[réf. nécessaire] Notes et référencesBibliographie
Sources
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