ForestiteLa forestite est un gaz de combat français constitué d'acide cyanhydrique. UtilisationCe gaz fait son apparition sur les théâtres d'opération en 1916[1], sur le front de la Somme en juillet, lancé dans des obus de 75[2]. Les Français ont été les seuls à l'utiliser pendant la Première Guerre mondiale[3]. Après guerre, l'Union soviétique, l'Allemagne et les États-Unis procédèrent à des tentatives d'amélioration du produit et de sa mise en œuvre dans des bombes ou obus[4]. CaractéristiquesIl s'agit d'un liquide incolore à température ambiante, se vaporisant à 26,5 °C. Le gaz produit est légèrement moins dense que l'air et s'élève rapidement dans l'atmosphère, ce qui en fait un médiocre gaz de combat[1], d'une efficacité à peu près nulle malgré la forte létalité de son principe actif[5]. Par temps froid, sa persistance au niveau du sol est plus grande : il dégage une forte odeur d'amande amère, qui le rend facilement détectable, du moins dans les premiers instants car la gaz inhibe rapidement l'odorat. À faible concentration, les symptômes sont des céphalées, des vomissements et une perte de l’équilibre. À plus forte concentration, la mort intervient en quelques minutes par paralysie des centres respiratoires[4]. AssociationsLa forestite fut associée (dans des proportions égales) à un autre gaz, connu sous le nom de « manguinite », dans un mélange complémentaire : l'inhalation de manguinite, irritant des muqueuses respiratoires et des tissus conjonctifs, incitait le soldat à retirer son masque, qui respirait alors la mortelle forestite. Des obus de 75 et de 155 furent chargés d'un tel mélange à partir de 1916[5]. Elle a été ultérieurement utilisée dans un mélange nommé « vincennite », additionné de 30 % de marsite (trichlorure d'arsenic), de 15 % de tétrachlorure d’étain (un fumigène) et de 5 % de chloroforme (qui la rendait moins volatile)[6]. L'objectif poursuivi était d'alourdir les vapeurs[3]. Références
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