Credo ut intelligam, parfois Credo ut intellegam, est une expression latine qui signifie « Je crois afin de comprendre » et dont l'auteur est Anselme de Cantorbéry. Elle propose une réponse aux interrogations de la théologie chrétienne sur la relation entre foi et raison.
Présentation
Cette citation se trouve au début du Proslogion d'Anselme de Cantorbéry[1]. Elle se réfère à une phrase d’Augustin d'Hippone : Crede ut intellegas[2], littéralement « Crois afin de comprendre »[3],[4]. Pour Augustin, il est nécessaire de croire en quelque chose pour connaître quoi que ce soit sur Dieu[5].
Anselme confronte cette idée à son inverse, Intellego ut credam (« Je pense afin de croire »), quand il écrit Neque enim quaero intelligere ut credam, sed credo ut intelligam (« Je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais je crois afin de comprendre »)[1],[4]. Il ajoute : « Car je crois ceci : à moins que je ne croie, je ne comprendrai pas[6]. »
Cette approche est souvent associée à une autre formule d’Anselme, Fides quaerens intellectum (« la foi cherche la compréhension »)[4],[7].
Le principe du Credo ut intelligam s'oppose à celui du Credo quia absurdum (« Je crois parce que c’est absurde »), attribué à Tertullien, et pose l'une des bases de la scolastique[8].
↑Reinhard Hütter, Bound for Beatitude. A Thomistic Study in Eschatology and Ethics, Washington, D.C., Catholic University of America Press, (ISBN978-0-81323181-5, lire en ligne), 196
↑Jean Gonin, L'expérience poétique de Eugenio Montale, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, (ISBN978-2-85816-286-4), p. 258
Bibliographie
Karl Barth, « Fides quaerens intellectum » ; La preuve de l'existence de Dieu d'après Anselme de Cantorbéry, Delachaux et Niestlé (Bibliothèque de Théologie), Neuchâtel et Paris, 1958, 160 p. Cours donné à Bâle en 1930) : Fides quaerens intellectum. Anselms Beweis der Existenz Gottes im Zusammenhang seines theologischen Programms. Karl Barth-Gesamtausgabe Abt. II, Bd. 13, Zürich (Theologischer Verlag) (1931) 2. Aufl. 1986 (ISBN3-290-16206-0)