Cyanoboletus pulverulentus, le Bolet pulvérulent, autrefois Xerocomus pulverulentus ou encore Boletus pulverulentus, est une espèce de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Cyanoboletus dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son bleuissement extrême à la coupe ou à la pression et sa stature xérocomoïde.
Taxonomie
Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Cyanoboletus pulverulentus (Opat.) Gelardi, Vizzini & Simonini[1].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionymeBoletus pulverulentus Opat.[1].
Boletus sistotrema var. mougeotii (Quél.) Bataille
Tubiporus pulverulentus (Opat.) S.Imai
Uloporus mougeotii Quél., 1886
Uloporus sistotrema var. mougeotii (Quél.) Quél.
Xerocomus pulverulentus (Opat.) E.-J.Gilbert
Phylogénie
Boletus pulverulentus a été décrit pour la première fois par le mycologue allemand Wilhelm Opatowski en 1836. Il a été transféré dans le genre Cyanoboletus nouvellement créé en 2014, dont il est l'espèce type[2].
Étymologie
L'épithète spécifiquepulverulentus signifie « couvert de poudre » et fait référence à la surface plus au moins poudreuse quelque peu sèche du chapeau et du stipe à l'état jeune.
Les bolets sont des champignons dont l’hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques de Cyanoboletus pulverulentus, le Bolet pulvérulent, sont les suivantes :
Son chapeau est de couleur brun ochracé, brun chocolat, parfois teinté d’olivâtre[5]. Sa couleur contraste avec le jaune citron des pores. Si le vent sévit, la cuticule brille et se craquèle. Et les teintes se fanent.
L'hyménophore présente des pores jaunes puis jaune verdâtre, bleuissants[5].
Son stipe est de couleur jaune, brun rougeâtre à la base, généralement sans réseau[5].
La chair est jaune pâle très vivement bleuissante. Toutes les parties bleuissent instantanément au toucher d'un bleu outre-mer, puis noircissent[5].
Cette espèce pousse soit en pieds isolés, soit en touffes (pieds fasciculés). Cette particularité est très rare chez les bolets.
Cyanoboletus pulverulentus var. sublateritius, variété carmin, à chapeau rougeâtre. Chapeau d'abord carmin plus ou moins pâle, rose-rouge, avec la marge jaune puis entièrement rouge carmin. Réaction iodée ++. Sur sables calcifères, sous Quercus tauza et Q. pedunculata, avec Pinus pinaster et Carpinus betulus non loin. Spores 11,5-14 x 4-5 μm[6].
Habitat et distribution
Il s'agit un champignon ectomycorhizien, poussant en forêt ou dans les parcs, sous feuillus ou conifères[5],[7]. Ce bolet affectionne les climats froids, humides, mais peut supporter aussi la sécheresse méditerranéenne et les périodes caniculaires. D'après Marchand, localisé sous feuillus, bois, à découvert, aux orées, dans les clairières, les allées de parc, sur les bords de route, en particulier sous les chênes[8], ou encore forêts, parcs et lisières pour Courtecuisse et Duhem[9]. Phillips ajoute les sentiers herbeux de sapins, de châtaigniers et de hêtres[10]. Eyssartier et Roux le localisent surtout sous les pins, plus rares sous feuillus, sur sol non calcaire.
La comestibilité du Bolet pulvérulent varie selon les auteurs de "sans intérêt" à "très bonne".
Dans une étude tchèque de 2018, 39 spécimens de Cyanoboletus pulverulentus ont été analysés. Il en résulte que ce champignon accumule de l'arsenic à partir du substrat, indépendamment de la qualité du sol. Selon l’étude, environ 80% du composé d'arsenic accumulé dans le carpophore est concentré dans les tubes.
Mesures recommandées afin d'améliorer la sécurité alimentaire, les récolteurs doivent recevoir l’information suivante, recommandations de consommation :
Le Bolet pulvérulent peut toujours être admis comme champignon comestible, avec ces précautions :
Il est recommandé de ne pas consommer plus de 100 g de champignon par repas.
En raison de l'accumulation préférentielle d'arsenic dans cette partie, les tubes doivent être enlevés.
Ce bolet ne devrait être consommé que quelques fois dans l’année[11].
Confusions possibles
De par sa stature xérocomoïde et son bleuissement à l'intensité spectaculaire, peu d'espèces peuvent être confondues avec le Bolet pulvérulent. Concernant les confusions possibles, on pourra noter les espèces suivantes.
Le Bolet cisalpin (Xerocomellus cisalpinus), aux pores et pied moins jaune vif, au chapeau plus pâle, et au bleuissement moins intense, se limitant à la moitié inférieure de la chair du pied à la coupe.