Joseph-Benoît dit François-Emmanuel Fodéré naît le [4] ou le à Saint-Jean-de-Maurienne, dans le duché de Savoie[5]. On trouve également la date du , notamment dans la notice d'autorité de la BNF. Son père, Barnabé Fodéré[4], originaire de Bessans, étant mort avant sa naissance, sa mère, Marie-Nicolette Vectier[4], fille de Nicolas Vectier de Thonon, l'éleva avec toutes les difficultés que pouvait alors rencontrer une veuve.
Au collège Lambert de Saint-Jean-de-Maurienne[4], on remarqua vite les qualités exceptionnelles de l'adolescent. Une intervention de l'Intendant de Maurienne, le chevalier de Saint-Réal, lui permit d'aller étudier à Chambéry puis la médecine à Turin[5]. Il obtint son titre de docteur en médecine à l’université de Turin où il suivit les cours de Carlo Allioni (1728 ou 1729-1804) aux côtés de Giovanni Battista Balbis (1765-1831).
Lorsque la chaire de médecine légale (dont il est considéré comme le père) fut créée à Strasbourg, Fodéré, âgé de 50 ans et au sommet de sa carrière, concourut et fut nommé à l'unanimité. Il garda sa chaire jusqu'à sa mort. Ancien membre de la Société de médecine de Marseille, il détenait également la chaire d'hygiène publique de Strasbourg. En cette qualité, il critiquait les hygiénistes proches du pouvoir, membres du Conseil d'hygiène publique de Paris, et réclamait une intervention accrue du gouvernement, contre le libéralisme de ces derniers[7].
II publia des mémoires sur les sujets les plus variés : le crétinisme, le goître, les affections scorbutiques de la bouche, la phtisie pulmonaire, le choléra…, et en général sur les maladies des montagnards, sur le délire et sur la pneumologie humaine.
Une épidémie de typhus l'amena à publier un traité en 4 volumes intitulé Leçons sur les épidémies et l'hygiène publique.
On considère que son œuvre maîtresse est son Traité de médecine légale et d'hygiène publique publié en 1813 [8].
Essai sur le goitre et le crétinage, impr. royale (Turin) , 1792, Texte intégral
Analyse des eaux thermales et minérales du Plan de Fasy sous Mont-Lyon, district d'Embrun, impr. de Moyse (Embrun),1794, lire en ligne sur Gallica
Mémoire sur une affection des gencives et de l'intérieur de la bouche, endémique parmi les troupes de l'armée des Alpes, impr. de Moyse (Embrun), 1794, lire en ligne sur Gallica
Essai sur la phtisie pulmonaire, impr. de Jouve (Marseille), 1795 lire en ligne sur Gallica
Biographie. Extrait d'un voyage au Ban de La Roche et visite au pasteur Oberlin, suivi d'une notice sur quelques curés catholiques de l'Alsace, F.-G. Levrault (Strasbourg), [s.d.] lire en ligne sur Gallica
Traité du goître et du crétinisme, précédé d'un Discours sur l'influence de l'air humide sur l'entendement humain, Bernard (Paris), 1799, lire en ligne sur Gallica et Texte intégral.
Mémoires de médecine pratique sur le climat et les maladies du Mantouan, sur le quinquina, sur la cause fréquente des diarrhées chroniques des jeunes soldats et sur l'épidémie actuelle de Nice, Croullebois (Paris), 1800 lire en ligne sur Gallica
Essai de physiologie positive appliqué spécialement à la médecine pratique, Veuve Seguin et Fils (Paris), 1806, tome 1, Texte intégral
Rapport historique et médical de la maladie qui a régné ce printems 1810, dans le quartier de la Valentine, territoire de Marseille, fait à la Société de Médecine de cette ville, au nom d'une commission spéciale, chargée de l'examen de la maladie, imp. de Joseph-François Achard (Marseille), 1810.
(la) De infanticidio, typis Levrault (Argentorati), 1814 [Thèse de médecine, 396 - Strasbourg], Texte intégral
Traité du délire, appliqué à la médecine, à la morale et à la législation, Crapelet (Paris), 1816, 2 volumes:
Traité de médecine légale et d’hygiène publique ou de police de santé, adapté aux codes de l’Empire français, et aux connaissances actuelles, à l’usage des gens de l’Art, de ceux du Barreau, des jurés et des administrateurs de la santé publique, civile, militaire et de marine, (Paris) 1798.
