Son parcours, sa personnalité et ses albums atypiques lui confèrent un statut d'artiste culte auprès des auditeurs et des critiques[3].
Biographie
Né le à Sacramento en Californie, petit dernier d'une fratrie de 5 enfants[4], il grandit dans une éducation puritaine[5],[6].
Daniel Johnston aurait commencé à écrire à l'aube des années 1980 des dizaines de chansons pour séduire une fille appelée Laurie, mais qui finira par épouser un croque-mort[7]. La chanson My baby cares for the dead évoquerait cette mésaventure.
Vendeur dans un McDonald's, Daniel Johnston a l'ambition de devenir une vedette[8]. Il enregistre ses premières chansons chez lui, sur des cassettes dont il fait des copies qu'il distribue[5]. En général un de ses dessins était collé dessus. Entre deux extraits de dialogues de série télé ou de sa mère le sermonnant, il joue du piano et chante de sa voix adolescente des choses comme Grievances, Premarital sex, An idiot's end. Ses premiers essais sont réunis dans l'album Songs of pain, de 1981.
Il rejoint le label indépendant Shimmy Disc avec qui il sort deux albums studio[5]. Il est souvent accompagné d'autres musiciens tels que des membres des Butthole Surfers et surtout Jad Fair, avec lequel il signe plusieurs albums (dont It's spooky).
À la fin des années 1980, diagnostiqué maniaco-dépressif, il fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique.
En , sa popularité lui permet de rejoindre une major, le label Atlantic Records, qui sort son album Fun, produit par Paul Leary de Butthole Surfers. Après l’échec commercial de cet album (5 800[9] ou 12 000[4] exemplaires vendus), Atlantic Records se sépare de Daniel Johnston en [9].
Après de nouveaux problèmes de santé, il revient en 2001 avec l'album Rejected Unknown[5].
En 2017, il annonce sa dernière tournée[10], où il est accompagné par Jeff Tweedy, Built to Spill, the Preservation All-Stars, the Districts, et Modern Baseball[8]. Très inspiré par Daniel Johnston, J. Tweedy, le frontman de Wilco a déclaré : « Daniel a réussi à créer, malgré sa maladie mentale, pas à cause d’elle. Il a été honnête, sans attirer ouvertement l’attention sur lui. »
Comme les Shaggs ou The Godz, Daniel Johnston chante « comme ça vient », même s'il possède une réelle maîtrise du piano. Derrière la fantaisie et l'humour, mais aussi une certaine crudité, ses chansons dégagent finalement une profonde émotion, un rare sentiment d'authenticité.
La lo-fi a parfois été décrite comme la version musicale de l'art brut, et c'est particulièrement vrai avec Daniel Johnston, à l'instar d'autres musiciens à fleur de peau tels que Syd Barrett ou Roky Erickson, auquel il rendra d'ailleurs hommage avec la complicité de Jad Fair (du groupe Half Japanese) sur la chanson I met Roky Erickson.
Il s'accompagne au piano, puis par la suite à la guitare.
Dans ParisBouge, la rédaction donne cet hommage[11] :
« Cultes pour tous les fans de pop lo-fi, Daniel Johnston a réalisé une improbable collection de chansons [...] Impossible de résumer sa carrière tourmentée en quelques lignes sans faire injure à son talent, la meilleure manière de comprendre son œuvre est d'écouter The Story of an Artist, une de ses plus belles chansons. Sur celle-ci, le perturbé songwriter, seul au piano chez lui, livre un texte touchant de simplicité et de justesse sur le statut de l'artiste, tout en jouant une mélodie belle à pleurer. »
Kurt Cobain le décrit comme le « meilleur songwriter de la terre »[7], et porte régulièrement un tee-shirt Hi, how are you? en son honneur[10] contribuant ainsi à sa notoriété.