La vicomté puis comté de Porhoët a pour origine un fief constitué dans l'ouest du comté de Rennes par le vicomte Eudes ou Eudon cité en 987 qui vivait sous le règne de Conan Ier de Bretagne.
Histoire de la vicomté
Elle apparaît au XIe siècle, regroupant plus de 140 paroisses et couvrant près de 4.000 km²[1]. Le premier seigneur dont on connaît les actes s'appelle Guezenoc ou Guéthénoc et construit une motte féodale à Château-Trô dans l'actuelle commune de Guilliers. Il est cité en 1008 au temps du duc Geoffroi Ier.
Son fils, dénommé Josselin (i.e. Gauzlin), construit le château qui est à l'origine de la ville du même nom. Le fait que la lignée du breton Guéthénoc et son épouse Alarun ait utilisé les noms rorgonides de Gauzlin (Josselin) et Eudes pour ses descendants permet de penser que leur famille était apparentée par les femmes avec cette famille d’origine franque.
Geoffroi de Porhoët, fils d'Eudon Ier qui a succédé à son frère Josselin II, accepte en 1127 de donner à son cadet, Alain la partie occidentale du comté sur la rive droite de l'Oust, sauf Ploërmel et les environs de Josselin, ce qui devient alors la vicomté de Rohan.
Eudon III († 1231), fils de Eudon II et ultime représentant de la lignée mâle des Porhoët, ne laisse que des filles pour lui succéder[2] Le Porhoët est donc partagé entre elles :
Aliénor et son second époux Pierre de Chemillé eurent les villes de La Trinité-Porhoët, de La Chèze avec son château, et de Loudéac avec la forêt de ce nom, soit 1/6 de Porhoët[6].
Rien n’indique le nom des propriétés échues à Jeanne de Porhoët et à son mari Montauban, qui cependant eurent leur sixième du Porhoët comme Aliénor et Pierre de Chemillé[7].
La part dévolue à Aliénor de Porhoët revint d'abord au fils de son deuxième mariage, Thomas de Chemillé, duquel Alain VI de Rohan - fils du 1er mariage - par l'accord de 1284, acquit son sixième qui de ce fait fut incorporé dans le patrimoine de la maison de Rohan.
Actuellement on ne connaît pas le sort du sixième de Porhoët accordé à Jeanne et son mari Olivier Ier de Montauban, qui sans doute fut acquis par les vicomtes de Rohan, qui sous le 12e Vicomte Alain VIII - mort en 1429 - avaient "réuni" le Porhoët entièrement.
Le mariage de sa fille Béatrix de Clisson avec Alain VIII de Rohan permit la réunification du Porhoët entre les mains de la famille de Rohan qui le conserva.
Cette partition explique que le Comté ne compte plus que cinquante-neuf paroisses au XVe siècle. Il s'étend alors des landes de Lanvaux jusqu'au Méné, le pays de Boquen et le cours de l'Oust aux environs de Ploërmel, avec comme principaux centres Uzel, Loudéac et La Chèze.
Liste des seigneurs, vicomtes et comtes de Porhoët
↑Louis Elégoët, Bretagne, une histoire, CRDP de Bretagne, , p. 66.
↑Frédéric Morvan, Les Chevaliers bretons. Entre Plantagenets et Capétiens du milieu XIIe siècle au milieu du XIIIe siècle, Spézet, éditions Coop Breizh, (ISBN9782843466700), p. 275 Généalogie des Porhoët.
↑Le Cartulaire de la seigneurie de Fougères, connu sous le nom de Cartulaire d'Alençon (éd. Jacques Aubergé), Rennes, Oberthur, (lire en ligne [PDF]), XLV, p. 168-170.
1239, 24 septembre : Jean, duc de Bretagne, confirme l'accord intervenu entre Raoul de Fougères d'une part et Pierre de Chemillé et sa belle-sœur de l'autre, au sujet du partage du fief de Porhoët, par lequel Raoul de Fougères en reçoit les deux tiers comprenant la paroisse et la forêt de Lanouée et le château de Château de Josselin, et Pierre de Chemillé ainsi que sa belle-sœur l'autre tiers comprenant la Chèze, la Trinité et la forêt de Loudéac.
↑Le Cartulaire de la seigneurie de Fougères, connu sous le nom de Cartulaire d'Alençon (éd. Jacques Aubergé), Rennes, Oberthur, (lire en ligne [PDF]), XLVI, p. 170-171.
1240, 25 septembre : Jean, duc de Bretagne, confirme l'accord subsidiaire du précédent, intervenu entre Raoul de Fougères d'une part, et Pierre de Chemillé et sa femme de l'autre, par lequel Pierre de Chemillé rend la paroisse de Mohon à Raoul de Fougères, qui la tiendra en foi et hommage du duc de Bretagne au même titre que ses autres terres de Porhoët.
↑Le Cartulaire de la seigneurie de Fougères, connu sous le nom de Cartulaire d'Alençon (éd. Jacques Aubergé), Rennes, Oberthur, (lire en ligne [PDF]), XLVII, p. 171-172.
1240, 25 septembre : Jean, duc de Bretagne, notifie l'accord intervenu entre son oncle Pierre de Chemillé et l'épouse de ce dernier d'une part, et Raoul de Fougères de l'autre, accord par lequel Pierre de Chemillé s'engage à donner à sa belle-sœur, mineure, un maritagium sur les terres de Porhoët qu'il possède.
↑Le Cartulaire de la seigneurie de Fougères, connu sous le nom de Cartulaire d'Alençon (éd. Jacques Aubergé), Rennes, Oberthur, (lire en ligne [PDF]), XLVIII, p. 172-174.
1241, 15 avril : Jean, duc de Bretagne, notifie le partage de la succession d'Eudon, fils du comte de Porhoët, entre Raoul de Fougères d'une part, qui en reçoit les deux tiers comprenant la ville et le château de Josselin, la forêt de Lanouée et la paroisse de Mohon ; et Pierre de Chemillé et Olivier de Montauban de l'autre, qui reçoivent l'autre tiers comprenant la ville et la forteresse de La Chèze, la ville de La Trinité et la forêt de Loudéac.
↑Le Cartulaire de la seigneurie de Fougères, connu sous le nom de Cartulaire d'Alençon (éd. Jacques Aubergé), Rennes, Oberthur, (lire en ligne [PDF]), XLIX, p. 174-178.
1248, 7 novembre : Troisième et dernier partage de la succession d'Eudon III, comte de Porhoët, entre Raoul de Fougères d'une part, et Pierre de Chemillé, Olivier de Montauban et leurs épouses de l'autre, par lequel les parties en cause précisent la façon dont ils se répartiront les terres composant le douaire de Marguerite, épouse dudit Eudon, à la mort de celle-ci.
↑Le Cartulaire de la seigneurie de Fougères, connu sous le nom de Cartulaire d'Alençon (éd. Jacques Aubergé), Rennes, Oberthur, (lire en ligne [PDF]), L, p. 178-179.
1249, 6 février : Jean, duc de Bretagne, ratifie l'accord précédent.