Eslanda Robeson, dite Essie , née Eslanda Goode Cardozo le 15 décembre 1895 et morte le 13 décembre 1965 , est anthropologue , militante pour les droits civiques , comédienne et agente artistique de Paul Robeson (son époux).
Biographie
Eslanda Robeson est née Eslanda Goode Cardozo le 15 décembre 1895 à Washington [ 1] , [ 2] . Elle est la fille de — John Goode —, greffier et de son épouse, Eslanda Elbert Cardozo. Son grand-père paternel, Francis Lewis Cardozo (en) , est le premier secrétaire d’État noir de Caroline du Sud . Par son père, elle est descendante d’une esclave d'origine africaine et d'un marchand juif[ 3] .
Après la mort de son père en 1901 alors qu'elle a 5 ans, sa famille s'installe à New York [ 4] .
En 1912, Eslanda Robeson et sa mère s'installent à Chicago [ 4] . Eslanda Robeson s'inscrit à l'université de l'Illinois à Urbana , où elle étudie le chant et la chimie [ 4] .
En 1916, elle poursuit ses études à l'institut de formation des enseignants de l'université Columbia à New York, dont elle obtient le diplôme[ 4] .
Eslanda Robeson envisage une carrière de médecin au moment où elle rencontre Paul Robeson en 1919 à Columbia[ 3] , [ 4] . Ils se marient en 1921[ 3] . Par la suite, elle est chimiste histologique à l’hôpital presbytérien de New York jusqu’en 1925, devenant la première personne afro-américaine à travailler dans l'établissement[ 3] , [ 2] . La même année, elle décide de devenir l’agente artistique de son mari — acteur et chanteur — à plein temps[ 3] , [ 4] .
Le 2 novembre 1927 , elle met au monde leur unique enfant, Paul Robeson Jr[ 5] .
Elle étudie la photographie à l'université de Londres en 1928[ 1] .
En 1933, elle commence des études de sciences politiques et économiques à la London School of Economics aux côtés de Bronislaw Malinowski [ 6] .
En 1936, elle séjourne trois mois avec son fils en Afrique du Sud et en Afrique de l'Est sous étroite surveillance policière britannique . Elle réalise sa première enquête de terrain sur la culture du bétail en Ouganda [ 7] . Durant ce voyage, elle écrit son journal de bord qui deviendra African Journey , publié en 1945 puis traduit en français en 2021 sous le titre Voyage africain [ 8] .
En 1938, elle se rend en Espagne , alors en proie à la guerre civile , pour soutenir le camp des républicains et plus particulièrement les Brigades internationales [ 3] .
De retour à New York en 1939, les Goode Robeson luttent activement contre la ségrégation raciale au sein d'associations décoloniales. Ils créent le journal Freedom en 1950[ 6] .
Durant le maccarthysme , les passeports du couple sont confisqués. Le 7 juillet 1953 , elle est convoquée par la sous-commission permanente d'enquête du Sénat des États-Unis [ N 1] mais refuse de dénoncer des membres du parti communiste[ N 2] . Eslanda devient journaliste pour la revue New World Review [ 4] .
En 1958, elle est déléguée au 8e congrès panafricain à Accra au Ghana [ 9] .
Elle meurt à son retour de Russie le 13 décembre 1965 d’un cancer du sein [ 1] .
Engagements politiques
Eslanda Robeson est membre de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté [ 4] .
Après la Seconde Guerre mondiale , elle soutient le Parti progressiste d'Henry Wallace et le maintien de la paix par l’Organisation des Nations unies [ 4] .
Filmographie
Bibliographie
Robeson, E. G., Paul Robeson, Negro , Londres, Read Books Limited, 1930.
Robeson, E. G., What Do the People of Africa Want? , États-Unis, Council on African Affairs, 1945.
Robeson, E. G., African Journey , États-Unis, John Day Company, 1945.
Notes et références
Notes
Références
↑ a b et c (en-US) Malaika Kambon, « The mind that sees: The third eye of Eslanda Goode Robeson », sur sfbayview.com , San Francisco Bay View , San Francisco, 28 mai 2015 (consulté le 31 août 2021 ) .
↑ a et b Robert Shaffer, « Out of the Shadows: The Political Writings of Eslanda Goode Robeson », Pennsylvania History: A Journal of Mid-Atlantic Studies , vol. 66, no 1, 1999 , p. 47–64 (ISSN 0031-4528 , lire en ligne , consulté le 29 août 2021 ) .
↑ a b c d e et f Loan Nguyen, « Eslanda Robeson, actrice de la lutte anticoloniale » , sur humanite.fr , L'Humanité , Saint-Denis, 7 août 2021 (ISSN 0242-6870 , consulté le 29 août 2021 ) .
↑ a b c d e f g h et i (en) Eleanor J. Bader, « Here’s to You, Mrs. Robeson », sur inthesetimes.com , In These Times , 19 février 2013 (consulté le 29 août 2021 ) .
↑ (en-US) Emma G. Fitzsimmons, « Paul Robeson Jr., Activist and Author, Dies at 86 », The New York Times , New York, 28 avril 2014 (ISSN 0362-4331 , lire en ligne , consulté le 29 août 2021 ) .
↑ a et b « Déborder l'anthropologie », sur www.quaibranly.fr (consulté le 7 mars 2024 )
↑ (en) Barbara Ransby, Eslanda : the large and unconventional life of Mrs. Paul Robeson , New Haven, Yale University Press , 2014 , 424 p. (ISBN 978-0-300-18907-0 et 0-300-18907-9 , OCLC 970030629 , lire en ligne ) , chap. 6 .
↑ Sonia Dayan-Herzbrun , « Voyage africain, d'Eslanda Robeson : En quête d’un universel pluriel », sur En attendant Nadeau , 13 février 2022 (consulté le 7 mars 2024 )
↑ (en-US) Bernardine DohrnTopics: History Inequality Movements Race Places: Americas United States , « Monthly Review | Radical Internationalist Woman », sur Monthly Review , 1er novembre 2013 (consulté le 4 septembre 2021 ) .
Annexes
Bibliographie
(en) Barbara Ransby, Eslanda: The Large and Unconventional Life of Mrs. Paul Robeson , Yale University Press, 2014 (ISBN 9780300205855 ) .
Articles connexes
Liens externes