Traité de médecine légale et d'hygiène publique ou de police de santé : adapté aux codes de l'Empire français et aux connaissances actuelles, à l’usage des gens de l’Art, de ceux du Barreau, des jurés et des administrateurs de la santé publique, civile, militaire et de marine [2ème édition], Mame (Paris), 1813-1815, 6 volumes:
Voyages aux Alpes-Maritimes [Histoire naturelle, agraire, civile et médicale, du comté de Nice et pays limitrophes, enrichi de notes de comparaison avec d'autres contrées], Levrault (Strasbourg, Paris), 1821, tome 1 Texte intégral , tome 2 Texte intégral.
Leçons sur les épidémies et l'hygiène publique, faites à la Faculté de Médecine de Strasbourg, Levrault (Strasbourg, Paris), 1822.
Mémoire sur la culture des plantes oléagineuses, Levrault (Strasbourg), 1824, Texte intégral
Essai historique et moral sur la pauvreté des nations : la population, la mendicité, les hopitaux et les enfants trouvés ([Reprod.]), Huzard (Paris), 1825, lire en ligne sur Gallica et Texte intégral
Mémoire sur la petite vérole vraie et fausse et sur la vaccine, J.-H. Heitz (Strasbourg), H. Servier (Paris), 1826 lire en ligne sur Gallica
Recherches et observations critiques sur l'éruption et la fièvre connues sous le nom de Miliaires, Levrault (Paris), 1828, Texte intégral
Essai théorique et pratique de pneumatologie humaine: ou recherches sur la nature, les causes et le traitement des flatuosités et de diverses vésanies, telles que l'extase, le somnambulisme, la magi-manie, et autres, Février (Strasbourg), 1829, Texte intégral
Essai théorique et pratique de pneumatologie humaine, ou Recherches sur la nature, les causes et le traitement des flatuosités et de diverses vésanies, Février (Strasbourg), 1829 lire en ligne sur Gallica
Essai médico-légal sur les diverses espèces de folie vraie, simulée et raisonnée : sur leurs causes et les moyens de les distinguer, sur leurs effets excusants ou atténuants devant les tribunaux, et sur leur association avec les penchants au crime et plusieurs maladies physiques et morales, L.F. Le Roux (Strasbourg), 1832, lire en ligne sur Gallica et Texte intégral
Voir aussi :
Alexis-Casimir Dupuy : « Rapport de M. Dupuy sur une épizootie observée par M. Fodéré », Mémoire de l’Académie de médecine, 1833, vol. 3, p. 359-376
Hommage
À Saint-Jean-de-Maurienne, sur la place qui porte son nom, une statue de bronze rappelle son souvenir.
La ville de Nice lui a également rendu hommage (rue Fodéré, caserne Fodéré).
Notes et références
↑Claude Blanckaert, Michel Porret et Fabrice Brandli, L'encyclopédie méthodique (1782-1832). Des lumières au positivisme, Librairie Droz, , 830 p. (ISBN978-2-600-00805-1, lire en ligne), p. 46.
↑François-Emmanuel (1764-1835) Auteur du texte Fodéré, Traité de médecine légale et d'hygiène, publique ou de police de santé. Tome 1 / , adapté aux codes de l'Empire français et aux connaissances actuelles,... par F.-E. Fodéré,..., (lire en ligne)
De Maussion et Raymond: «Fodéré (Joseph-Benoît)» [sic], in:Biographie universelle, ancienne et moderne par une société de gens de lettre et de savants, Michaud (Paris), 1838, t. 64, supplément, p. 222-224, Texte intégral
Dr D. Goldschmidt: «Fodéré (François-Emmanuel)», in: Bulletin de la Société française d'histoire de la médecine, 1914, n° 13, p. 320-336, Texte intégral
Dr Vincent Genty: «Le centenaire de Fodéré» [suivi de «Quelques pages de Fodéré»], in: Le progrès médical ,n°5, 1935, supplément illustré, p. 25-32 Texte intégral
Luc Ducros: Notice historique sur la vie et les travaux du Docteur Fodéré, imp. de E.J. Bailly (Paris=, 1845, Texte intégral
René Semelaigne: «Fodéré (François-Emmanuel)», in:Les pionniers de la psychiatrie française avant et après Pinel, vol. 1, p. 99-108, Texte intégral
Benoît Dayrat, Les Botanistes et la Flore de France, trois siècles de découvertes, Paris : Publication scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle, 2003, 690 p.
Lucien Antoine Bellier: François-Emmanuel Fodéré, 1764-1835 : sa vie et son œuvre, imp. du Nouvelliste [Thèse] Faculté de médecine et de pharmacie de Lyon, année 1930.
Lyevre-Méric (M.J.) :La Vie et l'œuvre de F.E. Fodéré, professeur de médecine légale à la Faculté de médecine de Strasbourg (1814-1834) - (S.l.n.d). - 6 ff.n .ch. 43 ff. [Thèse Médecine, Strasbourg, 1960. N° 31]