Don DeLillo, né le dans le quartier du Bronx à New York, est un écrivainaméricain. Auteur de nouvelles, de pièces de théâtre, de scénarios, et d'articles, il est surtout célèbre pour ses romans. L'œuvre de Don DeLillo est associée par une partie de la critique littéraire au courant post-moderne[2].
Son œuvre romanesque est parcourue par un certain nombre de thèmes récurrents tels que l'angoisse de la mort, et la fascination pour l'image, le film et le langage. Don DeLillo est un des écrivains américains contemporains les plus influents et les plus commentés[3].
Biographie
Donald Richard DeLillo est né dans le Bronx en 1936 de parents émigrés italiens originaires des Abruzzes. Dans les interviews qu'il a accordées, il revient assez souvent sur l'importance qu'a pu avoir le catholicisme sur sa sensibilité intellectuelle et artistique. Il rapproche ainsi les rituels catholiques de son intérêt pour la religion qu'il décrit comme « une discipline et un spectacle, une chose conduisant les gens à un comportement extrême. Noble, violente, déprimante, belle »[4].
Étudiant à l'université jésuite Fordham, il n'y étudie « pas grand-chose » et se spécialise en « arts de la communication ». Il prend ensuite un travail dans la publicité, faute d'avoir trouvé quelque chose dans l'édition. Il publie parallèlement quelques nouvelles[5] dans lesquelles l'influence du cinéma européen, et en particulier celle de Jean-Luc Godard, est très sensible[6]. Il quitte son poste en 1964. Il ne cherchait pas, dit-il, à se consacrer à l'écriture, mais simplement à ne plus travailler[7].
En 1971 paraît son premier roman, Americana. Le personnage principal est un cadre jeune et beau travaillant à la télévision, David Bell. Celui-ci semble promis à un brillant avenir, cependant, à l'occasion d'un voyage professionnel au cœur de l'Amérique, il en vient à couper les liens avec sa société et entreprend de réaliser un projet personnel, œuvre cinématographique d'une infinie complexité. DeLillo utilise son expérience personnelle, bien davantage qu'il ne le fera dans ses romans ultérieurs[8]. Cependant, certains thèmes repris au cours de ceux-ci sont déjà abordés – ainsi l'idée d'une quête existentielle, notamment dans End Zone (1972) et Great Jones Street (1973), ses deux romans suivants.
↑« I'm interested in religion as a discipline and a spectacle, as something that drives people to extreme behavior. Noble, violent, depressing, beautiful. » Interview avec Tom Leclair, dans Contemporary Literature 23, no 1, 1982.
The River Jordan dans Epoch 10 no 1, 1960, p. 105-120
Take the 'A' Train dans Epoch 12 no 2, 1961, p. 9-25
↑Voir sur ce point Osteen, chapitre 1 "Children of Godard and Coca-Cola. Cinema and Consumerism in the Early Fiction"
↑(en) Vince Passaro rapporte ces paroles : "I didn't do anything. I don't have an explanation, I don't know why I wanted to write. I did some short stories at that time, but very infrequently. I quit my job just to quit. I didn't quit my job to write fiction. I just didn't want to work anymore" (Vince Passaro, "Dangerous DeLillo", New York Times, 19 mai 1991)
(en) Tom LeClair, In the Loop : Don DeLillo and the Systems Novel. (Chicago : University of Illinois Press, 1987)
(en) Frank Lentriccia (dir), Introducing Don DeLillo (Durham : Duke University Press, 1991)
(fr) François Happe, Don DeLillo: la fiction contre les systèmes (Belin, collection « Voix américaines », 2000, 127p.)
(fr) Florian Tréguer, Terreur, trauma, transferts : l’écriture de l’événement dans Falling Man de Don DeLillo (Paris, PUF, coll. « Cned », 2015, 230 p.).
(fr) Florian Tréguer, Don DeLillo: Une écriture paranoïaque de l'Amérique (P.U.R., collection "Interférences, 2021, 668 p.)
(en) David Cowart, Don DeLillo : The Physics of Language (Athens : University of Georgia Press, 2002)