Eugène Louis BucquoyEugène Louis Bucquoy Le capitaine Eugène Louis Bucquoy, dans les années 1920. Photographie parue dans le n° 158 du Carnet de la Sabretache.
Eugène Louis Bucquoy est un officier de gendarmerie et uniformologue français, né le à Perpignan et mort le à Nancy. Il est connu pour avoir supervisé la publication de la série des uniformes du Premier Empire, décrivant l'ensemble des tenues militaires portées sous la période du Consulat et de l'Empire. FamilleEugène Louis Bucquoy est le fils de Eugène Bucquoy (Wissembourg, le 3 septembre 1837 - Nancy, le 2 février 1904), médecin militaire, et de Maria Joséphine Weiss, son épouse. Il se marie à Colmar le 25 septembre 1905 avec Maria Margaretha Rudolphi (Colmar, le 15 juin 1881 - ?), fille d'un l’agent général d’assurances. Il est le père de neuf enfants, dont l'un, le lieutenant-colonel Léon Bucquoy, également sorti de Saint-Cyr, sera le continuateur de son œuvre. Il a obtenu le prix Cognacq-Jaÿ attribué aux familles nombreuses. EtudesAprès des études primaires à Perpignan, Eugène Louis Bucquoy déménage à Nancy en 1887, où son père a reçu son affectation. Il s'y passionne pour les uniformes dès l'âge de 11 ans et commence à réunir des documents relatifs à ce sujet ; par ailleurs étudiant au lycée Henri Poincaré, il y décroche son baccalauréat lettres et sciences avec mention[1]. Il passe une licence en droit à l'université de Nancy en 1905, puis obtient de s'inscrire par équivalence à la faculté des lettres pour y préparer une thèse d'histoire, qu'il soutient le 30 avril 1907. Son sujet principal est Les gardes d'honneur du Premier Empire, mais il est également interrogé sur l'histoire militaire de la Révolution et du Consulat[2]. Carrière militaireEn 1899, Bucquoy est reçu 4e à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. Blessé au genou en 1901, il achève sa formation à l'infirmerie et ne peut choisir le régiment de Nancy, sa ville de coeur. Il rejoint alors le 153e régiment d'infanterie, à Toul. Inapte à la marche, il est nommé trésorier du régiment. En 1908, il passe dans la gendarmerie avec son grade de lieutenant et reste ainsi à Toul dont il commande l'arrondissement. En 1913, il est muté à Valognes (Manche)[3]. Mobilisé en août 1914, il préside d'abord les commissions de réquisition de la Manche, puis est nommé à la tête d'un détachement mobile de la force publique pendant la bataille de la Marne. Parlant couramment l'allemand et l'alsacien, il est nommé prévôt de la 106e DI, qui réoccupe la ville de Dannemarie (Haut-Rhin). Le 26 décembre 1915, il est promu capitaine et devient prévôt du QG du 20e CA, près de Nancy. Attaché au général Balfourier pendant la bataille de Verdun et responsable du service d'ordre sur le champ de bataille, il est atteint de dépression nerveuse au printemps 1916 et relevé de son commandement. Après un mois de convalescence, il commande l'arrondissement d'Evreux (Eure). Volontaire, à l'été 1918, pour retourner aux armées, il est nommé prévôt de la mission française attachée auprès du VIe CA américain, mais n'étant pas anglophone, est finalement envoyé à Mayence en janvier 1919, comme adjoint au colonel Poncet, auprès duquel il organise la justice prévôtale. A nouveau blessé au genou en mai 1919, il est affecté en septembre à la légion de gendarmerie d'Alsace-Lorraine et commande l'arrondissement de Sélestat (Bas-Rhin). Rapidement en conflit avec son chef de légion, le colonel Michel, il est finalement promu chef d'escadron en 1928 et placé brièvement à la tête de la compagnie des Hautes-Alpes, puis de l'Aube, où il achève sa carrière en 1935. UniformologieDès 1901, l'élève-officier, en possession de quelque 3 000 documents uniformologiques, se lance dans la constitution d'une collection aussi complète que possible de reproduction des uniformes français, spécialement du Premier Empire. Il devient membre de l'association uniformologique la Sabretache en 1902, et également de la Giberne, dirigée par Louis Fallou de 1900 à 1914. En 1908, il s'attelle à la publication de cartes postales représentant les uniformes du Consulat et du Premier Empire, totalisant 3 500 figures qui seront rééditées dans les années 1970 par les éditions Grancher. L'historien Frédéric Masson, auquel Bucquoy a fait part de ses premiers travaux, écrit en 1917 :
— Extrait de la préface de La Garde impériale : troupes à pied, volume 1 de la série des « uniformes du Premier Empire ». Pour mener son projet à bien, il s'assure la collaboration des illustrateurs et artistes les plus réputés[4]. Parmi les premiers sollicités, Pierre Benigni, Ernest Fort, Henri Feist et Henry Ganier-Tanconville, bientôt rejoints par d'autres[5]. En 1920, en garnison à Sélestat, en Alsace, il y fonde la Société d'études des uniformes de France, dont la revue Le Passepoil perdure jusqu'en 1950. En outre, il rédige ou co-rédige plusieurs ouvrages militaires : c'est ainsi qu'en 1935, il publie, avec le concours du peintre Maurice Toussaint, Les Uniformes de l'Armée Française - Terre, Mer, Air. Il prend sa retraite peu après et s'installe à Nancy, « assuré de pouvoir consacrer tout son temps à ses recherches ». Ces dernières aboutissent à la parution du Grand Livre d'Or de la Gendarmerie et aux Fanfares et Musiques des Troupes à cheval pendant la Seconde Guerre mondiale[6]. Bucquoy, désormais célèbre, devient un conférencier renommé[7]. Il meurt le à l'âge de 79 ans, après avoir publié le Bréviaire du collectionneur d'uniformes, dans lequel il prodigue des conseils aux générations à venir et fait part de ses souvenirs[7]. DécorationsOfficier d’académie le 28 juin 1908 Médaille d'honneur en bronze pour acte de courage et de dévouement en 1914 Croix de guerre avec étoile d'argent en septembre 1919 Médaille commémorative de la Grande Guerre en 1920 Chevalier de la Légion d'Honneur le 14 mars 1921 Officier de l’instruction publique le 30 septembre 1922 Médaille interalliée de la Victoire en 1922 Chevalier du mérite agricole en 1927 Commandeur du Nichan Iftikhar en 1930 Commandeur du dragon d'Annam en 1936 Sociétés savantesMembre de la Sabretache (1902) Membre de la Giberne (1902) Membre de la société d’archéologie de Valognes (1913) Membre la société libre d’agriculture de l’Eure (1917) Membre de la société sélestadienne des lettres, sciences et arts (1920) Fondateur du Passepoil (1920) Membre de la société artistique de l’Aube (1928) Correspondant de l’académie Stanislas (1946) Membre de l’académie Stanislas (1950) Œuvres
Rééditions
Notes et références
AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes |