Un pistolero énigmatique, El topo, sillonne des territoires hostiles avec son jeune garçon (interprété par Brontis Jodorowsky, le propre fils de Jodorowsky). Il affronte les bandits en travers de sa route et délaisse son fils après avoir sauvé la belle Mara, qui le met au défi de tuer les « quatre grands maîtres du désert », des hommes très habiles au révolver tout comme lui. Une grande quête métaphysique va commencer pour lui.
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations contenues dans cette section proviennent de Ciné-Ressources[2].
Le film fut invisible pendant une vingtaine d'années car les droits de diffusion étaient bloqués par Allen Klein à la suite de son conflit personnel avec Jodorowsky[6].
Deux ans après la sortie du film, son auteur avait affirmé que la scène de viol à l'écran ne relevait pas de la fiction, mais documentait un authentique viol.
« Quand j'ai voulu tourner la scène j'ai expliqué [à Mara Lorenzio] que j'allais la frapper et la violer. Il n'y avait pas de lien émotionnel entre nous, car j'avais mis dans le contrat de toutes les actrices qu'elles ne devaient pas faire l'amour avec le réalisateur. Nous ne nous étions jamais parlé. Je ne savais rien sur elle. Nous sommes allés dans le désert avec deux autres personnes : le photographe et un technicien. Personne d'autre. J'ai dit Je ne vais pas répéter, il n'y aura qu'une prise parce qu'elle sera impossible à refaire. Lancez la camera quand je vous donne le signal [...] Et je l'ai vraiment... vraiment... vraiment violée. Et elle a crié [...] et elle a eu un orgasme [...] Vous voyez, pour moi le personnage est frigide jusqu'à ce qu'El topo la viole. Et qu'elle ait un orgasme. C'est pour ça que je montre un phallus de pierre dans cette scène... Elle a un orgasme. Elle accepte le sexe de l'homme. Et c'est ce qui est arrivé à Mara dans la vie réelle. »[7]
En 2019, une rétrospective d'Alejandro Jodorowsky devait se tenir au Museo del Barrio à New York, mais elle a été unilatéralement annulée lorsque ces propos ont refait surface. Le réalisateur est alors revenu sur ses propos, expliquant qu'il s'agissait de choquer afin de gagner en notoriété :
« C'étaient des mots, pas des faits. Une publicité surréaliste afin d'entrer dans le monde du cinéma [...] Je reconnais que cette déclaration est problématique car elle présente une violence imaginaire envers une femme comme un outil de promotion, et à présent, cinquante ans plus tard, je regrette que ces mots aient été lus comme une vérité. »[8]
Sur le site féministe turc 5Harfliler, Canan Balan note que, s'il affirme à présent avoir affabulé, l'auteur ne s'est pas donné la peine de s'expliquer sur le caractère thérapeutique («soigner la frigidité») qu'il prêtait alors au viol sur ses victimes[9].
En , le film obtient la note 5/5 pour cinq critiques presse, il se classe 27ème parmi les meilleurs films de tous les temps selon la presse sur le site Allociné[11].
↑Richard Crouse, Son of the 100 Best Movies You've Never Seen, ECW Press, (ISBN9781554903306, lire en ligne), « El Top (1970) ». La citation est reprise du livre El topo : le film (1972).
L'année indiquée est celle de la cérémonie. Les films sont ceux qui sont proposés à la nomination par le Mexique ; tous ne figurent pas dans la liste finale des films nommés.